
« Sirāt » de Oliver Laxe, avec Sergi López, Bruno Núñez Arjona, Richard Bellamy, Stefania Gadda, Joshua Liam Henderson, Tonin Janvier et Jade Oukid.
Un film détonnant, présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, d’où il est reparti avec le Prix du Jury.
Au cœur de l’Atlas, Luis, accompagné de son fils Estéban, recherche désespérément sa fille aînée qui n’ a plus donné signe de vie depuis cinq mois.
Ne l’y trouvant pas, le père et le fils rallient alors un groupe de ravers particulièrement déjantés et cabossés en partance vers un nouveau lieu de rassemblement à la frontière du désert marocain et mauritanien, métaphore du monde chaotique actuel.
Un road trip endiablé et explosif, dans des paysages arides, lunaires et vertigineux, où les néo barbares d’aujourd’hui entrent en transe en dansant jusqu’à l’ivresse aux sons de baffles tonitruantes et non plus des tam tams traditionnels.
Situé à un point de croisement entre les migrants africains et les marginaux occidentaux, « Sirât » désigne, dans le Coran, le pont sur l'Enfer que chacun doit traverser le jour du Jugement Dernier pour atteindre le Paradis.
Une sorte de Purgatoire que, selon les péchés commis, certains réussiront à franchir ou pas…
Beaucoup d’élus et peu d’appelés, hélas, pour ce film stupéfiant en forme de voyage métaphysique dans un monde en guerre, où la mort semble plutôt frapper à l’aveuglette et à tout va !
Un film qui illustre parfaitement la célèbre phrase tirée du fragment « Divertissement » des « Pensées » de Blaise Pascal : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » (139).
À méditer…
https://www.youtube.com/watch?v=eeHYl9VrKAU

