
« Chroniques d'Haïfa - Histoires palestiniennes » de Scandar Copti, avec Manar Shehab, Toufic Danial et Wafaa Aoun.
Quinze ans après son premier long métrage, « Ajami », remarqué au Festival de Cannes et nominé aux Oscar 2010, le réalisateur israélo-palestinien Scandar Copti, 50 ans, sort enfin son deuxième film.
Un film très attendu et toujours tourné à sa manière, avec des acteurs amateurs formés selon une méthode qu’il a mise au point sur son précédent film et qu’il enseigne désormais dans diverses universités internationales.
Plus intimistes et familiales que « Ajami », qui se présentait comme un thriller politique violent et fort, ces « Chroniques d’Haïfa » m’ont quelque peu déconcerté, déconnectées qu’elles sont avec la réalité génocidaire actuelle de Gaza !
Le film s’attache en effet aux déboires des membres d’une famille palestinienne de Haïfa : la fille Fifi, 25 ans, étudiante à Jérusalem où elle mène une vie libre à l’insu de ses parents ; son frère Rami, dont la petite amie juive lui annonce qu’elle est enceinte et veut garder à tout prix leur enfant ; leur mère, Hanan, qui tente de sauver les apparences auprès des amis et alliés de la famille, tandis que leur père affronte de lourdes difficultés financières mettant en péril leur train de vie aisé.
Mais finalement cette comédie dramatique bourgeoise, bien menée et enlevée par des comédiens percutants, au premier rang desquels se distingue la jeune Manar Shehab, à le grand mérite de mettre au jour la série de conflits qui oppose les Juifs et les Palestiniens d’Israel, annonciateurs du basculement actuel.
Les pesanteurs familiales, culturelles et cultuelles et les tabous semblant avoir pris définitivement le dessus sur les perspectives d’une société pacifique à deux états et les mariages mixtes entre les jeunes générations.
Irrémédiablement ?
https://www.youtube.com/watch?v=1Zod36l6480



