Cimetières

par Jacky Barozzi 27 déc., 2021
Couverture de la première édition de l'ouvrage, paru en 1990 et aujourd'hui épuisé. Réactualisé ici par l'auteur.
par Jacky Barozzi 26 déc., 2021
"J'ai vu tout de suite que ce cimetière n'était pas comme les autres" ANTOINE BLONDIN - L'Humeur vagabonde LE CIMETIERE DU PERE-LACHAISE Entrée principale : 8, boulevard de Ménilmontant 20e arrondissement. Métro : Père-Lachaise. TÈl. : 01 55 25 82 10 Le cimetière de l'Est, communément appelé cimetière du Père-Lachaise, est la nécropole la plus prestigieuse et la plus visitée de la capitale. Un million de personnes y ont été inhumées à ce jour et plus de deux millions de visiteurs s'y rendent chaque année. Pourtant, lorsque le cimetière ouvre ses portes le 21 mai 1804, les Parisiens se montrent réticents. En effet, onze ans plus tard, en 1815, on ne compte même pas 2 000 tombes sur 17 hectares, au point que les responsables imaginent une opération publicitaire d'envergure. En 1817, les corps supposés être ceux de La Fontaine et de Molière sont rapatriés au Père-Lachaise (25e div.), ainsi que ceux d'Héloïse et d'Abélard (7e div.). Dès lors, les chiffres s'envolent. En 1830, 33 000 tombes sont dénombrées. Il faut songer à accroître le terrain. Entre 1824 et 1850, six agrandissements successifs permettent au Père-Lachaise d'atteindre sa surface actuelle, soit 44 hectares. Aujourd'hui le cimetière totalise 70 000 concessions environ. Des vignes de l'évêque au domaine des jésuites Mais le succés de cette nécropole est sans aucun doute lié à la beauté du site. Au XIIe siècle, la colline sur laquelle s'étend le cimetière est un vaste terrain cultivé. L'évêque de Paris y possède des vignes et un pressoir. En 1430, ce lieu-dit, "le Champ-l'Evêque", est racheté par un riche négociant en épices nommé Regnault de Wandonne. Il y installe sa maison de campagne, la Folie-Regnault, dont une rue du quartier perpétue le souvenir. En 1626, les jésuites de la rue Saint-Antoine acquièrent la propriété pour en faire leur maison de repos. C'est de là que, le 2 juillet 1652, Louis XIV, âgé de 14 ans, assiste aux combats de la Fronde qui font rage dans le faubourg Saint-Antoine. C'est en raison de cette visite royale que la colline aurait, d'après certains auteurs, pris le nom de Mont-Louis. Plus tard, le père François d'Aix de La Chaise, confesseur de Louis XIV depuis 1675, vient souvent s'y reposer. Il contribue largement, grâce aux libéralités du roi, à l'embellissement et à l'agrandissement du domaine auquel son nom reste attaché. En août 1763, après l'expulsion des jésuites, le domaine est adjugé à un nommé Gratin qui le revend à la famille Baron en 1771. En 1803, ruiné par la Révolution, Jacques Baron cède le domaine à la Ville de Paris. C'est à Brongniart (1739-1813), l'architecte de la Bourse, que Nicolas Frochot, préfet de la Seine sous l'Empire, confie les plans de la future nécropole. A partir du jardin à la française des jésuites, celui-ci conçoit un nouveau type de cimetière mêlant étroitement parc à l'anglaise et lieu de recueillement.
par Jacky Barozzi 25 déc., 2021
A Alain Quintrie Lamothe, embarqué pour l'éternité au cimetière du Montparnasse. "Je me revis enfant, (...) né quelques années avant 1900, bercé par les expositions et les fêtes nationales, qui s'attristait en passant qu'il mourrait avant les réjouissances de l'an deux mille" A rmand - EMMANUEL BOVE LE CIMETIERE DU MONTPARNASSE Entrée principale : 3, boulevard Edgar-Quinet. 14e arrondissement. Métro : Edgar-Quinet. TÈl. : 01 44 10 86 50 Le cimetière du Sud, communément appelé cimetière du Montparnasse, a ouvert ses portes le 25 juillet 1824. Avec ses 19 hectares, la deuxième nécropole intra-muros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts de la capitale. On y dénombre 1 200 arbres, essentiellement des tilleuls, des sophoras, des thuyas, des érables, des frênes et des conifères. Désormais, ce vaste jardin plat et régulier est un vrai havre de paix, au coeur d'un des quartiers les plus animés de la ville. Avant d'en entreprendre la visite, retraçons brièvement l'histoire des lieux.
par Jacky Barozzi 24 déc., 2021
"Reste, reste à côté de moi Reste, reste moi aussi j'ai froidª Ballade pour une Pauline triste - MICHEL BERGER LE CIMETIERE DE MONTMARTRE Entrée principale : 20, avenue Rachel. 18e arrondissement Métro : Place-de-Clichy Tél. : 01 53 42 36 30 Le cimetière du Nord, communément appelé cimetière de Montmartre, a ouvert ses portes le 1er janvier 1825. D'une superficie de près de 11 hectares, il s'étend à l'ombre de quelque 750 arbres, essentiellement des érables, auxquels s'ajoutent quelques marronniers, tilleuls et thuyas. Si, aujourd'hui, cette paisible nécropole vallonnée, où Berlioz aimait tant venir se promener, jouit de la faveur des Parisiens, il n'en a pas toujours été ainsi. Carrières de plâtre et fosses communes Le site sur lequel s'inscrit le cimetière est plutôt de sinistre réputation. Au XVIIIe siècle, les terrains occupés par le cimetière actuel donnent accès aux carrières de plâtre nombreuses dans ce secteur. A la Révolution, ces exploitations, abandonnées, servent de fosse commune aux victimes des émeutes, dont plusieurs centaines de Gardes suisses tués aux Tuileries le 10 août 1792. Bientôt, et durant quelques années, cette nécropole, dite "des Grandes-Carrières" ou encore "de la Barrière-Blanche", reçoit les corps d'une bonne partie des Parisiens qui ne peuvent plus être enterrés dans la capitale, à la suite de la fermeture de tous les cimetières intra-muros. Ils y sont inhumés dans des conditions déplorables. Du cimetière sous Montmartre au cimetière de Montmartre Pour mettre un terme à cette situation, la Ville de Paris achète, en septembre 1798, au sieur Aymé, un terrain d'un peu plus d'un hectare afin d'offrir à une partie de la population de la rive droite un cimetière décent et non plus un dépotoir. Baptisé "Champ du Repos" ou "cimetière sous Montmartre", il se révèle malheureusement bien vite insuffisant. Les tentatives d'agrandissement ayant échoué, il doit fermer quelques années plus tard. Il faut cependant trouver une solution. A la suite de la restructuration du quartier entre 1818 et 1824, un nouveau cimetière, dix fois plus grand, est aménagé et devient, l'année suivante, l'actuel cimetière de Montmartre. Ajoutons encore, pour clore le chapitre historique, que pendant près de trente ans, dans la deuxième partie du XIXe siècle, il a été presque deux fois plus grand qu'il ne l'est maintenant. En 1847, en effet, avaient été annexés des terrains voisins, d'une superficie de 9 hectares, composant le quadrilatère formé désormais par les rues Etex, Coysevox, Marcadet et Eugène-Carrière. Cette partie, réservée aux concessions temporaires et gratuites, a été désaffectée en 1879, date à laquelle ces concessions ont été transférées dans les cimetières parisiens extra-muros. On y accédait par un tunnel, aujourd'hui muré, au bout de l'avenue du même nom. Sur une portion des terrains ainsi dégagés ont pu être créés entre autres, l'hôpital Bretonneau et le square Carpeaux. Depuis cette époque, le cimetière est resté pratiquement inchangé, hormis la prolongation de la rue Caulaincourt jusqu'au boulevard de Clichy par un pont métallique construit en 1888, puis élargi en 1987-1988. Aujourd'hui le cimetière de Montmartre compte plus de 20 000 concessions et 500 personnes y sont inhumées chaque année. Les gloires du cimetière de Montmartre Malgré une superficie quatre fois moins importante, le cimetière de Montmartre offre bien des similitudes avec le Père-Lachaise : même relief accidenté voire labyrinthique, même proportion de chapelles de tous styles et de toutes dimensions, même profusion de sculptures, en majeure partie de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe. Ainsi qu'une semblable densité de personnalités. Toutefois, en raison probablement de sa position géographique au nord de la rive droite, on notera ici une importante proportion de compositeurs, chanteurs et danseurs d'opéra ou d'opérettes et de sociétaires de la Comédie-Française !
par Jacky Barozzi 22 déc., 2021
"Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte." Chanson d'automne - Paul Verlaine LE CIMETIERE DES BATIGNOLLES Entrée principale : 8, rue Saint-Just. 17e arrondissement. Métro : Porte-de-Clichy 01 53 06 38 68 Avec une superficie égale à celle du cimetière de Montmartre, le cimetière des Batignolles, qui a ouvert ses portes le 22 août 1833, est la quatrième nécropole intramuros de la capitale. A l'origine il ne mesurait guère plus de 10 ares et s'étendait sur le territoire de Clichy. Il avait été crée pour l'inhumation des habitants de la toute nouvelle commune des Batignolles-Monceaux, rendue indépendante de Clichy par une ordonnance royale du 10 février 1830. Bien vite, le cimetière se révéla trop petit. En 1847, un premier agrandissement, du côté des fortifications construites deux ans plus tôt, permit de porter sa surface à prés de 4 hectares. Annexé à Paris en 1860, il subira, vingt-trois ans plus tard, un second accroissement d'environ 7 hectares. C'est de cette époque que date l'entrée actuelle. Depuis, la nécropole est restée pratiquement inchangée, hormis la construction du périphérique qui la surplombe en partie depuis 1969. Aujourdíhui, avec ses 15 000 sépultures, le cimetière des Batignolles, qui est doté d'un funérarium à son extrémité nord, est aussi un bel espace vert d'environ 11 hectares, ombragé par plus de 800 arbres, essentiellement des marronniers, auxquels s'ajoutent une centaine d'érables et quelques frênes, sophoras et platanes. 
par Jacky Barozzi 21 déc., 2021
"L'humanité est une entreprise surhumaine." Intermezzo - Jean Giraudoux LE CIMETIERE DE PASSY Entrée principale : 2, rue du Commandant-Schloesing 16e arrondissement Métro Trocadéro. 01 53 70 40 80 Le cimetière de Passy a ouvert ses portes le 20 septembre 1820. Avec une superficie inférieure à 2 hectares, il se déploie, tel un jardin en terrasse, au-dessus de la place du Trocadéro, planté d une centaine d arbres, essentiellement des marronniers. On y accède par une porte monumentale flanquée d'un pavillon d'accueil, oeuvres de l'architecte Berger et datant de 1934. Le pavillon est orné de trois bas-reliefs dus au sculpteur Janthial (1935). Le cimetière actuel remplace l'ancien cimetière communal de Passy qui s'étendait le long des numéros impairs de la rue Lekain, jusqu'à sa fermeture en 1802. Sa surface actuelle est le fruit d'agrandissements successifs qui se sont échelonnés jusqu en 1860, date à laquelle il a été annexé à la capitale. "Petit mais bien fréquenté", telle pourrait être la devise du cimetière de Passy qui, de toutes les nécropoles parisiennes, possède sans aucun doute la plus forte proportion de personnalités au mêtre carré. Ici, parmi les 2 600 tombes, toutes plus ou moins monumentales, de nombreux artistes voisinent avec les grands noms de l'aristocratie, de la finance, de l'industrie et de la politique.
par Jacky Barozzi 20 déc., 2021
« La vie, ça finit toujours mal. » Les Oiseaux de lune - Marcel Aymé LE CIMETIERE DE SAINT-VINCENT Entrée principale : 6 rue Lucien-Gaulard 18e arrondissement. Métro : Lamarck-Caulaincourt. 01 46 06 29 78 Plan du cimetière Saint-Vincent Second cimetière de la commune de Montmartre, le cimetière Saint-Vincent a été ouvert le 5 janvier 1831. Epousant la forte déclivité du versant nord de la butte, il occupe désormais une superficie de 59 ares, contre 21 à l'origine, et compte près d'un millier de sépultures. Jusqu'à l'ouverture de la rue Lucien Gaulard, en 1909, il avait son entrée au n° 40 de la rue Saint-Vincent. Les belles sépultures, de style Restauration, des grandes familles montmartroises, telles que les Tourlaque, les Labat, les Muller, les Lavigne, les Cottin, les Lécuyer, les Nicolet ou les Picard, pour la plupart alignées le long de l'avenue principale, dans la 11e division, témoignent encore de l'ancienne ordonnance de la nécropole. Dès le tournant du siècle dernier, ce sont les divisions situées le plus près de la nouvelle entrée, dans la partie basse, le long de la rue Caulaincourt, qui semblent attirer les concessionnaires (7e, 8e, 9e div.). C’est là que l’on trouve l’essentiel de la statuaire. 
par Jacky Barozzi 19 déc., 2021
« Dans le petit matin glacé, Au front la pâleur des cachots, Au coeur le dernier chant d'Orphée, Tu leur tends la main sans un mot Ô mon frère au col dégrafé. » P oèmes de Fresnes - Robert Brasillhac LE CIMETIERE DE CHARONNE Entrée principale : 4 place Saint-Blaise. 20e arrondissement Métro : Porte-de-Bagnolet 01 43 71 40 66
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