A l’occasion des actuels travaux de réaménagement de la place Félix-Éboué (12e arr.) ont été mis au jour d’anciens rails de l’avenue Daumesnil.
D’émouvants vestiges « archéologiques » qui datent de l’époque où la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) gérait les transports de voyageurs en surface dans l'ancien département de la Seine de 1921 à 1941.
Brève période durant laquelle celle-ci modernisa le réseau de tramways, puis, après la suppression du dernier tramway en 1938, organisa son remplacement par une desserte en autobus, avant d’être absorbée le 1er janvier 1942 par la CMP (Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris), qui exploita l'ensemble du réseau de métro et de bus de Paris et de sa banlieue, depuis sa fondation en 1899 jusqu'à son intégration à la RATP (Régie autonome des transports parisiens) en 1949.

Plan du réseau de tramway en 1923.
Les rails de l’avenue Daumesnil sont des vestiges de la ligne du tramway 81, créée le 1er janvier 1921 et supprimée le 11 février 1935, qui reliait la Bastille depuis Maisons-Alfort-Gallieni, via le pont-de-Charenton, Saint-Maurice, Saint-Mandé, la Demi-Lune, la porte-de-Picpus et l’Avenue-Daumesnil.

La brasserie « Au Tramway », à l’angle de l’avenue Daumesnil et de la rue de Picpus, perpétue toujours le souvenir de l'ancienne station de la ligne 81.

Photo du tramway hippomobile, qui sera remplacé par le tramway électrique dans les années 1920.
Les années Soixante
Après la Seconde Guerre mondiale, la voiture individuelle atteint son paroxysme à Paris à la fin des années 1960, sous la présidence notamment de Georges Pompidou, avec l’ouverture du boulevard périphérique, la création de voies sur Berges et de radiales…

Une tumultueuse perspective depuis la rue Royale sur la place de la Concorde, l'Assemblée nationale et le dôme des Invalides.
Partout la voiture règne en maître, transformant les plus beaux sites parisiens en vastes parkings à ciel ouvert !

Place Vendôme, 1965.
Un développement anarchique auquel la fin des Trente Glorieuses et la crise pétrolière de 1973 porteront un (salutaire) coup fatal.

Les voies sur Berges, avant l'évacuation totale des automobiles...

...Et après.

En 1900, les transports en commun ou individuels et les piétons occupaient harmonieusement les rues de la capitale.
La réapparition aujourd’hui du tramway n'est-il pas le présage d'un retour vers... le progrès ?


