Souvenirs de Cannes




        1 - Je me souviens de Sophia Loren se promenant sur la Croisette entourée d’une nuée de photographes.


       2 - Je me souviens qu’à ma demande d’autographe Manitas de Plata a signé d’une croix.


       3 - Je me souviens que Mouna Aguigui, pendant le festival, venait nous haranguer à la sortie du lycée Carnot.


       4 - Je me souviens du lait froid au cacao qu’on nous distribuait en classe, à l’école primaire des Broussailles.


       5 - Je me souviens de l’arrivée des Pieds-Noirs d’Algérie.


       6 - Je me souviens que la Bégum, avant d’épouser l’Aga Khan, avait été vendeuse en pâtisserie puis Reine de Beauté.


       7 - Je me souviens que j’avais le béguin pour la prof de Sciences Nat.


       8 - Je me souviens que mon père jouait aux cartes avec le champion cycliste Apo Lazaridès. 


       9 - Je me souviens que l’on m’appelait le Parisien, parce que je n’avais pas d’accent. 


     10 - Je me souviens que les films de Joselito, l’enfant à la voix d’or me faisaient pleurer.


     11 - Je me souviens que la première fois que je suis allé au théâtre c’était au Casino des Fleurs de Cannes. J’y ai vu Le Voyageur sans bagages de Jean Anouilh, joué par la troupe locale des Tréteaux de France.


     12 - Je me souviens de mes premiers blue jean’s, achetés au Stock américain, dans une rue transversale du haut de la rue d’Antibes.


     13 - Je me souviens qu’un jour quelqu’un a éteint brutalement la radio pour que je n’entende pas France Gall chanter Les sucettes à l’anis.


     14 - Je me souviens que Sylvie Vartan était interdite de concert dans la région car des chaises avaient été cassées lors de son dernier récital au Cannet.


     15 - Je me souviens des premiers bâtiments en préfabriqué où étaient parqués les harkis, du côté du cimetière du Clos à Rocheville.


     16 - Je me souviens d’un monsieur Petit, marchand de vélo sur la place de Rocheville, qui était très grand, et d’un monsieur Blanche, professeur de philo à Carnot, qui était noir.


     17 - Je me souviens que ma mère faisait brûler des feuilles sèches d’eucalyptus dans toute la maison, contre le rhume. 


     18 - Je me souviens de notre professeur d’Anglais, monsieur Ménégoz, qui arrivait au lycée en

« Studebaker ».


     19 - Je me souviens du Père Noël des Dames de France avec lequel ma mère m’a fait photographier durant plusieurs années.


     20 - Je me souviens que le chanteur Christophe a crié tout un été pour qu’Aline revienne, car il avait trop de peine.


     21 - Je me souviens que Mr and Mrs Smith avait un fils, qui se prénommait John.


     22 - Je me souviens que monsieur Perrin, le prof de Musique nous faisait écouter un disque de musique classique et nous demandait de rédiger dans notre cahier nos « Impressions d’écoute ». 


     23 - Je me souviens que les Monégasques ne paient pas d’impôts.


     24 - Je me souviens du twist et des surboums.


     25 - Je me souviens que ma première voiture était une NSU Sprintz, de couleur gris clair, achetée d’occasion.


     26 - Je me souviens que le jeudi il n’y avait pas école.


     27 - Je me souviens avoir joué au docteur avec mes petites cousines.


     28 - Je me souviens que Jacqueline Dulac a gagné le concours de la Rose d’Or d’Antibes avec sa chanson Ceux de Varsovie.


     29 - Je me souviens que le professeur de Travaux-Manuels nous avait fait construire un théodolite. 


     30 - Je me souviens avoir manifesté en 68 avec les gauchistes, ce que des copains communistes m’avaient reproché.


     31 - Je me souviens de Non ho l’eta chanté par Gigliola Cinquetti au festival de San-Remo.


     32 - Je me souviens que lorsque les bateaux de la marine américaine faisaient escale à Cannes, tous les bars de la ville redoublaient d’activité.


     33 - Je me souviens que Françoise Dorléac est morte brûlée vive dans sa voiture dont elle avait perdu le contrôle sur la route de l’aéroport de Nice.


     34 - Je me souviens que Charles Trenet fut agressé une nuit dans les jardins de la Croisette. 


     35 - Je me souviens de ma première chemise à fleurs des années hippies. 


     36 - Je me souviens que l’on jouait à la pichenette : il s’agissait de faire avancer par chiquenaude, le long d’un banc public, une capsule de soda, sans la faire tomber. Le premier arrivé gagnait.


     37 - Je me souviens de la corvée de mazout.


     38 - Je me souviens que j’ai fait ma première communion avec un an d’avance.


     39 - Je me souviens des billets de tombola, vendus à l’entracte dans les salles de cinéma par l’association La Roue Tourne, au profit des vieux comédiens indigents.


     40 - Je me souviens d’avoir disséqué une souris blanche en classe de Sciences Nat.


     41 - Je me souviens de ma carte de réduction famille nombreuse.


     42 - Je me souviens de mon premier chat, Mistigri.


     43 - Je me souviens que je collectionnais les écussons des régions de France offerts par le café Legal.


     44 - Je me souviens qu’il était interdit de se promener en maillot de bain aux abords du monastère de l’île Saint-Honorat.


     45 - Je me souviens de la « catastrophe » du barrage de Malpasset.


     46 - je me souviens de l’allée d’eucalyptus de l’île Sainte-Marguerite.


     47 - Je me souviens des ventouses que ma mère me posait sur le haut du corps.


     48 - Je me souviens de mon père tuant le lapin.


     49 - Je me souviens que je faisais mes devoirs en écoutant le Hit-Parade sur RMC.


     50 - Je me souviens de ma collection de pierres rares et semi précieuses, achetées à la boutique Mariposa à Cannes.



    Et vous, de quoi vous souvenez-vous ?





            Communion solennelle, printemps 1963.




par Jacky Barozzi 20 novembre 2025
Bonjour tristesse à l’Hôtel de Ville ! A l’occasion du dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, un jardin en hommage à la mémoire des victimes vient d’être inauguré sur la place Saint-Gervais (4e arr.), au proche voisinage de l’Hôtel de Ville. Là, où s’élève devant la haute façade de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, un orme centenaire, présent et sans cesse renouvelé depuis le Moyen Âge, marquant symboliquement l’emplacement où la justice était jadis rendue. Ce nouveau jardin de 3 500 m2, plus minéral que végétal, s’organise autour de six grands blocs de granit bleu, symbolisant chacun les lieux des attentats : le Stade de France, Le Carillon / Le Petit Cambodge, La Bonne Bière / Le Casa Nostra, La Belle Équipe, Le Comptoir Voltaire et le Bataclan. Sur chaque bloc, sont gravées les noms des 132 victimes. Sans remettre en cause l’idée de trouver un site unique afin de rendre un hommage collectif à ces victimes, dont le nom figure déjà sur des plaques apposées devant chacun des lieux où les attentats se sont déroulés, on peut s’interroger sur l’opportunité de sanctuariser ainsi un espace géographique au coeur même de la capitale. Un enclos spécifique au cimetière du Père-Lachaise n’aurait-il pas mieux convenu ? Et pourquoi les seules victimes de cet attentat en particulier et non pas les nombreuses autres victimes d’attentats, des guerres civiles ou des divers combats de libération, qui ont ensanglanté l’histoire de la capitale ? A ce train-là, Paris tout entier ne serait plus qu’un vaste cimetière sous la lune !
par Jacky Barozzi 16 octobre 2025
Les impressions d'automne de Vita Née dans le Var le 26 septembre 2024, Vita s'est installée à son domicile parisien de la Porte Dorée (12e arr.) l'hiver suivant. Depuis, elle se livre à de longues promenades sportives dans le bois de Vincennes voisin, où elle jouit de pas moins de mille hectares de forêt ! Après le printemps et l'été, elle découvre, toujours avec autant de plaisir et d'étonnement son domaine à l'automne...
par Jacky Barozzi 10 octobre 2025
Le cimetière des gloires nationales Le 9 octobre, Robert Badinter, ancien ministre de la Justice de François Mitterrand, a fait son entrée au Panthéon. Sinon son corps, du moins son cercueil. Sa dépouille, quant à elle, demeure dans le carré juif du cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), afin que son épouse, Élisabeth Badinter, puisse le rejoindre le moment venu. En guise de corps, cinq objets ont été déposés dans le cercueil : sa robe d’avocat, une copie de son discours sur l’abolition de la peine de mort et trois livres : Choses Vues de Victor Hugo, Condorcet : Un intellectuel en politique , ouvrage écrit en commun avec Élisabeth Badinter et Idiss , son livre écrit en hommage à sa grand-mère. Quand le corps n’est pas là, la « panthéonisation », plus symbolique que réelle, ne perd t-elle pas en grande partie son sens ? D’autant plus que ce n’est pas la première fois que l’on assiste à une entrée au Panthéon sans corps. Construit au XVIIIe siècle par décision de Louis XV en tant qu'église dédiée à sainte Geneviève et destinée à abriter les reliques de la sainte, le Panthéon fut transformé au début de la Révolution française (1789-1799) en un monument funéraire en l'honneur des grands personnages de l'histoire contemporaine, pour accueillir en premier lieu la dépouille du comte Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau, mort en 1791 (il en sera retiré quelques mois plus tard à la suite de la découverte de sa correspondance secrète avec le Roi). D’autres personnalités, à peine admises, en ont également été retirées par la suite, tels Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, Auguste Marie Henri Picot de Dampierre et Jean-Paul Marat. Seuls deux illustres écrivains traverseront la période révolutionnaire : François Marie Arouet dit Voltaire entré au Panthéon en 1791, ainsi que Jean-Jacques Rousseau entré en 1794.
par Jacky Barozzi 15 septembre 2025
L’INNOCENTE Il y a des moments où Vita, parfaitement éveillée, reste sagement assise sur le canapé du salon, guettant de haut nos moindres faits et gestes. Elle habituellement si vive, toujours dans nos jambes à nous suivre dans toutes les pièces ou a nous apporter l’un de ses jouets favoris. C’est alors que l’on s’inquiète : « Qu’est-ce que tu as encore fait », lui demande t-on alors d’un ton ferme ? « Moi », semble t-elle répondre, d’un air innocent et comme surprise par notre question !!! Bon, pour cette fois-ci, c’est apparemment vrai, ainsi que nous avons pu le constater après une inspection minutieuse des moindres recoins de la maison…
par Jacky Barozzi 12 septembre 2025
Dix jours après son intervention chirurgicale du 2 septembre dernier, Vita a retrouvé toute sa vivacité ! Vita en toute intimité Contrôle positif de la vétérinaire, hier après-midi : les derniers points de suture tomberont d’eux-mêmes et la cicatrice n’est déjà plus qu’à peine visible. Entre temps, elle a perdu 200 grammes, qui ne correspondent pas exactement au poids des deux ovaires qui lui ont été retirés à l’occasion de sa stérilisation, mais à sa perte d’appétit au début de sa convalescence, passant ainsi de 4 kg à 3, 8 kg.
par Jacky Barozzi 2 septembre 2025
Vita dolorosa Entrée au cabinet vétérinaire à 9 heures ce mardi 2 septembre, Vita en est ressortie à 17 heures. Entre temps, ses deux ovaires lui ont été retirées sous anesthésie : adieu chaleurs, pertes sanglantes et perspectives d’enfantement ! Nous l’avons récupérée, encore groggy, après un long instant de réanimation. Pour l’heure, elle a une cicatrice de trois centimètres au niveau du nombril, protégée par un sparadrap et elle est entièrement emmitouflée dans une sorte de justaucorps élastique de ton chair, qui lui donne une allure de momie égyptienne. Contrôle dans deux jours et retrait définitif du pansement une semaine après. Avec juste un traitement anti douleur à lui administrer le matin, durant trois jours. Autant vous dire que Vita ne s’est pas fait prier pour retourner dare dare à la maison où elle a retrouvé son coussin avec plaisir… 
par Jacky Barozzi 17 août 2025
A l’occasion des actuels travaux de réaménagement de la place Félix-Éboué (12e arr.) ont été mis au jour d’anciens rails de l’avenue Daumesnil. D’émouvants vestiges « archéologiques » qui datent de l’époque où la STCRP (Société des transports en commun de la région parisienne) gérait les transports de voyageurs en surface dans l'ancien département de la Seine de 1921 à 1941.
par Jacky Barozzi 15 août 2025
Vita en été Née en septembre 2024, Vita découvre les plaisirs de la sieste, au centre du lit de ses deux humains adorés, dans la chambre fraîche aux volets clos...
par Jacky Barozzi 10 juillet 2025
Les jardinières de l’Hôtel de Ville Une nouvelle « forêt urbaine » a été aménagée et ouverte au public sur le parvis de la Mairie de Paris. Une forêt, croyez-vous ? « Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde » disait déjà Albert Camus. Disons, qu'ici, tout au plus, il s'agit de deux charmants bosquets ! Beaux et inattendus comme un double décor de cinéma, plus artificiel que naturel toutefois. Ces bosquets ont été créés en lisière de la Seine et de la rue de Rivoli, sur un peu plus du quart de la surface totale d’environ 9000m2 de l’ancienne place dont la partie centrale est restée quant à elle inchangée. Entièrement dallée de granit avec, en son centre, la représentation de la nef, emblème de Paris, celle-ci avait été réaménagée en 1982, à l’occasion du centenaire de la reconstruction de l’Hôtel de Ville.
par Jacky Barozzi 14 juin 2025
La paysanne de Paris Native de la campagne varoise (83), Vita aime la nature. Outre ses nombreuses sorties dans le quartier et sa promenade quasi quotidienne au bois de Vincennes, elle dispose d’un petit jardin méditerranéen privé, aménagé sur le balcon en arc de cercle, qui surplombe les arbres du boulevard Soult, à l’angle de la rue de la Nouvelle-Calédonie, et ceux de la cour du lycée Paul-Valéry. Là prospèrent pas moins de deux oliviers, un figuier, un citronnier, un laurier à fleurs aux trois tons de rose, un chèvrefeuille, des lavandes…