
Le château de mon enfance
De la fin des années 1950 au début des années 1960, j’allais à l’école primaire des Broussailles, en prenant, quatre fois par jours ouvrables, l’avenue du même nom.
Contemplant, au passage, juste avant le tout nouvel hôpital de Cannes, une majestueuse bâtisse, aux allures de château hanté.
Peuplée uniquement de fantomatiques vieillards, celle-ci ne manquait pas, à chaque fois, de m’impressionner.
Seul, son luxuriant parc à la densité de forêt vierge, aperçu depuis l’avenue, me faisait rêver : j’aurais voulu pousser la double grille d’entrée et partir à la découverte de ce lieu tout à la fois féérique et effrayant.
Hélas, je n’ai jamais osé !

Avec sa tour carrée de 3 étages et son pavillon de 2 étages, surmontés de hautes toitures avec lucarnes, son parc paysager de 7 hectares constitué d’une forêt de pins et d’un jardin aux abords du château, ses écuries, ses remises et dépendances, cette demeure, quoiqu’un peu délabrée, conservait une certaine prestance.
Construite vers 1860, acquise six ans plus tard par le sénateur lyonnais Lucien Mangini, la propriété fut rachetée par la municipalité de Cannes en 1920.
Dès 1931, les premiers Cannois âgés et impécunieux s'installèrent au château des Broussailles, qui devint officiellement hôpital-hospice en janvier 1934.
Agrandi en décembre 1954, il a été démoli en 1971, cédant définitivement la place au nouvel hôpital de Cannes, inauguré en juillet 1955, sur une grande portion de son domaine.

Enserrés entre l'avenue des Broussailles, à droite, et la route de Grasse, à gauche : le château, au fond, l'hôpital, au centre, et l'école primaire des Broussailles, les trois petites constructions au premier plan.

 
 
 
 
 