
« Jean Valjean » de Eric Besnard, avec Grégory Gadebois, Bernard Campan, Alexandra Lamy et Isabelle Carré.
Ce n’est pas à une énième version des Misérables que nous convie le cinéaste Eric Besnard, mais comme l’indique son titre, à une sorte de biopic d’un des plus grands personnages de la littérature française, Jean Valjean.
L’histoire est tout entière resserrée au moment de sa sortie du bagne de Toulon et de sa rencontre décisive avec Monseigneur Myriel, l’évêque de Digne.
Une libre adaptation, au final particulièrement fidèle, servie sous forme de genèse de la bible laïque hugolienne, nous contant l’édifiante conversion d’un misérable plein de haine et de ressentiment en homme d’amour de son prochain.
Une double conversion même, car avant celle de Jean Valjean, il fallut qu’advint, à l’autre bord de l’échelle sociale, celle du frivole prélat devenu saint, pour que la chaine humanitaire puisse poursuivre son oeuvre.
Tourné l’hiver dernier en Provence, notamment à Martigues et aux Baux-de-Provence, le film en épouse toute la beauté austère de ses paysages naturels et la rudesse de sentiment de ses habitants.
Une imagerie d’Epinal au service d’une moralité tranchée, que d’aucuns pourront trouver trop didactique et sans nuance entre le bien et le mal, le blanc et le noir.
Après un temps de perplexité, le film m’a finalement emporté et ému.
Grâce principalement à l’interprétation magistrale de Grégory Gadebois, s’inscrivant désormais dans l’impressionnante galerie des Jean Valjean de celluloïd : Harry Baur (1934), Jean Gabin (1957) ou Lino Ventura (1981).
Mais aussi aux surprenantes prestations de Bernard Campan, dans le rôle de l’abbé Myriel, d’Alexandra Lamy, dans celui de sa revêche servante Madame Magloire, et Isabelle Carré, dans celui de sa soeur souffreteuse.
Sans oublier la participation exceptionnelle d’Albert Dupontel, en ermite des Alpes !
https://www.youtube.com/watch?v=X3SGsH2nFp8



