
« Les Aigles de la République » de Tarik Saleh, avec Fares Fares, Lyna Khoudri et Zineb Triki.
Après le succès international de « La Conspiration du Caire » (2022), le cinéaste Tarik Saleh, 53 ans, de mère suédoise et de père égyptien, et son complice, l’acteur Fares Fares, vivant également en Suède mais d’origine libanaise, nous offre son double regard sur l’Egypte contemporaine.
Ici, l’acteur le plus adulé du pays est contraint par la garde rapprochée du président d’incarner Sissi dans un biopic à sa gloire.
Malgré une mise en place de l’histoire un peu lente, j’ai été assez vite happé par ce thriller efficace et implacable, qui nous plonge au coeur d’un régime militaire et autoritaire, aux méthodes particulièrement cruelles et expéditives, témoignant une fois de plus que l’art et le pouvoir ne font généralement pas bon ménage.
Certes, on se demande bien ce que vient faire dans le casting l’actrice franco-algérienne Lyna Khoudri, sinon un peu plus que de la figuration intelligente, tandis que le rôle féminin le plus important est incarné par l’actrice franco-marocaine Zineb Triki ?
Un film édifiant et effrayant !
https://www.youtube.com/watch?v=2_uBrWb8bWo

« L’Inconnu De La Grande Arche » de Stéphane Demoustier, avec Claes Bang, Sidse Babett Knudsen, Xavier Dolan, Swann Arlaud et Michel Fau.
Parvenu enfin à la tête du pays en mai 1981, François Mitterrand, à l’égal des rois et des empereurs de jadis, voulut laisser durablement des traces de son passage -fut-ce sous les armes de la rose socialiste-, à travers des chantiers proprement pharaoniques : l’Arche de La Défense, la Pyramide du Louvre, la nouvelle Bibliothèque nationale de France et l’Opéra Bastille.
Peu importe que la France n’en ait pas eu vraiment les moyens à l’époque, mais après tout ne pourrait-on pas dire, comme Sacha Guitry à propos de Versailles : « Quand nos rois bâtissaient de telles merveilles, ne mettaient-ils pas un peu notre argent de côté » ?
C’est à la réalisation de la Grande Arche de la Défense, dans l'axe du Louvre et de l'Arc de Triomphe, que le film de Stéphane Demoustier nous convie.
Une autre histoire de relation entre art et pouvoir, dont l’architecte danois Otto von Spreckelsen, un inconnu qui remporta le concours à la surprise générale, eut à subir les plus lourdes conséquences.
Même si les moeurs ici sont plus policés, le film du réalisateur français n’en est pas moins édifiant et effrayant que celui sur l’autocrate égyptien !
https://www.youtube.com/watch?v=br4gZkvwQps

