16e arrondissement


Fontaine du Trocadéro

Jardins du Trocadéro

Métro : Trocadéro


Le palais de Chaillot a été exécuté pour l’Exposition universelle de 1937 par les architectes Carlu, Boileau et Azéma. 

Il remplace l’ancien palais du Trocadéro, bâti par Davioud à l’occasion de l’Exposition de 1878. 

Les jardins qui avaient alors été aménagés par Alphand, en plan incliné vers la Seine, furent également remaniés dans le style années 30 par Roger Lardat, notamment pour y recevoir en leur centre la monumentale fontaine du Trocadéro, dite aussi fontaine de Varsovie.

C’est incontestablement la plus grande fontaine de Paris - la plus grande piscine aussi. 

Œuvre des architectes Roger Expert et Paul Maître, elle est constituée d’un gigantesque bassin rectangulaire surmonté d’une série de petits bassins symétriques, fonctionnant en circuit fermé, où peuvent être propulsés 5 700 litres d’eau à la seconde, par l’intermédiaire de 20 canons obliques, 56 gerbes et 12 colonnes d’eau, d’une portée respective de 50 mètres, 4 mètres et 7 mètres de hauteur. 

Quand tout fonctionne, avec la mise en lumière à la nuit tombée, c’est proprement féerique. 

En outre, le bassin s’orne, vers la Seine, de deux imposants groupes en pierre sculptés en ronde bosse : la Joie de vivre par Léon Drivier et la Jeunesse par Pierre Poisson. 

Dans la partie supérieure des bassins, deux fontaines en bronze doré s’ornent, l’un de chevaux et un chien, par Georges Guyot, l’autre d’un taureau et un daim, par Paul Jouve. 

Plus haut se dressent les deux statues en pierre de l’Homme et de la Femme, exécutées respectivement par Pierre Traverse et Daniel Bacqué.

Addenda : depuis l'été 2021 et à l'occasion des J.O. de Tokyo, une fan-zone recouvre désormais le site de la fontaine du Trocadero. Elle devrait y demeurer jusqu'à la fin des prochains J.O. de Paris en 2024, rendant ainsi la fontaine inaccessible au public et dénaturant la perspective entre le Trocadero et le Champ-de-Mars !


Fontaine du jardin des serres d’Auteuil

Jardin des serres d’Auteuil

Métro : Porte-d’Auteuil


Le jardin des serres d’Auteuil, ex-fleuriste municipal, fut aménagé de 1895 à 1898 par Jean-Camille Formigé, l’architecte en chef du service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris. 

C’est ici que furent cultivés durant plusieurs décennies l’essentiel des plantes, arbres et arbustes destinés aux parcs et jardins de la capitale. 

A l’extrémité de la pelouse centrale, les deux escaliers conduisant au palmarium sont ornés d’une fontaine édifiée à l’époque par le sculpteur Jules Dalou. 

Dite fontaine des Bacchantes ou du Triomphe de Bacchus, elle se distingue grâce à son médaillon, où l’artiste a sculpté dans le marbre une scène en bas-relief proprement érotique. 

Bacchus en personne, aidé d’un comparse, s’efforce de faire ingurgiter les grains d’une énorme grappe de raisin à une plantureuse jeune fille maintenue au sol par sa compagne. 

L’ivresse joyeuse des quatre personnages et leur nudité témoignent, sans équivoque aucune, que les bacchanales ont bien commencé. 

A ne pas soumettre à la vue des plus petits !


Fontaine de la porte d’Auteuil

Place de la Porte d’Auteuil

Métro : Porte-d’Auteuil


La partie de la place située du côté de l’entrée de l’hippodrome d’Auteuil s’orne d’une fontaine de style Art déco, édifiée en 1926 par le sculpteur Raoul Lamourdedieu. 

Non moins suggestive que celle des serres d’Auteuil, celle-ci, dite aussi fontaine de l’Amour ou encore de l’Eveil à la vie, présente quatre jeune filles passablement dévêtues sculptées dans la pierre jaune. 

Portant une cruche et soutenant une large vasque fleurie, elles forment une ronde joyeuse entre les multiples jets d’eau ascendants et retombants au centre d’un grand bassin octogonal.


Fontaines et bassins de Bagatelle

Parc de Bagatelle, bois de Boulogne

Métro : Pont de Neuilly


Avant d’être racheté par la Ville de Paris en 1905 et aménagé en jardin public, le domaine de Bagatelle, simple pavillon de chasse à l’origine, eut pour propriétaires successifs la maréchale d’Estrées, la marquise de Monconseil, le comte d’Artois, lord Hertford et sir Richard Wallace, qui y amenèrent dans leur sillage le Régent, Louis XV, Marie-Antoinette et Napoléon III. 

Devenu un lieu de festivités sous l’Ancien Régime, Bagatelle n’a cessé de s’agrandir et de se modifier au fil des siècles. 

On peut y découvrir désormais, sur une superficie de 24 hectares, une juxtaposition de plusieurs jardins aux styles différents, agrémentés de pièces d’eau caractéristiques de leur époque. 

C’est du temps du comte d’Artois, qui avait fait bâtir en soixante jours la folie de Bagatelle à la suite d’un pari avec Marie-Antoinette, qu’apparurent les fabriques, gués, ruisseaux et enrochements disséminés dans le parc par le paysagiste écossais Thomas Blaikie, tels le grand rocher, à l’est, ou la grotte de la pièce d’eau des nymphéas, au nord-ouest, formés de blocs de roches amoncelées, prétextes à de pittoresques cascades.

François-Alexandre Belanger, l’architecte de la folie, a quant à lui orné le mur de soubassement à l’avant de la façade principale des deux bassins en pierre avec mascaron à tête de lion en bronze, et doté le jardin à la française, à l’arrière, d’un bassin au style sagement classique. 

Plus tardive est la charmante fontaine des Amours, sculptée par Raymond Sudre en 1919 à l’extrémité du jardin des iris, en contrebas de la roseraie, au nord-ouest du parc. 

Là, au-dessus d’une large coquille d’où l’eau s’écoule dans un bassin moussu, deux enfants enlacés s’abandonnent aux plaisirs amoureux réservés habituellement aux adultes !


Fontaines de la Porte de Saint-Cloud

Place de la Porte-de-Saint-Cloud

Métro : Porte-de-Saint-Cloud


La Porte de Saint-Cloud partage avec la Porte-Dorée l’honneur de figurer parmi les plus majestueuses entrées de la capitale du fait, comme cette dernière (voir 12e arrondissement), de la fontaine monumentale qui en orne son centre.

C’est le sculpteur Paul Landowski qui a décoré les deux fontaines jumelles érigées en 1934-1936 selon les plans des architectes Pommier et Billard. 

Baptisées la Seine apportant à Paris les richesses de la terre et Paris ville d’art et de travail, elles sont constituées de deux énormes fûts de dix mètres de hauteur et de cinq mètres de diamètre, entièrement ornées de légers reliefs de style Art déco. 

Ces colonnes trapues, surmontées d’un dôme cylindrique évidé et prenant appui, au centre d’un vaste bassin, sur un soubassement reposant sur quatre marches circulaires, ne sont pas sans évoquer pour certains critiques d’énormes pièces montées. 

On en admirera toutefois la richesse de leurs détails illustratifs évoquant les travaux des champs, les joies de la nature et, sur les mascarons en bronze du soubassement, les plaisirs galants et culturels offerts par la Ville. 

A défaut de sucre caramélisé, ces savoureuses fontaines sont généralement dégoulinantes de gerbes d’eau, qui en rehaussent les décors. 

Longtemps asséchées, elles ont été entièrement rénovées et ont retrouvé tout leur éclat en août 2021.

Addenda : hélas, force m'a été donné de constater, lors de mon passage sur place le 30 août 2021, que les fontaines de la porte de Saint-Cloud, privées de tout passage-piéton pour y accéder, constituent principalement un rond-point autoroutier monumental !


Fontaine Claude-Debussy

Square Claude-Debussy, boulevard Lannes

Métro : Rue-de-la-Pompe


La création d’un nouveau jardin s’accompagne souvent de celle d’une fontaine. 

C’est le cas de ce square et de sa fontaine dédiés à Claude Debussy (1862-1918) depuis le début des années 1930. 

Les frères Jan et Joël Martel y ont érigé, à l’extrémité d’un miroir d’eau, la haute stèle ornée de deux statues de muses encadrant un imposant bas-relief où sont évoquées les principales œuvres du compositeur français. 

Au revers, un autre bas-relief montre Claude Debussy au piano, entouré de ses amis et de ses interprètes


Fontaine Tolstoï

Square Tolstoï, boulevard Suchet

Métro : Jasmin


La fontaine et le square qui honorent la mémoire de l’écrivain Léon Tolstoï (1828-1910) ont été créés en 1934. 

Ici, la fontaine, constituée de trois bassins hexagonaux emboîtés l’un dans l’autre à la manière des poupées russes (clin d’œil de l’amitié franco-russe ?), est dominée par un groupe en marbre, Femmes et enfant, dû au sculpteur Charles Cassou.


Fontaine Anna-de-Noailles

Square Anna-de-Noailles, boulevard de l’Amiral-Bruix

Métro : Porte-Maillot


La poétesse Anna de Noailles (1876-1933), auteur du recueil de poèmes Le Cœur innombrable, a donné son nom à ce square aménagé dans les années 1930 au proche voisinage de la porte Maillot. 

Il s’orne d’une fontaine réalisée en 1935 par le sculpteur Marcel Courbier, constituée d’un bassin rectangulaire tapissé de carreaux en céramique bleue. 

D’un côté, une urne renversée laisse s’écouler une abondante eau sculptée dans la pierre, tandis qu’à l’opposé, un jeune homme agenouillé se rafraîchit la main à la bouche d’un mascaron à tête de bélier. Mais le mauvais état actuel du jardin et de sa fontaine en forme de tombe confère à ces lieux des allures de cimetière désaffecté ! 


Fontaine Levassor

Square Alexandre-et-René-Parodi, place de la Porte-Maillot

Métro : Porte-Maillot


Le vaste jardin situé dans le prolongement de la place de la Porte-Maillot s’orne d’un monument dédié à Emile Levassor (1843-1897). En hommage à cet ingénieur français qui s’associa avec René Panhard pour fabriquer des automobiles sous la marque Panhard & Levassor. 

A l’origine, ce monument était une fontaine. 

Edifiée en 1907 par l’architecte Gustave Rives et le sculpteur Camille Lefevre, d’après une esquisse réalisée peu de temps avant sa mort par Jules Dalou, celle-ci fut remontée à proximité de son emplacement initial lors du réaménagement de la place. 

Cet édifice en pierre en forme de porche encadré de colonnes est typique de la Belle Epoque.

On y vit apparaître pour la première fois la sculpture d’une automobile, car il nous montre Levassor en plein exploit : c’est lui qui arriva en tête d’une des premières courses automobiles, la Paris-Bordeaux-Paris de 1895, avec une vitesse moyenne de 24,6 kilomètres à l’heure - record qui est immortalisé ici dans le marbre !  


Fontaine Victor-Hugo

Place Victor-Hugo

Métro : Victor-Hugo


Au centre d’un grand bassin circulaire en pierre, situé au cœur de l’étoile rayonnante formée par la place Victor-Hugo, trois puissants jets d’eau s’élèvent au-dessus de trois imposants vases recouverts de congélations en cristal de verre. Cette fontaine, réalisée en 1964 par l’architecte François Davy et le maître-verrier Max Ingrand, remplaça la statue en bronze du célèbre poète qui avait été fondue sous l’Occupation allemande. 

La maison où il passa la fin de sa vie, au n°124 de l’avenue qui porte désormais son nom, a quant à elle été détruite en 1906.


Fontaine Lamartine

Square Lamartine, angle avenue Victor-Hugo, avenue Henri-Martin

Métro ; Rue-de-la-Pompe


Le poète Alphonse de Lamartine (1790-1869), acheva sa vie dans un chalet du 107-113 avenue Henri-Martin, qui fut démoli quelques années plus tard.

O a donc donné son nom à ce square, ouvert au public en 1862. 

A cet emplacement, le préfet Haussmann avait fait creuser en 1855 le puits artésien de Passy.

Profond de 587 mètres, destiné essentiellement à alimenter le bois de Boulogne. 

C’est ici que se trouve l’unique fontaine de Paris où continuent à se ravitailler en eau depuis plusieurs générations les habitants du quartier ! 

On peut toujours y puiser une excellente eau non calcaire et non chlorée aux vertus ferrugineuses. 

La fontaine actuelle, réalisée par l’architecte Dupuis, date de la fin des années 1950. 

Elle est constituée de deux murs en pierre parallélépipédiques, agrémentés de trois gros boutons pressoirs en cuivre se déversant dans deux bassins rectangulaires tapissés chacun de trois belles étoiles du même métal doré. 

A l’occasion d’une visite, il est conseillé de ne pas oublier d’emporter avec soi une bouteille vide : c’est gratuit !


Fontaine du palais de Tokyo

Avenue du Président-Wilson, avenue de New-York 

Métro : Iéna ou Alma-Marceau


Le palais de Tokyo, dont les deux corps du bâtiment abritent un musée national et un musée municipal consacrés tout deux à l’art moderne, a été créé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1937. 

Il s’orne, sur le parvis dominant l’avenue de New York, du côté de la Seine, d’une des pièces d’eau comptant parmi les plus monumentales de la capitale. 

Celle-ci, hélas, est laissée aujourd’hui, dans un état de délabrement particulièrement inquiétant.

Autour du « miroir d’eau » central, totalement asséché, les Quatre nymphes couchées, sculptées dans la pierre par Léon Drivier, Louis Dejean et Auguste Guénot, semblent attendre des jours meilleurs. 

Tout comme la Femme maure et la Jeune vendangeuse, dues respectivement à Anna Quinquaud et à Pierre Vigoureux, qui montent la garde à l’entrée du parvis. 

A l’autre extrémité, les impétueux chevaux marins, qui soutiennent le large buffet d’eau, aménagé par Félix Fevola au pied du grand escalier, ne pataugent plus désormais que dans un bassin désespéremment aride. 

Ils sont encadrés par les magistraux bas-reliefs de la Légende de la mer et la Légende de la Terre, d’Alfred Janniot, sur les façades aveugles des bâtiments, et les métopes de Marcel Gaumont et Léon Baudry sur les parois du grand escalier, où l’on distingue d’autres nymphes et des sirènes.  

Addenda : la fontaine du palais de Tokyo a été plus ou moins remise en eau - bassin glauque sans jets -, mais squattée essentiellement par les skaters du quartier, elle est devenue totalement impraticable aux promeneurs sans roulettes, ainsi que j'ai pu le vérifier sur place le 30 août 2021 !


Fontaine de l’Avril

Jardin du musée Galliera, avenue du Président-Wilson

Métro : Iéna 


Légué avec son jardin à la Ville de Paris, l’élégant palais Galliéra, de style italianisant, aujourd’hui musée de la Mode et du Costume, avait été construit en 1878-1888 par l’architecte Ginain pour abriter les collections particulières de la duchesse de Galliéra.

Au centre du jardin, le bassin circulaire en pierre présente, sur un haut piédestal en bronze orné de fleurs d’inspiration « 1900 », la statue d’une gracile jeune femme parée seulement d’une couronne fleurie. Baptisée fontaine de l’Avril, elle fut réalisée en 1916 par le sculpteur Pierre Roche.


Fontaine Henri-Collet

Square Henri-Collet, rue Gros

RER : Radio-France


Le square Henri-Collet a été aménagé en 1993 à l’emplacement de l’ancien lieu-dit du Pré-aux-Chevaux. 

Il est organisé autour d’un spectaculaire double bassin formant un léger arc de cercle, alimenté dans la première partie par deux jets d’eau placés de part et d’autre de six têtes de chevaux en fonte moulée, et orné dans la seconde de sculptures contemporaines. 

Texte et photos : © Jacques Barozzi

par Jacky Barozzi 27 avril 2025
Mes Papes Né en 1952, je ne garde pratiquement aucun souvenir de Pie XII (1939-1958). En revanche, je me souviens très bien de la ronde bonhommie de Jean XXIII (1958-1963). Enfant, il me paraissait très vieux et pourtant on le disait « moderne », à cause sans doute de Vatican II et de l’abandon de la messe en latin. Malgré son long règne, ma mémoire ne conserve pas grand chose de Paul VI (1963-1978). Contrairement à Jean-Paul Ier (1978) dont le passage éclair à la tête du Saint-Siège m'a plus durablement marqué. C’est indéniablement Jean-Paul II (1978-2005) qui m'a laissé la plus profonde trace mémorielle de son pontificat. Athlétique à son intronisation et particulièrement décrépit à l’arrivée, je me souviens très bien que ce pape polonais, qui a précipité le déclin du régime communiste soviétique et réchappé de peu à un assassinat place Saint-Pierre, avait pardonné à son agresseur. De Benoît XVI (2005-2013), outre le fait qu’il fût allemand et plus théologien que pragmatique, il m’a surpris par sa démission, moi qui croyait que les papes meurent toujours à l’ouvrage ! De François (2013-2025) je retiendrai essentiellement qu’il était argentin, plus franciscain que jésuite, malgré sa formation, et plus proche des pauvres que des riches et des puissants. La mode des papes italiens étant devenue obsolète, je me demande d'où viendra le prochain. Africain ?
par Jacky Barozzi 27 avril 2025
PARC DE BELLEVILLE 1988 20° arr., rue des Couronnes, rue Julien-Lacroix, rue Jouye- Rouve, rue Piat, M° Couronnes ou Pyrénées Le territoire de Belleville, qui faisait partie du domaine royal des Mérovingiens, aurait connu un peuplement plus ancien – un menhir a été retrouvé au pied de la colline en 1782 – dont on ne sait cependant rien. Le lieu s’appelait Savies, un nom dérivé du terme celtique “savart” désignant des terres pauvres et il fut donné par Hughes Capet à l’abbaye de Saint-Magloire peu avant l’an mil. Au XII° siècle, l’abbaye de Saint-Martin des Champs en devient propriétaire et entreprend de capter et de canaliser les eaux des nombreuses sources qui parcourent la colline pour alimenter son abbaye, dont le Conservatoire des Arts et Métiers occupe aujourd’hui l’emplacement. Au XIII° siècle, Savies devient Pointronville, sans que l’origine du nom soit connue mais au XVI° Pointronville disparaît à son tour au profit de Belleville, dont l’étymologie reste également inexpliquée. 
par Jacky Barozzi 31 mars 2025
L'homme de bronze Dans notre salle de bain, un jeune homme au sortir de la douche. Statue en bronze, signée Christian Della Giustina.
par Jacky Barozzi 13 mars 2025
Square Jean-XXIII, ex square de l'Archevêché, premier jardin public de Paris. Une si longue absence ! Quand retrouvera t-on le square Jean-XXIII, fermé au public depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019, il va y avoir six ans ?  SQUARE JEAN-XXIII (1844) 4° arr., quai de l’Archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame, M° Cité C’est sous Louis XIII, en 1622, que l’évêché de Paris fut érigé en archevêché et sous Louis XIV, en 1697, que l’archevêque Louis-Antoine de Noailles, futur cardinal, transforma l’ancienne demeure épiscopale en un superbe palais, siège de l’archevêché. Il se dressait au chevet de Notre-Dame et tout l’espace alentour, entre la cathédrale et la Seine, était occupé par un lacis de ruelles et un entrelacs de maisons et de chapelles. Saccagé lors des émeutes de 1831, le palais de l’Archevêché fut bientôt démoli et c’est sur ce terrain laissé vague que le préfet de la Seine Rambuteau décida d’ouvrir un jardin public en 1844. Il créait ainsi le premier square public de quartier, type qu’Haussmann allait développer sous le Second Empire. Dans ce simple carré entouré de grilles, Rambuteau fit installer des bancs, ce qui était alors extrêmement rare tant on craignait de nuire à la location des chaises ! En 1845 fut inaugurée au centre du square la Fontaine de la Vierge , une œuvre néogothique de l’architecte Vigoureux sculptée par Louis Merlieux.
par Jacky Barozzi 26 février 2025
Diomède, Arès (de dos) et Hermès. La pyramide des hommes nus Pour les sculptures les plus anciennes, depuis l’antiquité jusqu’au 18e siècle, il est impératif de se rendre au Musée du Louvre. Là, le visiteur peut y admirer une multitude de nus masculins des dieux et des personnages mythologiques des civilisations antiques de l’ensemble du bassin méditerranéen. Pour respecter la chronologie, il convient de commencer par le Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, de se rendre ensuite dans la cour Marly et d’achever le parcours en faisant un détour par la salle des Caryatides. Petite sélection des principales merveilles qui vous y attendent…
par Jacky Barozzi 19 février 2025
Anacreon de Jean-Baptiste Claude Eugène Guillaume (1822 - 1905), marbre réalisé en 1849-1851. Au musée de l’homme nu Installé dans l'ancienne gare d'Orsay, le musée éponyme a été inauguré en 1986. Dit aussi musée du XIXe siècle, ses collections de peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture… en font l’un des plus grands musées d'Europe pour cette période. Outre la richesse des tableaux impressionnistes qui y sont exposés, on y trouve aussi quelques unes des plus belles sculptures de la seconde moitié du XIXe et du début du XXe siècle, époque flamboyante de la sculpture parisienne. Aux oeuvres de Rodin ou Bourdelle, déjà évoquées précédemment, mentionnons la puissance et la grâce des principaux nus masculins conservés à Orsay.
par Jacky Barozzi 17 février 2025
Le Génie de la Liberté , bronze de 1885, musée du Louvre. Splendeur et humilité de l’homme nu 4e, 11e et 12e arrondissements Place de la Bastille  Le Génie de la Liberté , dit aussi Le Génie de la Bastille , statue en bronze doré réalisée par Auguste Dumont (1801-1884). Elle surmonte depuis 1836 la colonne de Juillet. D'une hauteur de 4 mètres, elle figure la liberté sous des traits masculins et représente un génie ailé qui brandit, dans la main droite un flambeau et la gauche les chaînes brisées du despotisme, tout en s'élançant dans les airs depuis son pied gauche.
par Jacky Barozzi 16 février 2025
Hydrorrhage du sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Un nu classé X 5e arrondissement Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard Aménagé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard est constitué d'une suite de promenades, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer dans un premier temps par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. Désormais, la fontaine est à sec et les bassins ont été transformés en pots de fleurs ! 
par Jacky Barozzi 14 février 2025
Le Triomphe de la République (détail), par Jules Dalou, 1899. Les nus triomphaux de Dalou Engagé dans les combats de la Commune, le sculpteur Parisien, Aimé Jules Dalou (1838-1902), ami d’Auguste Rodin, très en vogue dans le dernier quart du 19e siècle, nous a légué une multitude d’oeuvres monumentales ornant les façades, places, jardins, rues ou cimetières de la capitale. Des figures républicaines de style réaliste ou évoquant des scènes mythologiques, empreintes d’une sensualité affirmée, en marbre et en bronze.
par Jacky Barozzi 10 février 2025
Le dernier Calvaire de Paris (18e arr.) Christ et Atalantes Une multitude de Christ de douleur et d'Atlantes en sueur ornent les rues, les églises, les façades ou les cimetières de la capitale, parmi lesquels nous retiendrons ceux-ci. 18e arrondissement Quartier : La Chapelle La Croix de l'Évangile Cette croix de chemin ou calvaire, est la dernière visible à Paris. Elle est située à la jonction de deux chemins devenus, l'un la rue de l'Évangile, l'autre la rue d'Aubervilliers. Son histoire remonte au XVIe siècle, en 1540, à l’époque où une grande plaine s’étendait entre les villages de Saint-Denis, La Chapelle et La Villette, qui étaient alors à l’extérieur des remparts de la ville de Paris. C’était à l’époque, un lieu de vénération important. Chaque année, une grande procession effectuait un trajet triangulaire entre Saint-Denis, la croix de l’Évangile et La Villette. De la totalité des croix parisiennes détruites à la Révolution, seule celle de l’Évangile fut reconstruite en 1860 à son emplacement originel, au bout de la rue de l'Évangile, où les gazomètres de l’époque ont laissé la place à la zone d'activités Cap 18, qui est aujourd'hui la dernière zone Industrielle située dans Paris intra-muros.