
« La Disparition de Josef Mengele » de Kirill Serebrennikov, d’après le roman éponyme d’Olivier Guez, avec August Diehl, Maximilian Meyer-Bretschneider et Friederike Bech.
C’est un film éprouvant.
Eprouvant, mais nécessaire.
Comment Josef Mengele, le médecin nazi du camp d’Auschwitz, baptisé « L’Ange de la Mort », est-il parvenu à se réfugier en Amérique du Sud (de l’Argentine au Brésil, en passant par le Paraguay) et échapper ainsi à la justice immanente des hommes, jusqu’à sa mort accidentelle sur un plage brésilienne en 1979 ?
Grâce aux réseaux actifs nazis d’après-guerre et à l’argent de sa puissante famille de riches industriels restée en place dans l’Allemagne de la reconstruction.
Une sombre histoire de traque permanente et de mauvaise conscience individuelle réunissant un auteur Français (prix Renaudot 2017), un cinéaste Russe et des acteurs Allemands.
Pour une oeuvre digne des « Damnés » de Luchino Visconti, sans toutefois la joliesse esthétisante en rouge et or velouté de ce dernier, ni l’hystérie collective de ses personnages.
Ici, on a droit tout au contraire à un style plus glacial et des images en noir et blanc.
A l’égal du bon docteur Mengele, obsédé de "pureté de la race", dont les recherches expérimentales le portèrent, entre autres victimes, sur les jumeaux arrachés aux bras de leurs parents dès leur arrivée au camp, Kirill Serebrennikov tente d’autopsier pour nous, à la manière des « Bienveillantes » de l'écrivain franco-américain Jonathan Littell, rien moins que les gènes du nazisme.
Un gène semble t-il toujours vivant et sous-jacent dans le monde actuel, loin d’être mort avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, hélas !
Un film dérangeant, froid comme l’acier tranchant du scalpel…
https://www.youtube.com/watch?v=PuJW0ndeozw



