
« Mektoub my Love : Canto Due » de Abdellatif Kechiche, avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Jessica Pennington, Salim Kechiouche, André Jacobs et Hafsia Herzi.
Les mystères de la diffusion sont impénétrables !
7 ans après « Mektoub My Love Canto Uno », voici le « Canto Due », bien que les deux films aient été tournés dans la foulée en 2016-2017 et nous content une histoire qui se passe à Sète, au milieu des années 1990.
Un film choral, où l’on retrouve toujours la même joyeuse bande de parents et d’amis, réunis autour du restaurant sétois des Délices de Hammamet, avec l’apparition, ici, d’un producteur américain et de sa jeune épouse, Jessica Pennington, actrice principale des « Braises de la passion », une célèbre série télévisuelle locale.
Le héros de cette suite en est toujours le jeune Amin, de retour à Sète, après être monté à Paris pour se perfectionner sur les techniques de la photographie et de l’écriture de scénario.
Profitant de l’expérience personnelle du cinéaste franco-tunisien, ce jeune homme sensible et doué, va fort opportunément rencontrer le producteur américain et voir s’ouvrir devant lui les perspectives d’un avenir prometteur, non dénué toutefois de pièges.
Prétexte à Abdellatif Kechiche de nous offrir ici le dernier volet de l’un de ses films flamboyants et sensuels dont il a le secret.
Un film d’autant plus troublant par son télescopage temporel entre l’époque de la Nouvelle Vague et la modernité contemporaine, où les acteurs n’ont pas de portables ni d’ordinateurs, où les scénarios se tapent encore à la machine, mais où les sitcoms et la normativité des sentiments prennent irrémédiablement le dessus sur les désirs individuels.
Dans la lignée d’un Jean Eustache ou d’un François Truffaut, appréciant le cinéma américain de Martin Scorsese et le jeu d’acteur de Robert de Niro ou de Al Pacino, Kechiche serait-il le dernier représentant du cinéma d’auteur français de la période post MeToo encore en activité ?
https://www.youtube.com/watch?v=r_rkdPX3a24



