Les jardins des années 30



     Après la Première Guerre mondiale s’élabora le projet d’entourer Paris d’une vaste “ceinture verte” sur l’emplacement des anciennes fortifications de Thiers : 33 kilomètres de verdure sur l’espace compris entre les actuels boulevards des Maréchaux et le périphérique, qui auraient permis d’unir la ville et la banlieue par la création d’un réseau de jardins, d’espaces libres et de terrains de sport, un projet soutenu et encouragé particulièrement par Jean- Claude Nicolas Forestier qui participa à son étude. Au-delà des fortifications elles-mêmes s’étendait une zone militaire non aedificandi de 250 mètres de large, appelée la “zone” car elle avait accueilli au fil des ans baraquements et roulottes où vivait une population miséreuse et marginale. L’idée de démolir les fortifications, qui avaient démontré toute leur impuissance lors du conflit de 1870 et constituaient un véritable frein à la croissance de la ville, avait germé dès 1882 mais elle ne fut mise en œuvre qu’après la guerre, en 1919, pour s’achever en 1929. L’espace ainsi libéré, près de 800 hectares, fut finalement l’objet d’une vaste opération immobilière, car Paris souffrait cruellement du manque de logements et la “ceinture verte” devint une succession de grands ensembles d’HBM (habitations à bon marché) construits à partir de 1925, entrecoupés d’équipements de sport et de quelques jardins. Ainsi naquirent, entre autres, la Cité internationale universitaire de Paris créée en 1920, le Parc des Expositions de la porte de Versailles après l’Exposition universelle de 1925, le stade Pierre-de- Coubertin (1936-1938), l’ancien vélodrome du Parc des Princes démoli en 1959, le stade Jean-Bouin et la piscine Molitor (1929), mais aussi le parc Kellermann (1937) ou celui de la Butte du Chapeau-Rouge (1939), et le tout serait ceinturé quelques années plus tard par le boulevard périphérique (1957-1973).

     


Square René-le-Gall, 13e arr.



     Dans le même temps, le déménagement hors de la capitale de plusieurs usines à gaz libéra des terrains qui permirent la création de nouveaux jardins à l’intérieur même de la ville, qui se caractérisent par la présence d’un véritable urbanisme années 30 des rues et bâtiments alentour : square Saint-Lambert sur l’emplacement de l’ancienne usine à gaz de Vaugirard (1930-1933), squares Sarah-Bernhardt et Réjane sur celle de Saint-Mandé (1936), square de Choisy sur celle d’Ivry (1937).

     En 1938 est ouvert le square René-Le-Gall, dessiné par l’architecte Jean-Charles Moreux et, dans le domaine du jardin privé, c’est l’apparition des jardins suspendus qui viennent agrémenter les terrasses des immeubles.

     Cette période des années 30 voit la création de plus d’une soixantaine de jardins correspondant à une emprise d’environ 40 hectares, car si quelques-uns forment de véritables parcs, la plupart cependant sont de petite taille (moins d’un hectare) et sont conçus comme des jardins de proximité.




Kiosque du square Sarah-Bernhardt, 20e arr.



     Le style des jardins années 30 marque un retour à un certain classicisme, en rupture avec les XVIII° et XIX° siècles qui avaient fait des jardins de véritables séquences de nature. Il se produit dans le même esprit une réaction contre l’excès de l’utilisation de la couleur dans les massifs de fleurs, qui avait prévalu progressivement depuis la fin du XIX° siècle. Une certaine austérité monumentale, présente dans l’architecture, se retrouve dans les jardins qui renouent avec des compositions fortement structurées, selon des axes et des perspectives héritées du style régulier et cette simplification des formes s’applique aussi bien au dessin général du jardin qu’à la répartition des masses végétales. Mais les jardins des années 30 sont composés différemment des jardins réguliers du XVII° siècle : le cœur en est souvent dégagé, formant de grands espaces de sable durci et de gravier, tandis que les pourtours sont plantés d’arbres à pousse rapide – peupliers, tilleuls, ptérocaryas –, dont les lignes verticales et la densité contrastent avec la partie centrale découverte. Quant aux différences de niveaux, elles ne résultent plus d’un modelé du terrain travaillé pour obtenir du relief, comme aux XVIII° et XIX° siècles, mais d’un renouveau donné au dessin architectural, présent dans les escaliers, les rampes et les terrasses. Des constructions sont intégrées dans les jardins pour participer à leur fonctionnement et on voit apparaître sur les portails, kiosques et autres abris les matériaux les plus divers alors utilisés en architecture : brique, silex, enduits gravillonnés, meulière en parement, pavés de verre et surtout le béton armé, employé pour la première fois dans les jardins. Enfin, des aires de jeux sont désormais introduites dans les jardins qui ne sont donc plus considérés uniquement comme des lieux d’agrément.



Aire de jeux du square de la Butte-du-Chapeau-Rouge, 19e arr.




SQUARE SAINT-LAMBERT 1930-1933

15 ° arr., rue Théophraste-Renaudot, rue Léon-Lhermitte, rue du Docteur-Jacquemaire-Clemenceau, rue Jean-Formigé, M° Commerce



     L’usine à gaz de la commune de Vaugirard, implantée sur 6 hectares en 1835 et destinée à fournir du gaz d’éclairage à la capitale, fut désaffectée dans les premières années du XX° siècle et démolie en 1930.

     




     Une véritable opération d’urbanisme vit alors le jour sur son emplacement, avec la construction d’un quartier neuf articulé autour du square Saint-Lambert, entouré par quatre rues nouvelles bordées d’un ensemble homogène d’immeubles bâtis par les architectes Auguste Bluysen, Heckly et Ploquin et par le lycée Camille-Sée de l’architecte François Le Cœur au nord, inauguré en 1934. C’était la première fois que l’on menait à Paris une telle opération d’aménagement global, apparentée à ce que seront les zones d’aménagement concerté (ZAC) de la deuxième moitié du XX° siècle.

     





     Le square, dont les travaux sont conduits de 1930 à 1933, est l’œuvre de l’architecte Georges Sébille, qui a tiré parti de cet ancien site industriel pour créer des différences de niveaux et dessiner un jardin aux paysages variés. Une large terrasse domine le jardin, surplombant le bassin implanté à l’emplacement même d’un ancien réservoir à gaz. Un souterrain creusé sous la rue Léon-Lhermitte permettait aux élèves du lycée Camille-Sée de se rendre directement dans le square, auquel ils accédaient par un pavillon aujourd’hui fermé.

     




     C’est à l’évêque martyr de Maëstricht, saint Lambert, mort en 705, qu’avait été dédiée au XV° siècle la première église de Vaugirard, élevée au siècle précédent et d’abord consacrée à Notre-Dame. La nouvelle église de la rue Gerbert, construite de 1848 à 1853 par l’architecte Claude Naissant, a donné son nom au square.




Les Oursons du square Saint-Lambert, par Victor Reter, 1928.




SQUARE SARAH-BERNHARDT ET SQUARE REJANE 1936

20° arr., rue de Lagny, rue de Buzenval, rue Mounet-Sully ; rue de Lagny, rue Lucien-et-Sacha-Guitry, rue Félix- Huguenet, cours de Vincennes ; M° Buzenval ou Nation



     L’usine à gaz de Saint-Mandé, implantée vers 1839 pour alimenter Bercy, occupait un vaste périmètre situé entre les rues de Buzenval et des Maraîchers, de part et d’autre de la rue de Lagny qui marquait la frontière entre Charonne au nord et Saint-Mandé au sud, deux communes absorbées, totalement pour la première et en grande partie pour la seconde, dans les nouvelles limites de Paris en 1860. L’usine à gaz, qui fonctionna jusqu’en 1931, ferma définitivement en 1934 et son emplacement a donné naissance à un nouveau quartier du 20° arrondissement, avec la création de deux squares (1936), l’ouverture des rues qui les entourent qui furent bordées d’immeubles d’habitation à bon marché, la construction de l’église Saint-Gabriel par l’architecte Murcier (1935-1937) et celle du lycée Hélène-Boucher, en béton armé, par l’architecte Lucien Sallez (1938).

     



Square Sarah-Bernhardt.



     Le square Sarah-Bernhardt, du nom de la comédienne Rosine Bernard (1844-1923), s’étend sur 1,3 hectare et présente un style typique de cette époque avec ses pelouses encadrées de rideaux d’arbres – peupliers, tilleuls, ptérocaryas, ainsi que de nombreuses autres espèces –, tandis que le square Réjane, du nom d’une autre comédienne, Gabrielle Réju (1856-1920), forme sur à peine 4 000 m2 un espace totalement ouvert, lui aussi entouré d’arbres.


Square Réjane.



PARC KELLERMANN 1937

13° arr., boulevard Kellermann, rue de la Poterne-des- Peupliers, rue Max-Jacob, M° Porte-d’Italie



     Ce parc de 5,5 hectares dont l’entrée principale se trouve sur le boulevard Kellermann, du nom du maréchal de France François-Christophe Kellermann (1735-1820), a été aménagé en 1937 d’après les plans de l’architecte Jacques Gréber sur les anciennes fortifications de Thiers et faisait partie du grand projet de “ceinture verte” devant entourer la capitale. Il a fait disparaître l’emplacement du lit de la Bièvre, affluent de la Seine qui entrait dans Paris près de la toute proche Poterne-des-Peupliers et qui, recouverte à partir de 1910, a été transformée en un canal souterrain qui rejoint le réseau des égouts de Paris.

     




     Pendant la guerre de 1939-1945, les arbres qui avaient été plantés en 1937 furent coupés pour servir de bois de chauffage et le jardin transformé en champ de pommes de terre pour nourrir la population. Les travaux du boulevard périphérique ont entraîné l’aménagement du talus, au sud, en 1957. Le jardin a été remis en état en 1959 avant d’accueillir des équipements sportifs, notamment un terrain de football, en 1961.

     





     En bordure du boulevard, la partie surélevée du parc se présente selon un dessin à la française et, de la terrasse, on surplombe le vaste jardin paysager aux sentiers sinueux et sa pièce d’eau avec cascade et rocaille.






SQUARE DE CHOISY 1937

13° arr., avenue de Choisy, rue George-Eastman, rue Charles-Moureu, rue du Docteur-Magnan, M° Tolbiac



     Fondée en 1836 route de Choisy, l’usine à gaz d’Ivry occupait plus de 6 hectares du territoire de la commune d’Ivry qui vit le tiers de sa surface annexé à Paris en 1860. L’usine, démolie en 1935, fut remplacé par l’ensemble formé par le square de Choisy, l’Institut dentaire et le lycée Claude-Monet.

     





     Le square de Choisy a été ouvert en 1937 sur plus de 4 hectares et son bassin a été formé à partir des vestiges de deux anciens réservoirs à gaz. Il occupe la partie centrale du jardin, à l’intersection des deux allées qui se coupent à angle droit dans l’axe du bâtiment en brique de l’Institut dentaire et de stomatologie, au nord. Le jardin, dessiné par l’architecte Edouard Crevel, forme un ensemble avec cet Institut qu’il a construit de 1936 à 1938 grâce à une donation de l’Américain George Eastman, pionnier de l’industrie photographique et fondateur de “Kodak”.

     





     Près de l’entrée de l’avenue de Choisy, une petite table ronde en porphyre est un présent de la Finlande à la France pour l’Exposition universelle de 1937.







SQUARE RENE-LE GALL 1938

13° arr., rue de Croulebarbe, rue Corvisart, rue Emile- Deslandres, M° Corvisart ou Les Gobelins



     Vers 1440, le teinturier Jean Gobelin installa son atelier dans le faubourg Saint-Marcel, sur les bords de la Bièvre qui, depuis la Poterne-des-Peupliers, serpentait entre la Butte- aux-Cailles et la montagne Sainte-Geneviève et dont les rues de Croulebarbe et Berbier-du-Mets recouvrent le cours depuis 1912.

     En 1601, les descendants de Jean Gobelin abandonnèrent maison et atelier de teinture à François de la Planche et Marc de Comans, deux tapissiers d’origine flamande qui étaient venus à Paris à la demande de Henri IV désireux de créer dans la capitale un atelier royal de tapisserie.

     En 1662, Colbert entreprit de rassembler dans l’ancienne propriété de Jean Gobelin les différents ateliers parisiens et celui de Maincy, créé par Fouquet près de son château de Vaux-le-Vicomte et confisqué par la couronne après la disgrâce et l’arrestation du surintendant des Finances.

     La manufacture de tapisserie des Gobelins – du nom de l’ancien teinturier qui allait désormais désigner la production tout entière – fut intégrée en 1667 dans la Manufacture royale des Meubles de la Couronne, qui fabriquait également les pièces d’orfèvrerie et d’ébénisterie destinées aux demeures royales.

     Les bâtiments furent rebâtis par Colbert à cette époque et l’ensemble s’étendait entre la Bièvre (rue Berbier-du- Mets) et la rue Mouffetard (devenue en cet endroit avenue des Gobelins sous le Second Empire) et jusqu’à l’actuelle rue des Gobelins au nord.

     A la suite de l’incendie provoqué sous la Commune, en 1871, la partie des bâtiments donnant sur l’avenue des Gobelins fut détruite et remplacée d’abord par un bâtiment provisoire puis par l’édifice actuel de l’architecte Jean- Camille Formigé (1912), derrière lequel existent toujours les constructions anciennes.

     




     Sur l’autre rive de la Bièvre, c’est-à-dire de l’autre côté de la rue Berbier-du-Mets et le long de la rue de Croulebarbe, s’étendaient des terrains que la manufacture avait mis à la disposition de ses artisans lissiers, lesquels y avaient établis des jardins potagers. C’est sur ces jardins que fut construit en 1935 par Auguste Perret le bâtiment en béton apparent du Mobilier national et que fut ouvert en 1938 le square des Gobelins, qui recevra le nom d’un conseiller municipal de l’arrondissement fusillé en 1942 pour ses actes de résistance.

     





     Le square René-Le Gall est situé en contrebas de la rue car celle-ci a été surélevée pour recouvrir la Bièvre d’une voûte; c’est donc le jardin qui marque le niveau des anciennes rives de la Bièvre. Œuvre de l’architecte Jean- Charles Moreux, il présente une esthétique typiquement années 30, mélange de l’héritage classique revisité et de tendances modernistes, notamment dans l’utilisation de nouveaux matériaux. Le jardin, tout en longueur, offre plusieurs séquences différentes : espace dévolu aux jeux vers la rue Corvisart ; au centre, bosquets de sous-bois de part et d’autre d’une allée centrale; jardin régulier devant le Mobilier national avec, au centre des pelouses, un obélisque néoclassique encadré par quatre niches de treillage imitant des cabinets de verdure. De ce côté, les escaliers d’accès au jardin ont été décorés par Maurice Garnier de masques et médaillons composés de galets, de fossiles et de coquillages enchâssés dans le ciment.

     





La partie du jardin située au-delà du Mobilier national a été ouverte en 1981, face à la Manufacture dont la production est toujours destinée aux demeures officielles.






SQUARE DE LA BUTTE-DU-CHAPEAU-ROUGE 1939

19° arr., avenue Debidour, boulevard d’Algérie, M° Pré- Saint-Gervais



     La butte du Chapeau-Rouge, du nom d’un ancien lieu- dit qui proviendrait peut-être, selon une source cependant douteuse, de l’enseigne d’une guinguette ou d’un restaurant, s’élève à l’est de Belleville. Elle domine la vaste plaine du Pré-Saint-Gervais, commune sur le territoire de laquelle elle se trouvait avant d’en être détachée au moment de la construction des fortifications de Thiers (1841 à 1845) et d’être incluse dans la zone non aedificandi qui s’étendait sur 250 mètres au-delà de la muraille proprement dite.

     Dans ce quartier ouvrier et industrieux, elle accueillit avant la Première Guerre mondiale de nombreuses manifestations populaires en faveur de la paix. En 1911 déjà, près de 50 000 personnes s’étaient retrouvées au pied des Buttes-Chaumont à l’appel de la Confédération Générale du Travail et du Parti Socialiste afin de manifester leur volonté pacifiste face aux menaces de guerre avec l’Allemagne. Le succès de cette réunion amena les organisateurs à poursuivre leur action et ils recherchèrent un plus vaste emplacement. Ce fut la butte du Chapeau-Rouge, qui accueillit à partir de 1912 de nouvelles manifestations pacifistes auxquelles participèrent jusqu’à 150 000 personnes et où Jean Jaurès prit la parole, peu avant d’être assassiné à la veille de la guerre.

     



Jean-Jaurès en meeting sur la butte du Chapeau-Rouge.



     En 1920 furent donnés les premiers coups de pioche pour démolir les fortifications à l’emplacement desquelles on prévoyait une ceinture verte pour Paris. Mais les besoins en logements se faisant de plus en plus pressants, la Ville commença dès 1925 à élever les blocs d’immeubles qui bordent les boulevards des Maréchaux. Il fut alors question, en 1930, de raser la butte du Chapeau-Rouge pour y bâtir. La Commission du Vieux-Paris s’y opposa, arguant de sa position dominante exceptionnelle et de son rôle pacifiste historique.

     





     La butte fut donc conservée et aménagée en un jardin de près de 5 hectares par l’architecte Léon Azéma. Cependant cette réalisation ne représente qu’une petite partie du projet, plus vaste, qui incluait l’emplacement où s’élève l’hôpital Robert-Debré et aurait donné au jardin des proportions proches de celles du parc des Buttes- Chaumont. On avait songé à rebaptiser l’endroit “Parc de la Paix” mais l’appellation ancienne prévalut finalement et le square de la Butte-du-Chapeau-Rouge fut inauguré en 1939. Ce jardin qui dévale la pente vers le boulevard d’Algérie compte en réalité plusieurs petites buttes offrant quelques beaux promontoires auxquels on accède par des escaliers ou des allées sinueuses. Il comporte des abris et des fontaines typiques de l’art des années 30, avec ce mélange de matériaux – pierre, ciment, brique, béton – qui caractérise ce style. Une importante fontaine (côté boulevard d’Algérie), composée à partir de gradins de brique étagés et dominée par une figure en pierre d’Eve, par Raymond Couvègnes et, sur une des buttes, une œuvre de Pierre Traverse, Deux femmes et un enfant, toutes deux de 1938, offrent de beaux exemples de la sculpture de cette époque. Le 11 novembre 1996 a été inauguré le Monument aux victimes des conflits d’Afrique du Nord, une sculpture en marbre de Carrare par Eugène Dodeigne.



© Jacques Barozzi et Marie-Christine Bellanger-Lauroa, 2022


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Dix jours après son intervention chirurgicale du 2 septembre dernier, Vita a retrouvé toute sa vivacité ! Vita en toute intimité Contrôle positif de la vétérinaire, hier après-midi : les derniers points de suture tomberont d’eux-mêmes et la cicatrice n’est déjà plus qu’à peine visible. Entre temps, elle a perdu 200 grammes, qui ne correspondent pas exactement au poids des deux ovaires qui lui ont été retirés à l’occasion de sa stérilisation, mais à sa perte d’appétit au début de sa convalescence, passant ainsi de 4 kg à 3, 8 kg.
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Vita dolorosa Entrée au cabinet vétérinaire à 9 heures ce mardi 2 septembre, Vita en est ressortie à 17 heures. Entre temps, ses deux ovaires lui ont été retirées sous anesthésie : adieu chaleurs, pertes sanglantes et perspectives d’enfantement ! Nous l’avons récupérée, encore groggy, après un long instant de réanimation. Pour l’heure, elle a une cicatrice de trois centimètres au niveau du nombril, protégée par un sparadrap et elle est entièrement emmitouflée dans une sorte de justaucorps élastique de ton chair, qui lui donne une allure de momie égyptienne. Contrôle dans deux jours et retrait définitif du pansement une semaine après. Avec juste un traitement anti douleur à lui administrer le matin, durant trois jours. Autant vous dire que Vita ne s’est pas fait prier pour retourner dare dare à la maison où elle a retrouvé son coussin avec plaisir… 
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Miam miam, ce jeudi soir mes deux papas m'ont amenée à la pizzeria Momo, place Saint-Paul (3e arr.), où l'on a retrouvé leurs amis Eric et Fabrice ! La vie parisienne de Vita En bonne Parisienne, Vita adore quand l'on reçoit à la maison et encore plus quand on sort dîner en ville...
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Matin calme, sans aucun tram à l'horizon. Promenade hygiénique Mardi 10 juin, à l’heure du déjeuner. Rentrant du bureau de tabac et tenant son chien en laisse, un homme traverse le boulevard Soult (12e) et s’en retourne à son domicile sur le trottoir d’en face, sans savoir qu’il est observé. Vita et moi sommes nous filmés par une caméra de contrôle, depuis un drone, un hélicoptère ? Non, juste Chedly nous photographiant depuis notre balcon, avec son smartphone…
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Séance d'échauffement à la musique des tam tam africains de la sportive Vita au bois de Vincennes. La déesse du stade S’il ne vente, pleut, neige ou grêle, Chedly ou moi menons quotidiennement Vita au bois de Vincennes. Là, sur la large prairie jouxtant le temple bouddhiste du lac Daumesnil, elle peut se dépenser à loisir et en toute liberté durant une bonne heure ou deux. Lieu de rendez-vous des proches résidents à chien de Paris, Charenton, Saint-Moritz ou Saint-Mandé, elle y rencontre les principaux candidats susceptibles d’entrer en compétition avec elle. N’hésitant pas à aller aboyer crânement sous le nez des plus grands et des plus costauds canidés de l’assemblée et les encourager à lui courir après. Lorsqu’à la suite de quelques brefs départs et retours d’excitation et d’échauffement, l’un ou l’autre des partenaires putatifs de Vita se décide enfin à la pourchasser, on assiste alors à un double départ en trombe pour de grandes courses circulaires endiablées à travers tout le vaste espace verdoyant et herbeux environnant. Enivrée par sa propre vitesse, il lui arrive parfois de mal contrôler ses virages et de se renverser sur le dos, les quatre pattes en l’air. L’occasion pour le poursuivant d’en profiter pour la plaquer au sol et où la course à pattes se transforme en une lutte au corps à corps, déloyale et déséquilibrée. C’est alors que, ses longues jambes aux cuisses musculeuses ne lui servant plus à rien, Vita gigotant en tous sens, n’hésite pas à montrer au molosse qui la surplombe dangereusement l’entièreté de son appareillage dentaire. En appelant désespérément à l’aide l’un ou l’autre de ses deux accompagnateurs humains dont elle semble fort opportunément se ressouvenir de l'existence.
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Heidi 1ère. Le choix de Vita Nous avions pourtant décidé de ne jamais remplacer notre première chienne Heidi, morte la veille de sa seizième année, il y a bien longtemps maintenant. Achetée, tout juste sevrée, par Chedly dans une boutique animalière des quais de Seine, elle était arrivée par surprise chez nous, sans que je fusse le moins du monde consulté au préalable. Heidi était une adorable bâtarde de Loulou de Poméranie et de Fox Terrier et ressemblait à un renard blanc au pelage parsemé de quelques taches beiges, principalement concentrées autour de la tête. Elle était particulièrement vive, joueuse et très sociable avec les humains, qui étaient cependant priés de lui témoigner un certain intérêt, et les autres chiens, avec une nette tendance à la domination. Sinon, gare aux représailles ! Heidi était une vraie reine dans son genre. Quand, contre toute attente et prévisions, Vita est finalement entrée dans nos vies, il y a six mois, elle m’a tout de suite fait penser à Heidi, mais dans un format sensiblement plus minuscule. Même énergie, même curiosité, même tendance à vouloir tout régenter et même obsession pour la nourriture : pas question que l’on prenne tranquillement le moindre repas sans payer le quota qu’elle estime lui être dû. Après quoi seulement, elle s’en retourne à ses croquettes. Elle est pourtant toujours la première servie mais la dernière à sortir de table (ou d’écuelle) ! Ainsi était également Heidi. Au point que très vite, je me suis dis que Vita était la réincarnation d’Heidi. Mais comment, unilatéralement ou conjointement, Chedly et moi, sommes nous parvenus, quasi au premier regard, et à près de quinze ans de distance, à trouver le genre de chien (en l’occurence et sans discussion possible une chienne), qui nous convienne aussi bien ? Mystère…