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12e arrondissement


Fontaine Daumesnil

Place Félix-Eboué

Métro : Daumesnil-Félix-Eboué


La fontaine Daumesnil, dite aussi fontaine aux Lions, avait été créée en 1869 pour remplacer la fontaine du Château-d’Eau, devenue alors trop étroite, au centre de la place du Château-d’Eau (l’actuelle place de la République), qui avait été entièrement réaménagée par Haussmann au Second Empire. 

Elle dut elle-même être démontée en 1879 pour permettre l’érection du Monument à la Gloire de la République, réalisé par les frères Morice. 

Elle fut réinstallée en 1884 au centre de la place Daumesnil (rebaptisée en 1946 du nom du gouverneur Félix-Eboué). 

Œuvre de l’architecte Gabriel Davioud, elle se compose d’un grand bassin circulaire contenant trois autres bassins superposés en gradins. 

Assis sur des piédestaux tout autour, huit majestueux lions en bronze, sculptés par Henri-Alfred Jacquemart, crachent leurs jets dans le premier bassin. 

Au centre de la fontaine, une grande vasque, soutenue par huit consoles décorées de têtes de femmes sculptées dans la pierre par Louis Villeminot, supporte une deuxième vasque d’où retombe en cascade une puissante gerbe d’eau. 

Située au point de rencontre des principales artères de l’arrondissement, cette féerique fontaine, éclairée à la nuit tombée, est tout entière placée sous le signe du lion, l’un des animaux les plus représentés dans les rues de la capitale avec le dauphin et le cheval. 

Considéré comme le roi des animaux, et généralement associé aux dieux dans les diverses religions, le lion symbolise tout à la fois la puissance, la vigilance, le courage et la justice. 


Fontaine de la Porte-Dorée

Place Edouard-Renard

(Square des Combattants d’Indochine)

Métro : Porte-Dorée


De l’Exposition coloniale organisée en 1931 dans le bois de Vincennes il demeure encore aujourd’hui, outre le zoo de Vincennes et le temple bouddhique, dans le secteur du lac Daumesnil, le pavillon d’accueil, situé juste derrière la Porte Dorée. 

Ce superbe bâtiment de style années 30, devenu par la suite le musée des arts africains et océaniens, puis, fin 2007, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

Son perron s’ornait à l’époque d’une statue monumentale réalisée par le sculpteur Léon Drivier, un élève de Rodin. 

D’une hauteur de cinq mètres et baptisée La France apportant la paix et la prospérité aux colonies, elle fut transférée sur la place Dorée, restructurée en 1935, et appelée Edouard-Renard en souvenir d’un ancien gouverneur de l’Afrique équatoriale française.

Cette statue en bronze doré n’est pas à l’origine du nom de la Porte, dont l’appellation, bien antérieure, résulte d’une contraction de « de l’orée ». 

La sculpture figure la France sous les traits de la déesse Athéna, armée de sa lance et de son bouclier. 

A l’occasion du réaménagement de la place, l’architecte Louis Madeline en fit une fontaine, la plaçant sur un haut socle carré en pierre, dominant trois bassins semi-circulaires. 

A ses pieds se déploient une succession de huit bassins rectangulaires cascadant en escalier et bordés d’une série de jets parallèles. 

Située dans l’axe de l’avenue Daumesnil, en vis-à-vis de la fontaine aux Lions de la place Félix-Eboué, elle compose depuis lors avec celle-ci une longue perspective ponctuée de gerbes d’eau à ses deux extrémités. 

Plus récemment, la municipalité a dénommé la partie centrale de la place, square des Anciens combattants d’Indochine, et planté sur les pelouses, de part et d’autre de la fontaine, un double alignement de palmiers. 

Faisant ainsi de la Porte-Dorée, la plus exotique de la capitale.


Fontaine de la Baleine

Square Saint-Eloi, rue du Colonel-Rozanoff

Métro : Montgallet


Dans le square Saint-Eloi, aménagé en 1974 au voisinage de l’église du même nom, une riante baleine en céramique polychrome à dominante bleue danse au milieu de rafraîchissants jets d’eau, au centre d’un double bassin circulaire. 

Cette fontaine, qui fait la joie des enfants du quartier, a été conçue par Michel Le Corre et le sculpteur Gabrielle Brechon en 1982. 


Fontaine de Rambouillet

Place du Colonel-Bourgoin

Métro : Montgallet ou Reuilly-Diderot


La place du Colonel-Bourgoin, ex-place Crozatier, s’orne d’une élégante fontaine en granit. 

Conçue par l’architecte Gabriel Davioud et offerte en 1845 à la Ville de Paris par l’ingénieur mécanicien Hermann, elle fut exposée en 1867 au palais de l’Industrie, puis installée à cet emplacement en 1883. 

Elle est surmontée d’une gerbe qui retombe en rideau jusque dans le bassin circulaire, où se déploie autour de son piédouche en forme de balustre une ronde de jets ascendants. 

Cette fontaine à double vasque est dite tantôt fontaine Hermann, tantôt fontaine de Rambouillet, car l’actuelle rue de Rambouillet, qui aboutit à la place, longeait les murs de la Folie-Rambouillet, une villégiature célèbre pour ses vastes jardins fruitiers, que s’était fait construire au début du XVIIe siècle le financier Nicolas de Rambouillet.  


Fontaine d’Aligre

Marché Beauvau, place d’Aligre

Métro : Ledru-Rollin


Le marché couvert Beauvau, place d’Aligre, fut créé en 1779 par les religieuses de l’abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs (voir la fontaine de Montreuil, 11e arr.) pour répondre aux besoins sans cesse croissants de la population du faubourg. 

Baptisé d’abord marché Saint-Antoine, il prit ensuite le nom de la dernière abbesse de cette abbaye, Gabrielle-Charlotte de Beauvau-Craon. 

Après la Révolution, l’abbaye céda la place à l’hôpital Saint-Antoine et le marché fut concédé à la Ville de Paris par décret impérial du 30 janvier 1811. 

Devenu trop étroit, il fut entièrement restructuré par l’architecte municipal Marc-Gabriel Jolivet, deux ans avant une autre révolution, celle de 1848. 

C’est de cette époque que date la fontaine en fonte décorée d’un mascaron que l’on peut encore voir au centre du marché actuel, l’un des plus populaires de la capitale.


Fontaine Courteline

Square Courteline

Métro : Picpus


Le square, qui occupe le carrefour de l’avenue de Saint-Mandé et du boulevard de Picpus, a été aménagé en 1925. 

Il honore la mémoire de l’auteur dramatique Georges Courteline, qui vécut au 45, rue de Saint-Mandé de 1907 à 1923. 

Il s’orne d’une fontaine en fonte moulée à double vasque, de style similaire à celles réalisées par l’architecte Gabriel Davioud au Second Empire. 

Des tritons moustachus, sous la première vasque, et les têtes d’enfants, sous la deuxième, y crachent l’eau dans un large bassin circulaire.


Fontaines de Bercy

Parc de Bercy

Métro : Bercy


Le parc de Bercy, aménagé en plusieurs étapes à l’emplacement des anciens entrepôts vinicoles de Bercy, a été inauguré en septembre 1997. 

Il s’étire le long de la Seine, sur une superficie d’environ treize hectares, répartis en trois espaces distincts : la grande prairie, formée de vastes pelouses libres, dans le prolongement des talus engazonnés à 45 degrés du Palais omnisports de Paris-Bercy (POPB, rebaptisé depuis l’Accor Arena) ; les parterres, constitués de neuf carrés thématiques, au centre du parc ; le jardin romantique, regroupant les deux parties situées de part et d’autre de la rue Joseph-Kessel. 

Plusieurs points d’eau occupent désormais ce site exceptionnel, qui a conservé de nombreux vestiges de l’époque où il était tout entier dévolu au commerce du vin (arbres centenaires, pavés et rails, pavillons). 

Juste après le Palais omnisports, on peut découvrir Le Canyoneaustrate, réalisé par Gérard Singer en 1988. 

Cette fontaine monumentale est constituée d’un bassin carré de 40 mètres de côté dont les eaux se déversent jusqu’à 5 mètres de profondeur dans un canyon sculpté à l’un de ses angles. 

L’artiste a voulu opposer ici une spectaculaire sculpture en creux aux hautes parois inclinées du Palais omnisports qui se reflète dans le bassin miroir. 

Les strates des gorges et des reliefs, élaborées à l’aide de moules en polystyrène expansée, sont en béton brut de décoffrage. 


Au centre des marches reliant la grande prairie à la longue terrasse, en surplomb du fleuve, un tout aussi spectaculaire escalier d’eau (quand il est en eau) prolonge l’effet de cascades et cascatelles introduit dans le parc par Gérard Singer. 

Plus loin, dans le jardin romantique, un canal, amorcé dans la partie située avant les passerelles enjambant la rue Joseph-Kessel, se prolonge de l’autre côté, en un lac agrémenté d’une île artificielle au centre de laquelle trône une ancienne maison de négociant. 

Juste après, à l’autre extrémité du parc, au milieu d’un bassin de nénuphars, se dresse Demeure X, une œuvre majeure en bronze patiné d’Etienne Martin (1913-1995). 

Installée lors de l’achèvement des travaux du parc, cette tête fantastique à l’intérieure de laquelle le spectateur était invité à se promener, a été rendue inaccessible et transformée en une sculpture-fontaine. 


Fontaines du parc floral de Paris

Bois de Vincennes, esplanade du château de Vincennes

Métro : Château de Vincennes


Le Parc floral de Paris a été aménagé à l’occasion des troisièmes Floralies internationales de 1969. D’une superficie de plus de 30 hectares, il occupe presque en totalité l’emplacement des anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. 

Abritant de nombreuses collections de plantes, ce jardin botanique de la Ville de Paris, devenu par ailleurs un des hauts lieux d’animation et de spectacles, à destination notamment des enfants, s’enrichit d’une vingtaine d’œuvres contemporaines signées par des artistes de la seconde moitié du 20e siècle. 

Ainsi trois fontaines datent de l’ouverture du parc : la fontaine du point de rencontre, la fontaine Stahly et la fontaine Louttre. 

La première accueille les visiteurs, juste après les grilles de l’entrée située du côté du château de Vincennes. Elle est constituée d’un amoncellement de rochers bruts, qui forment le coeur d’une fleur monumentale dont les pétales sont reproduits tout autour en pavage sur le sol. Exécutée par le sculpteur Jean Bernard, cette fontaine était, jusqu’à une date récente, enveloppée d’un rafraîchissant nuage brumisateur. 

Au centre du parc, en bordure de la sinueuse pièce d’eau de la « vallée des Fleurs », un autre amoncellement de rochers, régulièrement taillés et surmonté d’un grand totem de pierre, ruisselle. C’est la majestueuse fontaine édifiée par François Stahly. 

Plus loin sur la même allée, derrière le chapiteau, la fontaine de forme rectangulaire, en céramique polychrome, a été réalisée par le sculpteur Marc-Antoine Louttre-Bissière. 

Hélas, elle semble asséchée depuis plusieurs années ! 

On se rattrapera en allant contempler, à son proche voisinage, le deuxième bassin du parc, où prospère les iris d’eau et autres collections de plantes aquatiques et des marais.   

Texte et photos : © Jacques Barozzi


par Jacky Barozzi 02 mai, 2024
Adopté par Mimi, le Chartreux de Corine, l'amie de ma petite soeur Marinette, du côté de Flayosc. Séjour dans le Sud, entre Flayosc (Var) et Cannes (Alpes-Maritimes) du 17 au 30 avril 2024.
par Jacky Barozzi 08 avr., 2024
Sandrine, assisse au soleil sur un banc du square Trousseau , au faubourg Saint-Antoine, observait, tout en achevant d’avaler un sandwich, des enfants jouant dans l’aire de jeux, au milieu du grand bac à sable. Une jeune femme blonde d‘une vingtaine d’années et son compagnon, un beur du même âge, accompagnés de leur gamin, se dirigèrent vers le kiosque à musique, au centre du jardin. Là, ils s’installèrent sur les marches. Le père sortit une balle de son sac à dos et la donna au garçon, qui courut rejoindre les autres enfants dans l’aire de jeux voisine du kiosque. Sandrine alluma une cigarette et fuma voluptueusement, les yeux mi-clos, le visage offert aux rayons du soleil. Plongées dans ses rêves, elle fut soudain ramenée à la réalité par la voix d’une jeune femme : – Pourrais-je vous emprunter votre briquet, s’il-vous-plait ? Rouvrant les yeux, Sandrine découvrit la blonde du kiosque. Elle tira un briquet de son sac, posé à côté d’elle sur le banc, et le tendit en souriant à la mère du petit garçon. Sans plus de façon, celle-ci repartit jusqu’au kiosque où elle donna à son tour le briquet à son conjoint. Malgré la distance, Sandrine perçu toute l’action : le jeune homme chauffa une barrette de cannabis et se confectionna un joint, qu’il alluma, avant de rendre le briquet à sa compagne. Celle-ci revint en direction de Sandrine et lui redonna son briquet – Merci beaucoup, dit-elle. – Il n’y a pas de quoi, répondit Sandrine, toujours souriante. 
par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
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