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(Musée Gustave Moreau, photo RMN)


Jacques Barozzi










TRÉSORS DES MUSÉES PARISIENS










SOMMAIRE



INTRODUCTION


1er arrondissement :

- Musée du Barreau de Paris

- Musée en Herbe

- Centre national du Jeu de Paume

- Musée de l'Orangerie

 - Musée des Arts décoratifs


2e arrondissement :

- Cabinet des Médailles et Antiques 


3e arrondissement :

- Musée d'art et d'histoire du judaïsme

- Musée des Arts et Métiers

- Musée Carnavalet

- Musée de la Chasse et de la Nature

- Musée Cognacq-Jay

- Musée Picasso


4e arrondissement :

- Pavillon de l’Arsenal

- Maison européenne de la photographie

- Musée de la Magie

- Mémorial de la Shoah

- Maison de Victor Hugo


5e arrondissement :

- Musée de Cluny

- Musée Curie

- Muséum national d'histoire naturelle

- Institut du monde arabe

- Musée de la sculpture en plein air

- Musée de la préfecture de Police


6e arrondissement :

- Musée de la Bible et Terre Sainte

- Musée-Librairie du Compagnonnage

- Musée Dupuytren

- Musée d'histoire de la médecine

- Musée Eugène-Delacroix

- Musée du Luxembourg

- Musée de la Monnaie de Paris

- Musée Zadkine


7e arrondissement :

- Fondation Custodia

- Musée des Égouts de Paris

- Musée de la Légion d'honneur

- Musée Maillol

- Musée des Plans-reliefs

- Musée du Quai Branly

- Musée Rodin

- Musée Valentin-Haüy


8e arrondissement :

- Musée Nissim-de-Camondo

- Musée Cernuschi

- Palais de la découverte

- Musée du Petit Palais

- Musée Jacquemart-André


9e arrondissement :

- Musée de la franc-maçonnerie

- Musée Grévin

- Musée Gustave-Moreau

- Musée de la vie romantique


10e arrondissement :

- Musée du Chocolat 

- Musée de l’Éventail


11e arrondissement :

- Musée Édith-Piaf

- Musée du Fumeur


12e arrondissement :

- Musée des Arts forains

- Musée du Cinéma

- Musée de l’histoire de l’immigration


13e arrondissement :

- Manufacture des Gobelins


14e arrondissement :

- Catacombes de Paris

- Fondation Cartier pour l'art contemporain

- Fondation Henri Cartier-Bresson


15e arrondissement : 

- Musée Bourdelle

- Musée du Général-Leclerc-de-Hauteclocque-et-de-la-Libération-de-Paris – musée Jean-Moulin

- Musée Pasteur


16e arrondissement :

- Cité de l'Architecture et du Patrimoine

- Musée de l’Homme

- Musée national de la Marine

- Maison de Balzac

- Musée de la Contrefaçon

- Musée Dapper

- Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris

- Musée Guimet

- Fondation Louis Vuitton

- Musée Marmottan Monet

- Palais de Tokyo et Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris

- Musée du Vin


17e arrondissement :

- Musée Jean-Jacques Henner


18e arrondissement :

- Halle Saint-Pierre, musée d'Art Brut et d'Art Singulier

- Espace Dalí

- Musée de Montmartre


19e arrondissement :

- Musée de la musique


20e arrondissement :

- Pavillon de l'Ermitage

- Pavillon Carré de Baudouin








INTRODUCTION




 Paris, où les dieux et déesses ont établi leurs adresses, Champs-Elysées, Champ-de-Mars, est également le séjour d’une multitude de muses qui y possèdent plus d’une centaine de maisons, appelées généralement "Musées" !

 Outre les plus courus d’entre eux, tels Versailles, le Louvre, Orsay ou Beaubourg, qui attirent des millions de visiteurs et suscitent, bon an mal an, une abondante moisson de publications, c’est aux trésors dont regorgent la plupart des autres musées parisiens que cet article et les suivants sont principalement consacrés.

 La lecture du sommaire n’est-elle pas déjà, à elle seule, un véritable inventaire à la Prévert ? La promesse, en tout cas, d’une grande diversité de découvertes, qui mène, par exemple, du musée des Arts premiers (Quai Branly) à la Fondation Cartier pour l'art contemporain ou bien du musée de la mode (Palais Galliera) à celui de la Contrefaçon !

 Musées nationaux, musées municipaux, musées privés, consacrés aux arts et lettres, aux sciences et aux techniques, aux divers patrimoines matériels ou mémoriels, anciens ateliers de peintres, sculpteurs, maisons d’écrivains… autant de lieux à découvrir tout à la fois pour notre plus grand plaisir et notre enrichissement personnel.

 Pourquoi va-t-on au musée ? Essentiellement pour y admirer les trésors qu’aucun particulier ne pourrait accumuler pour son propre usage, fût-il Crésus en personne. 

 Paris, capitale des arts, accueille en son sein, au travers de plus d’une centaine de musées divers et variés, l’un des plus beaux musées imaginaires qui puissent se concevoir.

 Mais, outre les collections permanentes, l’on vient aussi de plus en plus souvent en ces lieux pour les expositions temporaires qui y sont régulièrement organisées.

 Ces dernières sont autant d’occasions de satisfaire la curiosité du visiteur pour un créateur ou un  savant, une discipline artistique ou technique, une époque précise de l’histoire de l’art ou des sciences, dont tel ou tel musée s’est fait la spécialité et qu’il peut développer à volonté grâce à son fonds propre, enrichi des œuvres prêtées par d’autres musées ou collectionneurs privés.

 La fréquentation des musées nous offre également l’opportunité de découvrir l’intérieur de certains des plus beaux palais, privés ou nationaux, hôtels particuliers ou maisons-ateliers d’artistes de la capitale, et d’entrer dans l’intimité de leurs jardins secrets, de jouir de leurs divers points de vue sur la ville et son fleuve depuis leurs balcons et leurs terrasses.

 Ajoutons enfin que pour la plupart d’entre eux, tels les quatorze musées de la Ville de Paris, la visite de leurs collections permanentes est gratuite.

 Et, sans plus tarder, souhaitons aux lecteurs la bienvenue aux musées de Paris !





1er arrondissement





Musée du Barreau de Paris 

25, rue du Jour

Tél. 01 44 32 47 48

Métro : Étienne Marcel

 https://www.museedubarreaudeparis.com



 Dans la cave voûtée d'un hôtel particulier classé aux Monuments historiques, le musée du Barreau raconte, à travers ses collections permanentes, l'histoire de la justice et des avocats d' l'Antiquité à nos jours.

 Le musée du Barreau propose aux visiteurs de découvrir, sous la houlette d’un conférencier, les principaux procès de l’histoire de France, de l’Ancien Régime à l’après-guerre. De précieux documents originaux (manuscrits ou imprimés) abondamment illustrés de peintures, dessins, photos… permettent ainsi de mieux appréhender, entre autres, les procès révolutionnaires de Louis XVI et Marie-Antoinette, ou de revivre les grandes heures de l’affaire Dreyfus et le procès d’Émile Zola à la suite de son célèbre  « J’accuse ! »

 D’autres procès sont également évoqués, ceux du maréchal Ney, de Cambronne, de Madame Caillaux, de Villain (l’assassin de Jaurès) ou encore de Stavisky. 

 En fin de parcours, les vitrines du musée présentent les lettres d’adieu d’avocats tragiquement disparus pendant la Seconde Guerre mondiale, des documents évoquant la Résistance au Palais de Justice durant l’Occupation et les notes de plaidoirie de Jacques Isorni pour la défense de l’écrivain Robert Brasillach puis du Maréchal Pétain. 

 Le musée est ouvert au public en visite libre, les week-ends et jours fériés de 10 h à 18 h. Des visites guidées sont organisées pour des groupes de 10 à 25 personnes et sur réservation. Des visites en langues anglaise sont également proposées.





Musée en Herbe

23, rue de l'Arbre-Sec

Tél. 01 40 67 97 66

Métro : Les Halles, Châtelet ou Louvre-Rivoli

http://museeenherbe.com




 Créé en 1975, le Musée en Herbe est intergénérationnel et propose des expositions aux visiteurs de 3 à 103 ans ! 

 Afin d’initier les plus jeunes à la culture, les parcours artistiques sont proposés sous la forme d’un grand jeu dont ils sont les héros. Une méthode qui a fait ses preuves : en 2014, le musée a attiré plus de 100 000 visiteurs pour l’exposition Il était une fois la bande à Niki – Les nouveaux réalistes.

 En 2015, pour ses 40 ans, le Musée en Herbe en partenariat avec le musée Hergé de Louvain-la-Neuve en Belgique  a permis aux visiteurs de découvrir Tintin et Milou ainsi que tous les personnages des albums du dessinateur belge, à travers ses planches à dessin. Aussi, le visiteur a pu suivre les pas du célèbre reporter en Afrique, en Amérique, en Egypte, en Chine et au Tibet grâce aux œuvres d’art et objets ethnologiques originaux, prêtés par le musée du Quai-Branly ou par le musée du Louvre.

 En 2016, le Musée en Herbe inaugure son nouveau local au 23, rue de l'Arbre-Sec avec l’exposition L'art et le Chat. Une trentaine d’œuvres d'art prêtées par de grands musées y sont présentées "nez à nez" avec l’interprétation qu’en fait le Chat de Geluck. Le Matou philosophe rend un hommage appuyé à Picasso, César, Klein, Munch, Soulages, Keith Haring, Vasarely et bien d’autres.

 Enfin, des ateliers de création permettent aux enfants, à partir de 2 ans et demi, de mettre en pratique, tout en s’amusant, ce qu’ils ont pu voir dans les diverses expositions.

 Accessible aux handicapés, le musée est doté d'un point de vente et d’une librairie spécialisée, située à 20 mètres, au 43, rue de l'Arbre-Sec. Elle est spécialisée dans les ouvrages jeunesse, et plus spécifiquement dans l’art pour les enfants.




Galerie nationale du Jeu de Paume 

Jardin des Tuileries - place de la Concorde

Métro : Concorde 

Tél. 01  47  03  12  50

http://www.jeudepaume.org



 Dernier espace créé pour ce sport de raquettes, la salle du Jeu de Paume, de 80 mètres de longueur sur 13 mètres de largeur, a été inaugurée en 1862. 

 Située à l’extrémité ouest de la terrasse du jardin des Tuileries, en surplomb de la rue de Rivoli, elle a été conçue sur le modèle du bâtiment voisin de l’Orangerie, élevé dix ans plus tôt, côté Seine.

 Au début du XXe siècle, le tennis ayant définitivement supplanté le jeu de paume, le bâtiment fut alors transformé en galerie d’exposition. De 1922 à 1939, le Jeu de Paume était une simple annexe du musée du Luxembourg.

 Entre 1947 et 1986, le musée du Jeu de Paume devint le musée des Impressionnistes, une annexe du Louvre, jusqu’à l’ouverture du musée d’Orsay.

 En 1991, l'intérieur du bâtiment fut réaménagé d’après les plans de l’architecte Antoine Stinco. Depuis, la Galerie nationale du Jeu de Paume, à l’initiative de jack Lang, est entièrement dévolue à l’art moderne et contemporain.

 En 2004, Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture et de la Communication, décide de fusionner le Centre national de la photographie, le Patrimoine photographique et la Galerie nationale du Jeu de Paume en un seul établissement. 

 Depuis, le Jeu de Paume est un centre d’art et un lieu de référence pour la diffusion de l’image des XXe et XXIe siècles : photographie, cinéma, vidéo, installation et création en ligne. 

 Avec une surface d’exposition de plus de 1 000 m2, répartie en neuf salles sur trois niveaux, le Jeu de Paume accueille une programmation variée d’expositions photographiques mais aussi de cycles de cinéma, de colloques, de séminaires et autres activités éducatives.

 Parmi les expositions de ces dernières années : Germaine Krull (2015), Gilles Caron (2014), Vivian Maier (2013), Ai Weiwei et Berenice Abbott (2012), Diane Arbus (2011), André Kertész (2010), Martin Parr et Robert Frank (2009), Lee Miller (2008) ou encore Cindy Sherman (2006). 

 Le musée édite ses propres catalogues d’exposition et la librairie du Jeu de Paume propose près de 10 000 titres concernant les arts plastiques, photographiques, cinématographiques et un fonds international de catalogues d’exposition.

 Un café et un lieu de restauration complètent ses installations.




Musée de l’Orangerie

Jardin des Tuileries - place de la Concorde

Métro : Concorde 

Tél : 01 44 50 43 00

http://www.musee-orangerie.fr



 L'Orangerie fut édifiée en 1852, par l'architecte Firmin Bourgeois et achevée par son successeur Ludovico Visconti, pour y abriter les orangers du jardin des Tuileries.

 Au début des années 1920, comme son voisin le Jeu de Paume, l’Orangerie devint une annexe du musée du Luxembourg. 

 Sur proposition de son ami Georges Clemenceau, Claude Monet décida d'y installer le grand ensemble mural des Nymphéas, auquel il oeuvrait depuis 1914 et dont il décida de faire don à la France en 1918. Il y travaillera pratiquement jusqu’à sa mort (1926).

 Le musée ouvrit ses portes au public en mai 1927.

 Le chef-d’œuvre de Monet occupait alors la moitié du bâtiment, de style classique et d’un seul niveau, tandis que l’autre moitié servait de lieu d’exposition. L'acquisition, dans les années 1960, de la Collection Jean Walter et Paul Guillaume modifia radicalement l'identité du musée, que l’architecte Olivier Lahalle réaménagea sur deux niveaux. Les derniers travaux, achevés en 2006 et conduits par l'architecte Olivier Brochet, permettent désormais d'admirer dans un cadre plus lumineux : Monet, bien sûr, mais aussi quelques unes des œuvres marquantes des principaux peintres du XXe siècle : Renoir, Cézanne, Derain, Modigliani, Picasso, Gauguin, le Douanier Rousseau, Marie Laurencin, Utrillo, Sisley, Matisse, Van Dongen, Soutine.





Musée des Arts décoratifs

107, rue de Rivoli

Tél. : 01 44 55 57 50

Métro : Palais-Royal - Musée-du-Louvre ou Tuileries

http://www.lesartsdecoratifs.fr



 Les Arts décoratifs sont répartis dans 3 lieux à Paris.

 Le site Rivoli est installé dans le palais du Louvre, mais est complètement indépendant du musée du Louvre. Il accueille notamment le musée de la Publicité. Inauguré en 1978 sous l’appellation "musée de l'Affiche", il occupe une partie des pavillons de Rohan et de Marsan. Depuis les premières réclames apparues dans la presse au XVIIIe siècle jusqu’aux derniers spots actuels, la publicité a souvent fait appel aux meilleurs artistes. Le musée de la Publicité possède un fonds de plus de 100 000 affiches, d'annonces passées dans les périodiques (30 000 quotidiens et magazines), de 20 000 films publicitaires, de spots radiophoniques et d’objets promotionnels.

 En raison de la fragilité de son patrimoine, il ne le présente qu'à l'occasion d'expositions temporaires, comme : La Belle Époque de Jules Chéret : de l’affiche au décor (2010), ou Ricard SA, depuis 1932 (2012). Et, plus près de nous, Affichistes et caricaturistes (2016), qui révélait le rôle déterminant des caricaturistes durant les années de crise de l’affiche française, entre 1900 et 1918.


par Jacky Barozzi 02 mai, 2024
Adopté par Mimi, le Chartreux de Corine, l'amie de ma petite soeur Marinette, du côté de Flayosc. Séjour dans le Sud, entre Flayosc (Var) et Cannes (Alpes-Maritimes) du 17 au 30 avril 2024.
par Jacky Barozzi 08 avr., 2024
Sandrine, assisse au soleil sur un banc du square Trousseau , au faubourg Saint-Antoine, observait, tout en achevant d’avaler un sandwich, des enfants jouant dans l’aire de jeux, au milieu du grand bac à sable. Une jeune femme blonde d‘une vingtaine d’années et son compagnon, un beur du même âge, accompagnés de leur gamin, se dirigèrent vers le kiosque à musique, au centre du jardin. Là, ils s’installèrent sur les marches. Le père sortit une balle de son sac à dos et la donna au garçon, qui courut rejoindre les autres enfants dans l’aire de jeux voisine du kiosque. Sandrine alluma une cigarette et fuma voluptueusement, les yeux mi-clos, le visage offert aux rayons du soleil. Plongées dans ses rêves, elle fut soudain ramenée à la réalité par la voix d’une jeune femme : – Pourrais-je vous emprunter votre briquet, s’il-vous-plait ? Rouvrant les yeux, Sandrine découvrit la blonde du kiosque. Elle tira un briquet de son sac, posé à côté d’elle sur le banc, et le tendit en souriant à la mère du petit garçon. Sans plus de façon, celle-ci repartit jusqu’au kiosque où elle donna à son tour le briquet à son conjoint. Malgré la distance, Sandrine perçu toute l’action : le jeune homme chauffa une barrette de cannabis et se confectionna un joint, qu’il alluma, avant de rendre le briquet à sa compagne. Celle-ci revint en direction de Sandrine et lui redonna son briquet – Merci beaucoup, dit-elle. – Il n’y a pas de quoi, répondit Sandrine, toujours souriante. 
par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
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