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2e arrondissement 



Cabinet des Médailles et Antiques 

5, rue Vivienne

Tél. 01 53 79 59 59

Métro : Bourse, Palais-Royal ou Pyramides

https://www.bnf.fr/fr/departement-monnaies-medailles-antiques





 Héritier du cabinet des médailles des rois de France, le département des Monnaies, Médailles et Antiques abrite les collections de numismatique et d'antiquités de la Bibliothèque nationale de France(BNF). 

 Resté sur l’ancien site de la BNF, c’est le plus ancien musée français ayant conservé son appellation d'origine. 

 Ces collections de bijoux, de pierres gravées (intailles et camées), de sculptures et céramiques antiques, et de « médailles » (nom donné, jusqu'au XIXe siècle, aux monnaies antiques) rassemblées par les rois de France depuis le Moyen Âge connurent un véritable essor sous Louis XIV.

 Au moins 520 000 monnaies et médailles sont réparties en plusieurs collections : celles issues du sol français - de la Gaule à nos jours (60 000 exemplaires)  -, des monnaies grecques et romaines (225 000 exemplaires), des monnaies orientales - du Proche à l'Extrême-Orient (55 000 exemplaires) -, ainsi que d’autres monnaies étrangères (45 000 exemplaires).

 Le cabinet est aussi riche de 93 000 médailles et 20 000 jetons, de la Renaissance à nos jours ainsi que de 35 000 objets non monétaires, tels que le Grand Camée de France, la patère de Rennes, le trône de Dagobert, les trésors de Childéric et de Gourdon, la coupe de Chosroès ou le jeu d’échecs dit de Charlemagne. Mentionnons enfin la bibliothèque, riche de 80 000 ouvrages spécialisés.




3e arrondissement



Musée d'art et d'histoire du Judaïsme

Hôtel de Saint-Aignan

71, rue du Temple

Tél. 01 53 01 86 60

Métro : Rambuteau ou Hôtel-de-Ville

http://www.mahj.org



 Ce bel hôtel particulier du Marais fut bâti par l’architecte Le Muet au milieu du XVIIe siècle pour Claude de Mesmes, comte d'aveux. Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, l'acquit en 1688, y apporta quelques modifications et en fit redessiner les jardins par Le Nôtre. Saisi à la Révolution puis morcelé en locaux commerciaux et passablement dégradé, il est racheté en 1962 par la Ville de Paris et classé aux Monuments historiques en 1963. Les travaux de restauration s'étendirent sur plus d’un quart de siècle.

 En 1986, à l'initiative du maire de Paris Jacques Chirac, alors maire de Paris, l'hôtel de Saint-Aignan est affecté à l'installation d'un musée consacré à la civilisation juive : le musée d'art et d'histoire du Judaïsme. 

 Il hérite des objets d’art sacré et profane du musée d'Art juif de Paris, créé en 1948 par Léon Frenkiel et installé primitivement au troisième étage d’un immeuble du 18e arrondissement. 

 Diverses acquisitions et des fonds privés (collection Isaac Strauss, dépôt Marcel Verchezer, dépôts du Consistoire israélite de Paris et de la Moselle...) ou publics (musée du Moyen-Âge, musée du Louvre, musée Carnavalet…) ont considérablement enrichi les collections du musée d'art et d'histoire du Judaïsme. On peut admirer en permanence des manuscrits hébraïques anciens, des objets liturgiques des XVIIe et XVIIIe siècles, ou, entre autres autres collections, des stèles médiévales provenant de cimetières juifs européens.

 De plus, la Fondation du judaïsme français a joint aux collections du musée plusieurs œuvres d'art moderne et contemporain.

 C’est ici également que les petits-enfants d'Alfred Dreyfus ont légué, en 1997, plus de 3 000 documents (mémoires, rapports, correspondances, photographies, objets personnels, affiches...) constituant l’essentiel des archives du fonds Dreyfus, consultables sur place.

 Par ailleurs, des expositions y sont organisées régulièrement, tels Trésors du ghetto de Venise (2015) ou Moïse, Figures d'un prophète (2015-2016).

 Le musée dispose en outre d’une Médiathèque de 20 000 documents en libre accès et d’une librairie d’environ 5000 ouvrages sur le judaïsme.



Musée des Arts et Métiers

60 rue Réaumur

Tél. 01 53 01 82 00

Métro : Arts-et-Métiers ou Réaumur-Sébastopol

http://www.arts-et-metiers.net





 Créé à la Révolution à l’initiative de L'abbé Grégoire, le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et son musée se sont installés dès 1794 sur le prestigieux site de l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs. 

 De fait, le musée des Arts et Métiers peut être considéré comme l'un des plus anciens musées techniques et industriels au monde. 

 Riche d’environ 80 000 objets et 15 000 dessins, ses collections sont réparties sur sept sections : instruments scientifiques, matériaux, construction, communication, énergie, mécanique et transports. 

 Ainsi le visiteur peut-il découvrir au fil de ses déambulations à travers les salles de ce véritable

« temple » de la technique de 10 000 m2, dont près des deux tiers sont affectés aux expositions permanentes : le cabinet de physique et le laboratoire des frères Lavoisier, la collection d’horlogerie de Louis Ferdinand Berthoud, le métier à tisser les façonnés de Jacques Vaucanson, le télégraphe de Chappe, le fardier de Cugnot, le pendule de Léon Foucault ou l’Avion numéro 3 de Clément Ader.

 Ici, les expositions temporaires s’intéressent à des sujets scientifiques et techniques, toujours en lien avec les collections du musée. On a pu y voir ces dernières années : Métro... Ticket pour une expo (2011), Radio : ouvrez grand vos oreilles ! ainsi que Et l'Homme... créa le robot (2012), Mécanhumanimal, Enki Bilal au Musée des arts et métiers (2013) ou encore Culture TV. Saga de la télévision française (2014)

 Le musée dispose en outre d’une importante photothèque dotée d’un fonds photographique de référence en histoire des sciences et des techniques. De plus, le musée propose des visites générales et thématiques, accessibles aux visiteurs individuels ou en groupe ; des ateliers pédagogiques thématiques réservés aux enfants et des cycles de conférences, pour les plus grands, sous forme de cours magistraux ou de débats.



Musée Carnavalet

16, rue des Francs-Bourgeois 

Tél. 01 44 59 58 58

Métro : Saint-Paul

http://www.carnavalet.paris.fr


Le musée entièrement rénové et rouvert au public au printemps 2021.


 Le musée Carnavalet est incontournable pour tout connaître de Paris et de ses habitants, depuis les origines de la capitale jusqu’à nos jours. Installé dans deux superbes hôtels particuliers du Marais, reliés par une galerie au premier étage, le musée est constitué de l'hôtel de Carnavalet - bâti en 1548 et remanié au XVIIe siècle par François Mansart et qui fut habité plus de trente ans par la marquise de Sévigné - et de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, bâti en 1688 par Pierre Bullet. Le musée ouvre au  public une centaine de salles ainsi que ses élégants jardins. 

 N'y sont présentés qu'une partie de ses collections riches de plusieurs centaines de milliers de pièces : 2000 sculptures, 2600 peintures, 300 000 estampes, 150 000 photographies et 800 pièces de mobilier. Dans l'orangerie de l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, entre de nombreux vestiges de l'époque gallo-romaine, le visiteur peut admirer les pirogues en bois de la tribu gauloise des Parisii, mises au jour lors de l’aménagement du parc de Bercy à la fin du siècle dernier. À l’intérieur du musée, dans les décors reconstitués du XVIIe au XXe siècle, le visiteur peut flâner à travers le Paris des époques de Louis XV, de Louis XVI, de la Révolution, du Consulat et de l'Empire, mais aussi parcourir le Paris du Second Empire ou de la Belle Époque. Il a aussi l’occasion d'approcher l’intimité de personnalités Parisiennes grâce, entre autres, au bureau laqué chinois de la marquise de Sévigné - sur lequel elle écrivit ses célèbres lettres - ou encore les émouvantes chambres de Marcel Proust, d’Anna de Noailles ou de Paul Léautaud. 

 Parmi les multiples objets de la vie quotidienne des Parisiens, mentionnons la remarquable collection d’enseignes du XVIe au XXe siècle qui nous permet d’imaginer l’atmosphère des rues de la capitale de jadis.

 A l’issue du parcours, une librairie, spécialisée dans les ouvrages d’histoire et les guides de la capitale ainsi que des reproductions de documents et objets exposés dans le musée, est à la disposition du visiteur.




Musée de la Chasse et de la Nature

62, rue des Archives

Tél. 01.53.01.92.40

Métro : Hôtel-de-Ville ou Rambuteau

http://www.chassenature.org





 Deux superbes demeures aristocratiques et contigües, des XVIIe et XVIIIe siècles, abritent le musée de la Chasse et de la Nature : l'hôtel de Guénégaud - bâti entre 1651 et 1655 pour Henri de Guénégaud par François Mansart - et l'hôtel de Mongelas - réaménagé entre 1705 et 1707 par l’architecte Nicolas Liévain.

 En 1964, François et Jacqueline Sommer, un couple d’industriels ardennais, créent une fondation oeuvrant à l'acquisition des collections du musée. Celles-ci comptent aujourd'hui plus de 5 000 œuvres. Le visiteur y découvre, entre autres et dans un cadre exceptionnel, des peintures naturalistes de Desportes, Chardin, Oudry, Vernet ; des armes de chasse ; des animaux naturalisés originaires d'Afrique, d'Amérique et d'Asie ainsi que de nombreux objets d'art.

 Plusieurs expositions temporaires y sont organisées chaque année, tels L’intérieur de la nuit du Photographe George Shiras ou la première exposition dédiée en France au peintre américain Walton Ford (2015-2016).

 Des visites pour tous publics et toutes langues peuvent y être réservées. Pour les scolaires, elles peuvent ^etre suivies d'ateliers animés par un plasticien. Il est également possible de visiter le musée en nocturne le mercredi. Par ailleurs, le musée publie une revue bisannuelle d'exploration et de réflexion sur les usages et représentations de la nature, Billebaude.



Musée Cognacq-Jay

8, rue Elzevir

Tél. 01.40.27.07.21

Métro : Saint-Paul, Chemin-Vert ou Rambuteau

http://www.museecognacqjay.paris.fr





 Pour retrouver la douceur de l’Ancien Régime, c’est l’adresse où il faut se rendre !

L’hôtel particulier que s’était fait bâtir dès 1575, au cœur du Marais aristocratique, Médéric de Donon, contrôleur général des Bâtiments du roi, fut acquis et entièrement rénové quatre siècles plus tard par la Mairie de Paris. 

C’est ainsi que depuis 1990, l’hôtel de Donon sert d’écrin aux œuvres du XVIIIe siècle acquises entre 1900 et 1927 par Ernest Cognacq, fondateur des grands magasins de la Samaritaine, et son épouse, Marie-Louise Jay. Léguées à la Ville de Paris, en 1928, leurs précieuses collections furent longtemps présentées dans un espace du boulevard des Capucines.

 L’actuel Musée Cognacq-Jay déploie désormais, sur plusieurs étages et dans un cadre plus approprié, les trésors de sa collection permanente de meubles estampillés, de peintures, de sculptures, de porcelaines de Saxe, d’objets d’orfèvrerie ou décoratifs datant tous du XVIIIe siècle (à l'exception notable d'un important tableau de jeunesse de Rembrandt) tels que des tableaux de Canaletto, Tiepolo, Boucher, Fragonard, Greuze, Reynolds, des pastels de Quentin de La Tour et de Jean-Baptiste Perronneau,  des sculptures de Houdon et Lemoyne…

 Au premier niveau, un espace est réservé aux expositions temporaires de qualité, comme Thé, Café ou Chocolat ? (2015), savamment mise en scène et consacrée à l'essor des boissons exotiques au siècle des Lumières .

 Le musée possède aussi un service de documentation et d’édition, publiant notamment ses catalogues d’exposition.

 Des visites guidées peuvent y être organisées à la demande mais, compte tenu de sa configuration, il n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. 




Musée Picasso

5 rue de Thorigny

Tél. : 01 85 56 00 36

Métro : Saint-Paul, Saint-Sébastien-Froissart ou Chemin Vert

http://www.museepicassoparis.fr



 Le plus bel hôtel particulier du Marais pour le plus grand peintre du XXe siècle ? La magnificence du bâtiment achevé en 1659 par l’architecte Jean de Boullier pour Pierre Aubert, un « bourgeois gentilhomme » chargé de percevoir au nom du roi l’impôt sur le sel - lui valut son appellation d’hôtel Salé. Le site qui fut retenu pour installer la dation Picasso dès 1974, un an après la mort de l’artiste, et réaménagé entre 1979 et 1985 par l’architecte Roland Simounet.

 Après vingt-cinq ans de fonctionnement, il sera rénové et agrandi sous la maîtrise d’œuvre de Bodin & associés. Le musée Picasso, dont la collection permanente fut accrue en 1990 avec la dation Jacqueline Picasso, compte désormais plus de 5000 œuvres - peintures, sculptures, gravures, dessins - et plusieurs dizaines de milliers de pièces d’archives.

 Par sa qualité et son ampleur, comme par la diversité des domaines artistiques représentés, elle est la seule collection publique au monde qui permet une traversée de l'ensemble de l’œuvre de Picasso.

 Restructuré autour de son somptueux grand escalier d’apparat du XVIIe siècle, le musée possède également un ensemble exceptionnel de 50 pièces de mobilier (bancs, chaises et tables en bronze, ainsi que différents modèles de luminaires en bronze et en résine) créées par Diego Giacometti à l’occasion du premier aménagement de l’hôtel Salé.

 Outre sa collection permanente, le musée Picasso organise régulièrement de grandes expositions temporaires, telles que ¡ Picasso ! L’exposition anniversaire (en 2015, pour les trente ans du musée), ou Picasso. Sculptures (2016) et Picasso-Giacometti (2016-2017). Une bibliothèque riche d’un fonds d’environ 11 000 ouvrages et d’une importante documentation audiovisuelle contribue de surcroît à l’agrément du visiteur, ainsi qu'une librairie boutique, un comptoir de vente et un café, perché au premier étage, Le café sur le toit.


par Jacky Barozzi 02 mai, 2024
Adopté par Mimi, le Chartreux de Corine, l'amie de ma petite soeur Marinette, du côté de Flayosc. Séjour dans le Sud, entre Flayosc (Var) et Cannes (Alpes-Maritimes) du 17 au 30 avril 2024.
par Jacky Barozzi 08 avr., 2024
Sandrine, assisse au soleil sur un banc du square Trousseau , au faubourg Saint-Antoine, observait, tout en achevant d’avaler un sandwich, des enfants jouant dans l’aire de jeux, au milieu du grand bac à sable. Une jeune femme blonde d‘une vingtaine d’années et son compagnon, un beur du même âge, accompagnés de leur gamin, se dirigèrent vers le kiosque à musique, au centre du jardin. Là, ils s’installèrent sur les marches. Le père sortit une balle de son sac à dos et la donna au garçon, qui courut rejoindre les autres enfants dans l’aire de jeux voisine du kiosque. Sandrine alluma une cigarette et fuma voluptueusement, les yeux mi-clos, le visage offert aux rayons du soleil. Plongées dans ses rêves, elle fut soudain ramenée à la réalité par la voix d’une jeune femme : – Pourrais-je vous emprunter votre briquet, s’il-vous-plait ? Rouvrant les yeux, Sandrine découvrit la blonde du kiosque. Elle tira un briquet de son sac, posé à côté d’elle sur le banc, et le tendit en souriant à la mère du petit garçon. Sans plus de façon, celle-ci repartit jusqu’au kiosque où elle donna à son tour le briquet à son conjoint. Malgré la distance, Sandrine perçu toute l’action : le jeune homme chauffa une barrette de cannabis et se confectionna un joint, qu’il alluma, avant de rendre le briquet à sa compagne. Celle-ci revint en direction de Sandrine et lui redonna son briquet – Merci beaucoup, dit-elle. – Il n’y a pas de quoi, répondit Sandrine, toujours souriante. 
par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
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