8e arrondissement


Fontaines de la Concorde

Place de la Concorde

Métro : Concorde


Aménagée entre 1757 et 1772, la place de la Concorde (à l’origine place Louis-XV), la plus vaste de la capitale, fut sensiblement transformée sous le règne de Louis-Philippe et du préfet Rambuteau, qui présidèrent à ses derniers embellissements. 

En 1832, Jacques-Ignace Hittorff fut nommé architecte en chef de la place.

Il commanda alors à des sculpteurs de renom, tels Jean-Pierre Cortot ou James Pradier, les sculptures symbolisant les différentes villes de France (Brest et Rouen, Marseille et Lyon, Bordeaux et Nantes, Lille et Strasbourg), qui furent placées en 1838 au sommet des huit guérites en pierre construites précédemment par l’architecte Gabriel, auquel on doit les deux palais abritant aujourd’hui l’hôtel de Crillon et l’hôtel de la Marine, au nord de la place. 

Le 25 octobre 1836, avait été érigé, en son centre, l’obélisque de Louqsor, offert au roi en 1831 par le vice-pacha d’Egypte Méhemet-Ali. 

Entre 1836 et 1840, Hittorff fit élever, de part et d’autre de l’obélisque, la fontaine Maritime, du côté de la Seine, et la fontaine Fluviale, du côté de la rue Royale. 

Pour ces deux fontaines monumentales de neuf mètres de hauteur, en corrélation avec le thème des villes de France, Hittorff se serait inspiré de celle de la place Saint-Pierre à Rome. 

De nombreux sculpteurs participèrent également à leur ornementation. 

Sur la fontaine dédiée aux divinités fluviales, les statues en bronze de trois mètres qui soutiennent la première vasque représentent : le Rhône et le Rhin, par Jean-François Gechter ; la Moisson et la Vendange par Jean Husson ; la Récolte des fleurs et la Récolte des fruits, par François Lanno. Tandis que sous la vasque supérieure, Jean-Jacques Feuchère a réalisé les figures allégoriques de la Navigation fluviale, de l’Agriculture et de l’Industrie

La fontaine dédiée aux divinités marines, située à l’emplacement où Louis XVI fut guillotiné le 21 janvier 1793, abrite sous la première vasque : l’Océan et la Méditerranée, d’Auguste de Bay ; la Pêche des perles et la Pêche des coquillages, d’Achille Valois ; la Pêche des poissons et la Pêche des coraux, d’Antoine Desboeuf. Et sous la vasque supérieure : la Navigation maritime, le Commerce et l’Astronomie, d’Isidore Brion. 

Signalons enfin que les tritons et les néréides dans les grands bassins circulaires des deux fontaines, tenant chacun un poisson dont l’eau rejaillit jusque dans la première vasque, ainsi que les cygnes et les dauphins visibles sur les piédouches, sont dus à Antonin Moine, à Jean-Jacques Elshoecht et à Louis Merlieux. 


Bassins et fontaines des jardins des Champs-Elysées

Jardins des Champs-Elysées

Métro : Concorde, Champs-Elysées-Clemenceau ou Franklin-D-Roosevelt


Deux ans après avoir été nommé architecte en chef de la place de la Concorde, Jacques-Ignace Hittorff fut également chargé par Louis-Philippe, en 1834, de procéder aux embellissements des jardins des Champs-Elysées (avant que ceux-ci ne soient entièrement remaniés par Alphand sous le Second Empire). 

C’est Hittorff qui dessina les quatre fontaines décorées de statues en fonte de fer, érigées à partir de 1839, dans quatre des cinq carrés composant les jardins des Champs-Elysées, entre la place de la Concorde et le Rond-Point des Champs-Elysées. 

Comme à son habitude, l’architecte fit appel à différents artistes afin de les singulariser par leurs sculptures. 

Identiques dans la partie inférieure, elles sont toutes constituées d’un bassin circulaire, d’un piédestal à pans coupés orné de coquilles et d’une vasque soutenue par des dauphins et décorées de palmettes ainsi que, pour trois d’entre elles, de douze têtes de lions crachantes. 

Celle placée dans le carré des Ambassadeurs (près de l’espace Cardin, ancien théâtre des Ambassadeurs), est dominée par une Vénus au bain réalisée par Francisque Duret. 

En face, de l’autre côté de l’avenue, pour la fontaine du carré Le Doyen, Louis Desprez a sculpté une Diane au milieu des roseaux

Jean-Auguste Barre a quant à lui personnifié sous la forme de quatre enfants les Saisons qui ornent la fontaine du Cirque, près du théâtre Marigny, et celle-ci est surmontée d’une deuxième vasque ornée de têtes de sangliers. 

La fontaine de l’Elysée, au proche voisinage de la grille du Coq, est plus modestement coiffée d’une vasque sans têtes de lions d’où se déverse l’eau. 

A noter, qu’hormis cette dernière, les trois autres semblent laissées dans un état d’abandon inquiétant, compte tenu de l’énorme cicatrice de rouille qui gangrène désormais le corps de la belle Vénus dénudée de la fontaine des Ambassadeurs !  

Fort heureusement, les quatre bassins circulaires et les deux bassins de forme oblongue, disposés vers 1900 sur les pelouses situées aux abords du Grand Palais et du Petit Palais, avec leurs gerbes de roseaux en fonte de fer, sont toujours en activité.



Bassins du Rond-Point des Champs-Elysées

Rond-Point des Champs-Elysées

Métro : Franklin-D-Roosevelt


Les six bassins circulaires en marbre qui ornent les massifs floraux du Rond-Point des Champs-Elysées, aménagés en 1863 par Gabriel Davioud s’étaient enrichis, en 1958, de lamelles de verre, en cristal de Baccarat, d’où jaillissait l’eau en autant de gerbes majestueuses. ,

Ces dernières réalisations, auxquelles collaborèrent les maîtres verriers René Lalique et Max Ingrand, longtemps laissées à l’abandon ces dernières années ont été remplacées au printemps 2019 par les créations des frères Ronan et Erwan Bouroullec, que les Parisiens ont comparés à des tuyaux de douche ! 

Coût de l’opération : 6, 3 millions d’€, selon Le Monde, daté du 14 mars 2019 !


Bassin du Grand Palais

Square Jean-Perrin, avenue du Général-Eisenhower

Métro : Champs-Elysées-Clemenceau


Construits à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, le Grand Palais et le Petit Palais vont quelque peu modifier la physionomie des jardins des Champs-Elysées, restés pratiquement inchangés depuis cette date. 

Par la suite, afin d’agrémenter l’avant-cour du Grand Palais, face à l’escalier monumental donnant accès aux galeries d’exposition, du côté de l’actuelle avenue du Général-Eisenhower, un petit square fut dessiné et un bassin placé en son centre. 

Destiné à l’origine aux jardins du Carrousel, ce grand bassin circulaire en marbre blanc a été réalisé en 1910 par Raoul Larche. 

Baptisé La Seine et ses affluents, en hommage aux rivières qui donnèrent naissance à la capitale, il est décoré de trois groupes allégoriques particulièrement représentatifs du style de l’époque. Ainsi qu’en témoignent les riantes naïades allongées jouant avec de nombreux enfants au milieu d’une luxuriante végétation de plantes aquatiques. 


Bassins de Petit Palais

Petit Palais, avenue Winston-Churchill

Métro : Champs-Elysées-Clemenceau


Dans la cour intérieure du Petit Palais, bâti en 1900 par l’architecte Charles Girault, le sculpteur Raoul Lamourdedieu a réalisé en 1937 les trois bassins curvilignes de style Art déco, qui s’étirent le long de la colonnade en demi-cercle, au centre d’un luxuriant jardin. 

Recouverts de pièces de céramique de ton bleu turquoise, violet et or, ils apportent une touche hispano-mauresque à ce bâtiment relativement académique où sont exposées les collections artistiques de la Ville de Paris et qui vient d’être entièrement rénové. 

L’illusion serait complète cependant si, là encore, on pensait à les alimenter en eau !


Fontaine Alfred de Musset

Cours la Reine, avenue Frankin-Roosevelt

Métro : Franklin-D.-Roosevelt


Dans la partie des jardins des Champs-Elysées située à l’arrière du Grand-Palais, à l’angle du cours la Reine et de l’avenue Franklin-Roosevelt, se dresse la fontaine réalisée en 1910 par le sculpteur Alphone Moncel en hommage à Alfred de Musset. 

Sur celle monumentale fontaine, encadrée de colonnes brisées à l’antique et baptisée Le Rêve du poète, on peut voir l’artiste, sculpté dans la pierre, entouré de nombreux personnages au cœur d’un paysage particulièrement romantique. 

Il se livre à une profonde méditation poétique tandis que l’eau s’écoule dans un bassin à ses pieds et chemine ensuite dans un petit ruisseau creusé en contrebas des jardins. 


Fontaine François-1er     

Place François-1er     

Métro : Franklin-D.-Roosevelt ou Alma-Marceau


Cette fontaine est la copie conforme de celle rencontrée sur la Place Salvador-Allende, dans le 7e arrondissement. 

Normal, c’était l’une des deux fontaines jumelles conçues en 1864-1865 pour la place de la Madeleine, par l’architecte Gabriel Davioud et le sculpteur François-Théophile Murget. 

Cette dernière, sans eau et dans un moins bon état de conservation que sa consoeur, fut transférée à son emplacement actuel en 1909.


Fontaine Marta Pan

26, avenue des Champs-Elysées

Métro : Franklin-D-Roosevelt


Le patio de la galerie commerciale du 26, avenue des Champs-Elysées s’orne d’une monumentale fontaine réalisée en 1982 par Martan Pan. 

Elle est constituée d’un mur en granit bleu du Labrador (Norvège) de sept mètres de haut et seize de large, en forme de proue de navire sur lequel ruissellent les jets d’eau. 

Au sol, un bassin ondulatoire est ponctué à son extrémité par trois cônes de granit gris poli d’Afrique du Sud. 


Fontaine Marcel-Pagnol

Square Marcel-Pagnol, place Henri-Bergson

Métro : Saint-Augustin


Ce jardin, réalisé en 1867 par l’ingénieur Alphand, est l’un des vingt-quatre squares créés à Paris sous le Second Empire. 

Aménagé au centre de l’ancienne place Laborde, il a été reconstitué en grande partie sur dalle en 1969, lors de la construction du parking souterrain. 

Il s’ornait à l’origine d’une fontaine dessinée par l’architecte Gabriel Davioud. 

Elle a été remplacée par celle en fonte moulée, plus ou moins du même style, que l’on peut voir aujourd’hui. 

Mais désormais les tritons moustachus, sous la première vasque, et les têtes d’enfants, sous la deuxième, ne crachent plus aucune eau, les vasques ainsi que le bassin circulaire ayant été recyclés en jardinières pour plantes saisonnières.



Fontaine le Génie de la mer

Mairie du 8e arrondissement, 3, rue de Lisbonne

Métro : Saint-Augustin ou Europe

 

La mairie du 8e arrondissement s’est installée en 1926 dans les murs de l’hôtel particulier que le riche industriel Jean-François Cail s’était fait construire en 1866 par l’architecte Albert Labouret.

C’est de cette époque que date la fontaine Le Génie de la mer, dite aussi fontaine Cail, érigée dans la cour intérieure, au centre du mur pignon du bâtiment ouvrant sur le boulevard Malesherbes. 

Elle a été réalisée par le sculpteur Pierre-Edouard Charrier. 

Cette majestueuse fontaine murale, caractéristique du goût italianisant du Second Empire, est composée d’une niche en cul-de-four encadrée par deux colonnes à bossages vermiculés supportant un fronton aux armes du commanditaire, dont on découvre le buste en bronze dans une niche circulaire placée juste au-dessus. 

Au centre de la fontaine, le groupe allégorique sculpté en ronde-bosse permet d’admirer une plantureuse divinité botticellienne assise dans un coquillage et tenant une coque de navire entre ses mains. 

Entourée de deux chérubins, elle trône au dessus d’un mascaron à tête de triton, en bronze, crachant dans une vasque d’où l’eau retombe ensuite dans le grand bassin à travers quatre petits mascarons à tête de lions. 

De part et d’autre des colonnes, cette fontaine enchâssée de marbre polychrome est complétée de deux décorations sculptées en hauts-reliefs mêlant à la symbolique marine celles du travail, du commerce et de l’industrie.

 Autant d’éléments qui firent la fortune de l’ancien « génie » de ces lieux.  


Naumachie du parc Monceau

Parc Monceau, boulevard de Courcelles

Métro : Monceau


En 1860, la « folie de Chartres », propriété du duc d’Orléans, fut transformée en jardin public, selon les vœux de Napoléon III. 

La moitié des terrains donnera naissance au parc Monceau, tandis que l’autre moitié fut revendue aux frères Pereire, qui procéderont à une vaste opération immobilière alentour. 

Le parc actuel, remanié au Second Empire par l’ingénieur Alphand et l’architecte Davioud, à conservé plusieurs fausses ruines et vestiges de l’ancien jardin pittoresque dessiné par Carmontelle dans le dernier quart du XVIIIe siècle. 

En témoigne le large bassin ovale, à l’est de la rotonde de Ledoux (à l’entrée principale du parc, du côté du boulevard de Courcelles), qui, elle, est un véritable vestige de l’ancien mur des Fermiers Généraux. Cette singulière pièce d’eau, imaginée par Carmontelle sous la forme d’une naumachie - en référence au grand bassin où se déroulaient les spectacles de combat naval dans la Rome antique -, serait entourée de colonnes provenant de la chapelle en rotonde qu’avait commencée à faire bâtir Catherine de Médicis contre la basilique de Saint-Denis pour abriter son futur tombeau ainsi que celui d’Henri II. 

Texte et photos : © Jacques Barozzi

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Heidi 1ère. Le choix de Vita Nous avions pourtant décidé de ne jamais remplacer notre première chienne Heidi, morte la veille de sa seizième année, il y a bien longtemps maintenant. Achetée, tout juste sevrée, par Chedly dans une boutique animalière des quais de Seine, elle était arrivée par surprise chez nous, sans que je fusse le moins du monde consulté au préalable. Heidi était une adorable bâtarde de Loulou de Poméranie et de Fox Terrier et ressemblait à un renard blanc au pelage parsemé de quelques taches beiges, principalement concentrées autour de la tête. Elle était particulièrement vive, joueuse et très sociable avec les humains, qui étaient cependant priés de lui témoigner un certain intérêt, et les autres chiens, avec une nette tendance à la domination. Sinon, gare aux représailles ! Heidi était une vraie reine dans son genre. Quand, contre toute attente et prévisions, Vita est finalement entrée dans nos vies, il y a six mois, elle m’a tout de suite fait penser à Heidi, mais dans un format sensiblement plus minuscule. Même énergie, même curiosité, même tendance à vouloir tout régenter et même obsession pour la nourriture : pas question que l’on prenne tranquillement le moindre repas sans payer le quota qu’elle estime lui être dû. Après quoi seulement, elle s’en retourne à ses croquettes. Elle est pourtant toujours la première servie mais la dernière à sortir de table (ou d’écuelle) ! Ainsi était également Heidi. Au point que très vite, je me suis dis que Vita était la réincarnation d’Heidi. Mais comment, unilatéralement ou conjointement, Chedly et moi, sommes nous parvenus, quasi au premier regard, et à près de quinze ans de distance, à trouver le genre de chien (en l’occurence et sans discussion possible une chienne), qui nous convienne aussi bien ? Mystère…