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8e arrondissement


Fontaines de la Concorde

Place de la Concorde

Métro : Concorde


Aménagée entre 1757 et 1772, la place de la Concorde (à l’origine place Louis-XV), la plus vaste de la capitale, fut sensiblement transformée sous le règne de Louis-Philippe et du préfet Rambuteau, qui présidèrent à ses derniers embellissements. 

En 1832, Jacques-Ignace Hittorff fut nommé architecte en chef de la place.

Il commanda alors à des sculpteurs de renom, tels Jean-Pierre Cortot ou James Pradier, les sculptures symbolisant les différentes villes de France (Brest et Rouen, Marseille et Lyon, Bordeaux et Nantes, Lille et Strasbourg), qui furent placées en 1838 au sommet des huit guérites en pierre construites précédemment par l’architecte Gabriel, auquel on doit les deux palais abritant aujourd’hui l’hôtel de Crillon et l’hôtel de la Marine, au nord de la place. 

Le 25 octobre 1836, avait été érigé, en son centre, l’obélisque de Louqsor, offert au roi en 1831 par le vice-pacha d’Egypte Méhemet-Ali. 

Entre 1836 et 1840, Hittorff fit élever, de part et d’autre de l’obélisque, la fontaine Maritime, du côté de la Seine, et la fontaine Fluviale, du côté de la rue Royale. 

Pour ces deux fontaines monumentales de neuf mètres de hauteur, en corrélation avec le thème des villes de France, Hittorff se serait inspiré de celle de la place Saint-Pierre à Rome. 

De nombreux sculpteurs participèrent également à leur ornementation. 

Sur la fontaine dédiée aux divinités fluviales, les statues en bronze de trois mètres qui soutiennent la première vasque représentent : le Rhône et le Rhin, par Jean-François Gechter ; la Moisson et la Vendange par Jean Husson ; la Récolte des fleurs et la Récolte des fruits, par François Lanno. Tandis que sous la vasque supérieure, Jean-Jacques Feuchère a réalisé les figures allégoriques de la Navigation fluviale, de l’Agriculture et de l’Industrie

La fontaine dédiée aux divinités marines, située à l’emplacement où Louis XVI fut guillotiné le 21 janvier 1793, abrite sous la première vasque : l’Océan et la Méditerranée, d’Auguste de Bay ; la Pêche des perles et la Pêche des coquillages, d’Achille Valois ; la Pêche des poissons et la Pêche des coraux, d’Antoine Desboeuf. Et sous la vasque supérieure : la Navigation maritime, le Commerce et l’Astronomie, d’Isidore Brion. 

Signalons enfin que les tritons et les néréides dans les grands bassins circulaires des deux fontaines, tenant chacun un poisson dont l’eau rejaillit jusque dans la première vasque, ainsi que les cygnes et les dauphins visibles sur les piédouches, sont dus à Antonin Moine, à Jean-Jacques Elshoecht et à Louis Merlieux. 


Bassins et fontaines des jardins des Champs-Elysées

Jardins des Champs-Elysées

Métro : Concorde, Champs-Elysées-Clemenceau ou Franklin-D-Roosevelt


Deux ans après avoir été nommé architecte en chef de la place de la Concorde, Jacques-Ignace Hittorff fut également chargé par Louis-Philippe, en 1834, de procéder aux embellissements des jardins des Champs-Elysées (avant que ceux-ci ne soient entièrement remaniés par Alphand sous le Second Empire). 

C’est Hittorff qui dessina les quatre fontaines décorées de statues en fonte de fer, érigées à partir de 1839, dans quatre des cinq carrés composant les jardins des Champs-Elysées, entre la place de la Concorde et le Rond-Point des Champs-Elysées. 

Comme à son habitude, l’architecte fit appel à différents artistes afin de les singulariser par leurs sculptures. 

Identiques dans la partie inférieure, elles sont toutes constituées d’un bassin circulaire, d’un piédestal à pans coupés orné de coquilles et d’une vasque soutenue par des dauphins et décorées de palmettes ainsi que, pour trois d’entre elles, de douze têtes de lions crachantes. 

Celle placée dans le carré des Ambassadeurs (près de l’espace Cardin, ancien théâtre des Ambassadeurs), est dominée par une Vénus au bain réalisée par Francisque Duret. 

En face, de l’autre côté de l’avenue, pour la fontaine du carré Le Doyen, Louis Desprez a sculpté une Diane au milieu des roseaux

Jean-Auguste Barre a quant à lui personnifié sous la forme de quatre enfants les Saisons qui ornent la fontaine du Cirque, près du théâtre Marigny, et celle-ci est surmontée d’une deuxième vasque ornée de têtes de sangliers. 

La fontaine de l’Elysée, au proche voisinage de la grille du Coq, est plus modestement coiffée d’une vasque sans têtes de lions d’où se déverse l’eau. 

A noter, qu’hormis cette dernière, les trois autres semblent laissées dans un état d’abandon inquiétant, compte tenu de l’énorme cicatrice de rouille qui gangrène désormais le corps de la belle Vénus dénudée de la fontaine des Ambassadeurs !  

Fort heureusement, les quatre bassins circulaires et les deux bassins de forme oblongue, disposés vers 1900 sur les pelouses situées aux abords du Grand Palais et du Petit Palais, avec leurs gerbes de roseaux en fonte de fer, sont toujours en activité.



Bassins du Rond-Point des Champs-Elysées

Rond-Point des Champs-Elysées

Métro : Franklin-D-Roosevelt


Les six bassins circulaires en marbre qui ornent les massifs floraux du Rond-Point des Champs-Elysées, aménagés en 1863 par Gabriel Davioud s’étaient enrichis, en 1958, de lamelles de verre, en cristal de Baccarat, d’où jaillissait l’eau en autant de gerbes majestueuses. ,

Ces dernières réalisations, auxquelles collaborèrent les maîtres verriers René Lalique et Max Ingrand, longtemps laissées à l’abandon ces dernières années ont été remplacées au printemps 2019 par les créations des frères Ronan et Erwan Bouroullec, que les Parisiens ont comparés à des tuyaux de douche ! 

Coût de l’opération : 6, 3 millions d’€, selon Le Monde, daté du 14 mars 2019 !


Bassin du Grand Palais

Square Jean-Perrin, avenue du Général-Eisenhower

Métro : Champs-Elysées-Clemenceau


Construits à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, le Grand Palais et le Petit Palais vont quelque peu modifier la physionomie des jardins des Champs-Elysées, restés pratiquement inchangés depuis cette date. 

Par la suite, afin d’agrémenter l’avant-cour du Grand Palais, face à l’escalier monumental donnant accès aux galeries d’exposition, du côté de l’actuelle avenue du Général-Eisenhower, un petit square fut dessiné et un bassin placé en son centre. 

Destiné à l’origine aux jardins du Carrousel, ce grand bassin circulaire en marbre blanc a été réalisé en 1910 par Raoul Larche. 

Baptisé La Seine et ses affluents, en hommage aux rivières qui donnèrent naissance à la capitale, il est décoré de trois groupes allégoriques particulièrement représentatifs du style de l’époque. Ainsi qu’en témoignent les riantes naïades allongées jouant avec de nombreux enfants au milieu d’une luxuriante végétation de plantes aquatiques. 


Bassins de Petit Palais

Petit Palais, avenue Winston-Churchill

Métro : Champs-Elysées-Clemenceau


Dans la cour intérieure du Petit Palais, bâti en 1900 par l’architecte Charles Girault, le sculpteur Raoul Lamourdedieu a réalisé en 1937 les trois bassins curvilignes de style Art déco, qui s’étirent le long de la colonnade en demi-cercle, au centre d’un luxuriant jardin. 

Recouverts de pièces de céramique de ton bleu turquoise, violet et or, ils apportent une touche hispano-mauresque à ce bâtiment relativement académique où sont exposées les collections artistiques de la Ville de Paris et qui vient d’être entièrement rénové. 

L’illusion serait complète cependant si, là encore, on pensait à les alimenter en eau !


Fontaine Alfred de Musset

Cours la Reine, avenue Frankin-Roosevelt

Métro : Franklin-D.-Roosevelt


Dans la partie des jardins des Champs-Elysées située à l’arrière du Grand-Palais, à l’angle du cours la Reine et de l’avenue Franklin-Roosevelt, se dresse la fontaine réalisée en 1910 par le sculpteur Alphone Moncel en hommage à Alfred de Musset. 

Sur celle monumentale fontaine, encadrée de colonnes brisées à l’antique et baptisée Le Rêve du poète, on peut voir l’artiste, sculpté dans la pierre, entouré de nombreux personnages au cœur d’un paysage particulièrement romantique. 

Il se livre à une profonde méditation poétique tandis que l’eau s’écoule dans un bassin à ses pieds et chemine ensuite dans un petit ruisseau creusé en contrebas des jardins. 


Fontaine François-1er     

Place François-1er     

Métro : Franklin-D.-Roosevelt ou Alma-Marceau


Cette fontaine est la copie conforme de celle rencontrée sur la Place Salvador-Allende, dans le 7e arrondissement. 

Normal, c’était l’une des deux fontaines jumelles conçues en 1864-1865 pour la place de la Madeleine, par l’architecte Gabriel Davioud et le sculpteur François-Théophile Murget. 

Cette dernière, sans eau et dans un moins bon état de conservation que sa consoeur, fut transférée à son emplacement actuel en 1909.


Fontaine Marta Pan

26, avenue des Champs-Elysées

Métro : Franklin-D-Roosevelt


Le patio de la galerie commerciale du 26, avenue des Champs-Elysées s’orne d’une monumentale fontaine réalisée en 1982 par Martan Pan. 

Elle est constituée d’un mur en granit bleu du Labrador (Norvège) de sept mètres de haut et seize de large, en forme de proue de navire sur lequel ruissellent les jets d’eau. 

Au sol, un bassin ondulatoire est ponctué à son extrémité par trois cônes de granit gris poli d’Afrique du Sud. 


Fontaine Marcel-Pagnol

Square Marcel-Pagnol, place Henri-Bergson

Métro : Saint-Augustin


Ce jardin, réalisé en 1867 par l’ingénieur Alphand, est l’un des vingt-quatre squares créés à Paris sous le Second Empire. 

Aménagé au centre de l’ancienne place Laborde, il a été reconstitué en grande partie sur dalle en 1969, lors de la construction du parking souterrain. 

Il s’ornait à l’origine d’une fontaine dessinée par l’architecte Gabriel Davioud. 

Elle a été remplacée par celle en fonte moulée, plus ou moins du même style, que l’on peut voir aujourd’hui. 

Mais désormais les tritons moustachus, sous la première vasque, et les têtes d’enfants, sous la deuxième, ne crachent plus aucune eau, les vasques ainsi que le bassin circulaire ayant été recyclés en jardinières pour plantes saisonnières.



Fontaine le Génie de la mer

Mairie du 8e arrondissement, 3, rue de Lisbonne

Métro : Saint-Augustin ou Europe

 

La mairie du 8e arrondissement s’est installée en 1926 dans les murs de l’hôtel particulier que le riche industriel Jean-François Cail s’était fait construire en 1866 par l’architecte Albert Labouret.

C’est de cette époque que date la fontaine Le Génie de la mer, dite aussi fontaine Cail, érigée dans la cour intérieure, au centre du mur pignon du bâtiment ouvrant sur le boulevard Malesherbes. 

Elle a été réalisée par le sculpteur Pierre-Edouard Charrier. 

Cette majestueuse fontaine murale, caractéristique du goût italianisant du Second Empire, est composée d’une niche en cul-de-four encadrée par deux colonnes à bossages vermiculés supportant un fronton aux armes du commanditaire, dont on découvre le buste en bronze dans une niche circulaire placée juste au-dessus. 

Au centre de la fontaine, le groupe allégorique sculpté en ronde-bosse permet d’admirer une plantureuse divinité botticellienne assise dans un coquillage et tenant une coque de navire entre ses mains. 

Entourée de deux chérubins, elle trône au dessus d’un mascaron à tête de triton, en bronze, crachant dans une vasque d’où l’eau retombe ensuite dans le grand bassin à travers quatre petits mascarons à tête de lions. 

De part et d’autre des colonnes, cette fontaine enchâssée de marbre polychrome est complétée de deux décorations sculptées en hauts-reliefs mêlant à la symbolique marine celles du travail, du commerce et de l’industrie.

 Autant d’éléments qui firent la fortune de l’ancien « génie » de ces lieux.  


Naumachie du parc Monceau

Parc Monceau, boulevard de Courcelles

Métro : Monceau


En 1860, la « folie de Chartres », propriété du duc d’Orléans, fut transformée en jardin public, selon les vœux de Napoléon III. 

La moitié des terrains donnera naissance au parc Monceau, tandis que l’autre moitié fut revendue aux frères Pereire, qui procéderont à une vaste opération immobilière alentour. 

Le parc actuel, remanié au Second Empire par l’ingénieur Alphand et l’architecte Davioud, à conservé plusieurs fausses ruines et vestiges de l’ancien jardin pittoresque dessiné par Carmontelle dans le dernier quart du XVIIIe siècle. 

En témoigne le large bassin ovale, à l’est de la rotonde de Ledoux (à l’entrée principale du parc, du côté du boulevard de Courcelles), qui, elle, est un véritable vestige de l’ancien mur des Fermiers Généraux. Cette singulière pièce d’eau, imaginée par Carmontelle sous la forme d’une naumachie - en référence au grand bassin où se déroulaient les spectacles de combat naval dans la Rome antique -, serait entourée de colonnes provenant de la chapelle en rotonde qu’avait commencée à faire bâtir Catherine de Médicis contre la basilique de Saint-Denis pour abriter son futur tombeau ainsi que celui d’Henri II. 

Texte et photos : © Jacques Barozzi

par Jacky Barozzi 02 mai, 2024
Adopté par Mimi, le Chartreux de Corine, l'amie de ma petite soeur Marinette, du côté de Flayosc. Séjour dans le Sud, entre Flayosc (Var) et Cannes (Alpes-Maritimes) du 17 au 30 avril 2024.
par Jacky Barozzi 08 avr., 2024
Sandrine, assisse au soleil sur un banc du square Trousseau , au faubourg Saint-Antoine, observait, tout en achevant d’avaler un sandwich, des enfants jouant dans l’aire de jeux, au milieu du grand bac à sable. Une jeune femme blonde d‘une vingtaine d’années et son compagnon, un beur du même âge, accompagnés de leur gamin, se dirigèrent vers le kiosque à musique, au centre du jardin. Là, ils s’installèrent sur les marches. Le père sortit une balle de son sac à dos et la donna au garçon, qui courut rejoindre les autres enfants dans l’aire de jeux voisine du kiosque. Sandrine alluma une cigarette et fuma voluptueusement, les yeux mi-clos, le visage offert aux rayons du soleil. Plongées dans ses rêves, elle fut soudain ramenée à la réalité par la voix d’une jeune femme : – Pourrais-je vous emprunter votre briquet, s’il-vous-plait ? Rouvrant les yeux, Sandrine découvrit la blonde du kiosque. Elle tira un briquet de son sac, posé à côté d’elle sur le banc, et le tendit en souriant à la mère du petit garçon. Sans plus de façon, celle-ci repartit jusqu’au kiosque où elle donna à son tour le briquet à son conjoint. Malgré la distance, Sandrine perçu toute l’action : le jeune homme chauffa une barrette de cannabis et se confectionna un joint, qu’il alluma, avant de rendre le briquet à sa compagne. Celle-ci revint en direction de Sandrine et lui redonna son briquet – Merci beaucoup, dit-elle. – Il n’y a pas de quoi, répondit Sandrine, toujours souriante. 
par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
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