
« Un simple accident » de Jafar Panahi, avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari et Ebrahim Azizi.
La dernière Palme d’or du festival de Cannes est un film particulièrement dérangeant.
L’histoire d’un homme qui retrouve son bourreau et la possibilité de se venger.
Que feriez-vous à sa place et que fera t-il ?
L’occasion pour Jafar Panahi qui, bravant les dangers, refuse toujours de vivre en dehors de son pays, de nous offrir, à partir d’un scénario très élaboré, un film en forme de réflexion sur un Iran d’anticipation : celui d’après le régime des mollahs.
Malgré un ton de comédie à l’italienne et la référence à « En attendant Godot » de Beckett, son film évoque plutôt les pièces de théâtre du Sartre de l’immédiate après Seconde Guerre mondiale.
Plus existentialiste et politique, que proprement absurde.
A travers leurs situations et actions, ses personnages vont-ils consentir à se salir les mains ?
Entre vengeance et pardon, laisser leurs pulsions prendre le pas sur la raison ?
Se ravaler au rang de leurs tortionnaires ?
Autant de questions qui nous renvoient à notre propre condition d’êtres humains, où la frontière n’est jamais nettement bien délimitée entre les héros et les salauds.
D’où le malaise que l’on ressent à la projection du film, comme si nous étions tous un peu Persan.
Un malaise salutaire et universel !
https://www.youtube.com/watch?v=0BauGBbx9u8



