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Le monument aux morts du cimetière du Père-Lachaise, oeuvre du sculpteur Paul-Albert Bartholomé (1848-1928). Erigé entre 1887 et1899 à l’extrémité de l’allée principale et dédié à tous les morts sans distinction, célèbres ou anonymes (détail).






C’est la Toussaint, allons au cimetière ! les jardins des morts y sont particulièrement vivants, colorés et fleuris. A Paris, ce sont d’exceptionnels espaces naturels, propices à la promenade et à la méditation. Du fait des nombreuses célébrités qui y reposent et de leur richesse et diversité en matière d’art funéraire, ce sont aussi, tout à la fois, de véritables jardins-panthéons et des musées en plein air. L’occasion de retracer pour les lecteurs leur histoire, d’en évoquer les tombes les plus visitées et de recenser les personnalités qui y ont élu domicile ces dernières années.





LE CIMETIERE DU PERE-LACHAISE


Entrée principale : 8, boulevard de Ménilmontant

20e arrondissement.

Métro : Père-Lachaise.



   Ouvert depuis le 21 mai 1804, le cimetière de l'Est, communément appelé cimetière du Père-Lachaise, est la nécropole la plus prestigieuse et la plus visitée de la capitale. 

Un million de personnes y ont été inhumées à ce jour et plus de deux millions de visiteurs s'y rendent chaque année. 

   Entre 1824 et 1850, six agrandissements successifs permettent au Père-Lachaise d'atteindre sa surface actuelle, soit 44 hectares. 

   Aujourd'hui le cimetière totalise 70 000 concessions environ.

   Paradis des oiseaux et des chats, et tout récemment des renards, c’est aujourd'hui le plus grand jardin intramuros de Paris. 

   Il est ombragé de plus de 4 200 arbres, essentiellement des érables, des frênes, des thuyas et des marronniers auxquels s'ajoutent quelques platanes, robiniers, hêtres, tilleuls, acacias, sophoras, noyers...

   L'heureuse harmonie qui règne ici entre la nature et la sculpture fait de la nécropole un remarquable musée en plein air de l'art funéraire et de la sculpture. 

   La partie la plus ancienne du cimetière, la plus proche de l'entrée principale, a été classée en 1962 au titre des sites historiques et pittoresques. 

   Là, 33 000 tombes sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. 

   A l'intérieur de ce secteur, une zone importante d'environ dix hectares, la plus accidentée de la nécropole, est dite romantique en raison des nombreux représentants de ce courant qui y sont inhumés, tels Chopin ou Géricault.

   Tandis qu’ont été classés monuments historiques : Le mur des Fédérés, Le monument aux morts du sculpteur Bartholomé, ainsi que les tombes d'Héloîse et Abélard, de Molière et de La Fontaine ou de l'abbé Delille.


   

Tombe de l'acteur Gaspard Ulliel, 44e div.



   Ici, aux tombes cultes d’Edith Piaf, d’Oscar Wilde, de Jim Morrison, d’Yves Montand et Simone Signoret ou de l’inamovible mage Allan Kardec se sont adjointes durant la dernière décennie celles de :

La chanteuse Patachou (1918-2015), dans la 2e division ; du cinéaste Claude Chabrol (1930-2010) et du chanteur Manu Solo (1963-2010), 10e div. ; de l’auteur-compositeur-interprète et comédien Alain Bashung (1947-2009), 13e div. ; du metteur en scène de théâtre et d'opéra et cinéaste Patrice Chéreau (1944-2013), 16e div. ; de l’auteur-compositeur-interprète et comédien Jacques Higelin (1940-2018), 20e div. ; de l’humoriste Sylvie Joly (1934-2015), 25e div. ; du Compagnon de la Libération et collectionneur d’art Daniel Cordier (1920-2020), 27e div. ; du chanteur Gérard Berliner (1956-2010), du saxophoniste et chanteur camerounais Manu Dibango (1933-2020) et de l’acteur Gaspard Ulliel (1984-2022), 44e div. ; de l’actrice Annie Girardot (1931-2011), de la cinéaste Chantal Akerman (1950-2015), du chanteur Michel  Delpech (1946-2016), de la comédienne et chanteuse Marie Laforêt (1939-2019) et de l’actrice et chanteuse Anna Karina (1940-2019), 49e div. ; du comédien Claude Brasseur (1936-2020), qui a rejoint son père Pierre Brasseur (1905-1972), 59e div. ; du parolier et chanteur Georges Moustaki (1934-2013), 95e div. et du chanteur fantaisiste Henri Salvador (1917-2008), 97e div.




Anna Karina, 49e div. du Père-Lachaise.





LE CIMETIERE DU MONTPARNASSE


Entrée principale : 3, boulevard Edgar-Quinet.

14e arrondissement.

Métro : Edgar-Quinet.



   Le cimetière du Sud, communément appelé cimetière du Montparnasse, a ouvert ses portes le 25 juillet 1824.

   Avec ses 19 hectares, la deuxième nécropole intramuros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts de la capitale.

   On y dénombre 1 200 arbres, essentiellement des tilleuls, des sophoras, des thuyas, des érables, des frênes et des conifères. 

   Depuis son ouverture, plus de 300 000 personnes ont été enterrées à Montparnasse. Le cimetière compte aujourd'hui 35 000 sépultures et un millier de morts y sont inhumés chaque année.





Jane Birkin (1946-2023), 11e div. du cimetière du Montparnasse.





   Là, parmi les tombes du poète Baudelaire, de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, de Serge Gainsbourg ou de Marguerite Duras sont apparues, plus récemment, celles de : l’ancien président de la République Jacques Chirac (1932-2019), 1re div. ; de la créatrice de mode Sonia Rykiel (1930-2016), 2e div. ; de l’éditrice et écrivaine Régine Deforges (1935-2014) et de sa belle-soeur la comédienne Anne Wiazemsky (1947-2017) ; de la poétesse Andrée Chedid (1920-2011), 3e div. ; de la comédienne Caroline Cellier (1945-2020), qui a rejoint son époux Jean Poiret (1926-1992) ; du cinéaste Alain Resnais (1922-2014) ; du dessinateur Georges Wolinski (1934-2015), tué dans l’attentat contre Charlie Hebdo et sa femme la journaliste et romancière Maryse Wolinski (1943-2021), 4e div. ; de l’actrice Michèle Morgan (1920-2016), qui a rejoint son compagnon, le réalisateur Gérard Oury (1919-2006) ; et de la tombe familiale de Simone Veil (1927-2017), dont la dépouille a été transférée au Panthéon en 2018 en compagnie de celle de son mari, 5e div. ; de la chanteuse Juliette Greco (1927-2020) et son dernier mari, le pianiste et compositeur Gérard Jouannest (1933-2018) ; de l’auteur-compositeur et chanteur Christophe (1945-2020), de son vrai nom Daniel Bevilacqua, l’une des premières victimes du coronavirus et de l’écrivain et explorateur Jean Raspail (1925-2020), 7e div. ; du violoniste Didier Lockwood (1956-2018) et du journaliste Henry Chapier (1931-2019), 8e div. ; de la cinéaste Agnès Varda (1928-2019), qui a rejoint son mari, le cinéaste Jacques Demy (1931-1990) ; du journaliste Jean Daniel (1920-2020) ; du psychanalyste et écrivain Jean-Bertrand Pontalis (1924-2013) ; de l’auteur de bande dessinée Jean Giraud alias Mœbius (1938-2012) et de la comédienne Sophie Desmarets (1922-2012), 9e div. ; la journaliste Claude Sarraute (1927-2023), qui a rejoint son époux, le philosophe et académicien Jean-François Revel (1924-2006) et de l’helléniste et académicienne Jacqueline de Romilly (1913-2010), 10e div. ; du comédien Laurent Terzieff (1935-2010) ; de l’actrice Mireille Darc (1938-2017) ; de l’écrivain Georges-Emmanuel Clancier (1914-2018) ; de l’écrivain Michel Ragon (1924-2020) ; de l’actrice et chanteuse Jane Birkin (1946-2023), 11e div. ; la danseuse et chanteuse Zizi Jeanmaire (1924-2020), qui a rejoint son mari le chorégraphe et danseur Roland Petit (1924-2011) ; du cinéaste Eric Rohmer, pseudonyme de Maurice Schérer (1920-2010) ; du peintre Pierre Soulages (1919-2022), 13e div. ; du journaliste politique Jean-Pierre El Kabbach (1937- 2023), 18e div. (emplacement provisoire) ; du comédien Jean Piat (1924-2018) ; de l’écrivain Stéphane Hessel (1917-2013) ; de l’historienne et académicienne Hélène Carrère d'Encausse (1929-2023), 27e div.





Agnès Varda et Jacques Demy, 9e div. du cimetière du Montparnasse.








LE CIMETIERE DE MONTMARTRE


Entrée principale :

20, avenue Rachel. 18e arrondissement

Métro : Place-de-Clichy



   Le cimetière du Nord, communément appelé cimetière de Montmartre, a ouvert ses portes le 1er janvier 1825.

   D'une superficie de près de 11 hectares, il s'étend à l'ombre de quelque 750 arbres, essentiellement des érables, auxquels s'ajoutent quelques marronniers, tilleuls et thuyas. 

   Cette paisible nécropole vallonnée, où Berlioz aimait tant venir se promener et où il repose désormais, ainsi que Stendhal, Alexandre Dumas fils, Sacha Guitry, Jacques Offenbach, Louis Jouvet, François Truffaut ou Dalida, a accueilli dernièrement les tombes de : l’acteur franco-britannique Michael Lonsdale (1931-2020), 4e div. ; l’animateur de radio et créateur des Francofolies de la Rochelle Jean-Louis Foulquier (1943-2013) ; le couturier Pierre Cardin (1922-2020), 5e div. ; le compositeur-interprète Pierre Barouh (1934-2016), 9e div. ; le chanteur Dick Rivers, de son vrai nom Hervé Forneri (1945-2019), 11e div. ; le musicien et compositeur Fred Chichin (1954-2007), créateur avec sa compagne la chanteuse Catherine Ringer du groupe rock des Rita Mitsouko ; de l’éditeur et écrivain Jean-Marc Roberts (1951-2013), 12e div. ; de l’acteur Jean-Claude Brialy (1933-2007), qui s’est installé pour l’éternité au voisinage de La Dame aux Camélias, 15e div. ; de la dessinatrice de bandes dessinées Claire Bretécher (1940-2020), 20e div. ; du peintre Georges Mathieu (1921-2012) ; du cinéaste Jacques Rivette (1928-2016) ; de la comédienne et chanteuse Jeanne Moreau (1928-2017), 21e div. ; du réalisateur de télévision Marcel Bluwal (1925-2021) ; de la chanteuse France Gall (1947-2018), qui repose désormais auprès de son époux Michel Berger (1947-1992) et de leur fille Pauline, morte en 1997, à l'âge de 19 ans, 29e div. ; du dessinateur et caricaturiste Maurice Sinet dit Siné (1928-2016) ; de l’écrivain et scénariste Patrick Cauvin, pseudonyme de Claude Klotz (1932-2010) ; du chanteur Daniel Darc (1959-2013), 30e div. ; du comédien Michel Galabru (1922-2016) et de la journaliste radio Marie Laurentin dite Ménie Grégoire (1919-2014), 32e div.

 


 

France Gall et Michel Berger, 29e div. du cimetière de Montmartre.





   Sans oublier le célèbre cabaretier Michou (1931-2020), au centre du cimetière Saint-Vincent (18e arr.) et l’actrice Emmanuelle Riva (1927-2017), dans la 4e div. du cimetière de Charonne (20e arr.).




Pour en savoir plus

https://www.lelezarddeparis.fr/cimetières




Michou, cimetière Saint-Vincent à Montmartre.




Texte et photos : © Jacques Barozzi





par Jacky Barozzi 02 mai, 2024
Adopté par Mimi, le Chartreux de Corine, l'amie de ma petite soeur Marinette, du côté de Flayosc. Séjour dans le Sud, entre Flayosc (Var) et Cannes (Alpes-Maritimes) du 17 au 30 avril 2024.
par Jacky Barozzi 08 avr., 2024
Sandrine, assisse au soleil sur un banc du square Trousseau , au faubourg Saint-Antoine, observait, tout en achevant d’avaler un sandwich, des enfants jouant dans l’aire de jeux, au milieu du grand bac à sable. Une jeune femme blonde d‘une vingtaine d’années et son compagnon, un beur du même âge, accompagnés de leur gamin, se dirigèrent vers le kiosque à musique, au centre du jardin. Là, ils s’installèrent sur les marches. Le père sortit une balle de son sac à dos et la donna au garçon, qui courut rejoindre les autres enfants dans l’aire de jeux voisine du kiosque. Sandrine alluma une cigarette et fuma voluptueusement, les yeux mi-clos, le visage offert aux rayons du soleil. Plongées dans ses rêves, elle fut soudain ramenée à la réalité par la voix d’une jeune femme : – Pourrais-je vous emprunter votre briquet, s’il-vous-plait ? Rouvrant les yeux, Sandrine découvrit la blonde du kiosque. Elle tira un briquet de son sac, posé à côté d’elle sur le banc, et le tendit en souriant à la mère du petit garçon. Sans plus de façon, celle-ci repartit jusqu’au kiosque où elle donna à son tour le briquet à son conjoint. Malgré la distance, Sandrine perçu toute l’action : le jeune homme chauffa une barrette de cannabis et se confectionna un joint, qu’il alluma, avant de rendre le briquet à sa compagne. Celle-ci revint en direction de Sandrine et lui redonna son briquet – Merci beaucoup, dit-elle. – Il n’y a pas de quoi, répondit Sandrine, toujours souriante. 
par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
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