
« Ingeborg Bachmann » de Margarethe von Trotta, avec Vicky Krieps, Ronald Zehrfeld et Tobias Resch.
Après la révolutionnaire Rosa Luxembourg (1986) et la philosophe engagée Hannah Arendt (2012), Margarethe von Trotta, 83 ans, portraitiste des grandes figures féminines allemandes les plus emblématiques, s’est attaquée au biopic de la poétesse et romancière viennoise Ingeborg Bachmann.
Le film a été présenté à la Berlinale 2023, mais il ne sort en salles que ces jours-ci.
C’est un film vintage, dont l’esthétique s’inspire de celle de Visconti et de Fassbinder.
Dans le rôle titre, Vicky Krieps campe, de façon distancée et crédible, une héroïne torturée par sa relation amoureuse avec le célèbre dramaturge suisse Max Frisch, alors qu’elle avait la trentaine et était déjà au faîte de sa gloire.
La rencontre de deux égos hypertrophiés, plus incompatibles que complémentaires.
Portrait d’une femme libre et émancipée, tant sur le plan intellectuel que sexuel, dont nous suivons les pas entre Paris, Vienne, Zurich, Rome et le désert égyptien.
Entre les conférences et les cocktails mondains, la cinéaste allemande nous restitue l’univers d’un milieu littéraire qui a à peu près disparu.
Malgré une « reconstitution d’époque » à la limite du chromo, le film m’a tenu sous son charme de bout en bout.
https://www.youtube.com/watch?v=pYzGsnyTYHo







