Entre Bastille et Stalingrad, la maire de Paris, Anne Hidalgo, voulait transformer la Promenade Richard-Lenoir sur le modèle des « ramblas » de Barcelone. Elle avait déjà commencé à faire scier les grilles et prévoyait de créer à terme une grande promenade plantée traversée d’une « vélorue ». Au grand dam des riverains. Le 24 juillet, le Conseil d’État a confirmé la suspension prononcée fin mai par le tribunal administratif. L’occasion d’évoquer ici l'histoire de la promenade.




PROMENADE RICHARD-LENOIR 1996

11° arr., boulevard Richard-Lenoir, boulevard Jules-Ferry, M° Bastille, Bréguet-Sabin, Richard-Lenoir, Oberkampf, République



   C’est sous le Consulat, en 1802, que Bonaparte fixa définitivement le projet de dérivation des eaux de l’Ourcq, étudié dès la fin du XVII° siècle mais jamais abouti, destiné à améliorer la navigation mais aussi à assurer un meilleur approvisionnement de la capitale en eau potable. Le canal de l’Ourcq devait alimenter le bassin de la Villette, inauguré en 1808, d’où partiraient deux nouvelles voies navigables, le canal Saint-Denis, ouvert à la navigation en 1821 et le canal Saint-Martin, ouvert en 1826.

   Le canal Saint-Martin, long de 4,5 kilomètres, coulait à ciel ouvert sur tout son parcours, depuis le bassin de la Villette jusqu’à celui de l’Arsenal où la dernière des neuf écluses, destinées à rattraper une dénivellation de près de 25 mètres, le mettait en communication avec la Seine. Seule existait alors, et dès l’origine du canal, la voûte située sous la place de la Bastille.




 

Sous la promenade actuelle coule toujours le canal.




   Cette voûte donna naissance au boulevard Richard-Lenoir, des noms de François Richard et Joseph Lenoir qui avaient installé rue de Charonne, en 1802, la première filature française de coton. Le boulevard Jules-Ferry, qui fait suite au boulevard Richard-Lenoir sur 300mètres, fut couvert bien plus tard, en 1906-1907.

   Sur le terre-plein central, d’une largeur de 30 mètres au- dessus de la voûte du canal, l’architecte Gabriel Davioud dessina 15 faux squares, identiques et à égale distance les uns des autres. Ces petits jardinets à la française, inaccessibles car clos de grilles, avaient la forme d’un rectangle terminé par deux demi-cercles, motif répété dans le bassin de pierre avec jet d’eau qui ornait le centre de chacune des pelouses ; aux deux extrémités de chaque jardinet, des massifs plantés camouflaient les 30 ouvertures de la voûte du canal. Cette promenade, élégante mais tout aussi fonctionnelle, était bordée par deux rangées d’arbres de chaque côté, longées par les voies réservées à la circulation.

   



La promenade Richard-Lenoir au niveau du marché Bastille.





   Dans les années 1920, elle avait cependant perdu toute sa superbe et seuls les squares Bréguet-Sabin et Richard- Lenoir, que l’on aménagea autour de deux des anciens bassins de Davioud, en rappelaient le souvenir, tandis que plus au nord, le square Jules-Ferry, sur la portion plus récemment couverte, s’ornait de la Grisette de 1830, sculpture en marbre de Jean-Bernard Descomps (1909).

   Dans les années 1960, le canal Saint-Martin fut menacé de disparition lorsqu’on imagina de le transformer, et le boulevard Richard-Lenoir à sa suite, en une véritable autoroute qui aurait relié l’aéroport du Bourget, au nord, à celui d’Orly, au sud ; ce projet ne fut finalement abandonné qu’en 1971 et c’est en 1992 qu’il fut décidé de redonner au terre-plein central des boulevards Richard-Lenoir et Jules- Ferry le caractère de promenade qu’ils avaient perdu.

   





   Achevé en 1996, ce mail large de 30 mètres et long de 1,8 kilomètre entre la Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple, alterne, entre les deux rangées d’arbres d’alignement, jardins ouverts et jardins clos – représentant plus de 2 hectares – avec les emplacements réservés aux marchés Bastille et Popincourt. Œuvre de l’architecte David Mangin et de la paysagiste Jacqueline Osty, il a été conçu de manière à évoquer l’eau qu’il recouvre : le centre de la promenade se situe légèrement en contrebas par rapport aux allées latérales, à la manière d’une rivière encadrée par ses berges aux bordures irrégulières ; trois passages figurent des passerelles permettant de passer d’une rive à l’autre tandis que la végétation a été choisie pour l’essentiel parmi des plantes de milieu humide.

 







   Tout au long du parcours, la présence du canal souterrain est rappelée par les dix-huit groupes de deux ouvertures rondes, mises en scène de part et d’autre des fontaines en marbre de Carrare avec jets d’eau créées par Jean-Max Llorca.





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