
« Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé » de Bogdan Mureşanu, avec Adrian Văncică, Nicoleta Hâncu, Emilia Dobrin, Iulian Postelnicu, Mihai Călin et Andrei Miercure.
A la veille de Noël 1989, la Roumanie est au bord de l’implosion.
Souvenons-nous.
Pour son premier long-métrage, le cinéaste roumain Bogdan Muresanu s’attache aux pas de six personnages en quête de liberté tout aussi susceptibles d’incarner, chacun à sa manière, l’étincelle qui va mettre le feu aux poudres du long régime dictatorial des époux Ceaușescu et précipiter leur chute.
Un petit film choral, pas très nouveau dans le fond et la forme, et cependant plein d’un grand mérite.
Le ton ici est à la comédie italienne, sans être pourtant franchement hilarant.
Du fait de son titre original, « Anul Nou Care N-A Fost », fidèlement traduit du roumain, qui annonce des lendemains où l’on ne rase malheureusement pas gratuit.
Même si le film s’en tient seulement à la période pré révolutionnaire d’un scénario occultant la suite des évènements.
D’autant plus que l’on se souvient aussi de la falsification médiatique de l’affaire des charniers de Timișoara.
D’un mensonge d’état l’autre.
Si hier, la somme des peurs et des lâchetés individuelles ne pouvait aboutir qu’à une société sans avenir, le passage du collectivisme autoritaire de l’Est à la démocratie consumériste de l’Ouest, n’est-il pas tout aussi illusoire ?
Une vigoureuse question que nous pose le film de Bogdan Mureşanu, Grand Prix au Festival de Venise, et explique en partie son succès, tant auprès de la critique que du public.
Un désenchantement universel, toujours d’actualité, qui déborde largement les frontières de la Roumanie.
https://www.youtube.com/watch?v=e-yVDCpUmTk







