« Bruno Reidal, confession d'un meurtrier » de Vincent Le Port, avec Dimitri Doré, Jean-Luc Vincent et Roman Villedieu.


 Au-delà des mots et mieux qu'eux, seul le cinéma permet de superbes reconstitutions de fragments de mémoire.

 Bruno Reidal, le héros du premier long métrage de Vincent Le Port, 36 ans, a bel et bien existé.

 Né en 1888, cet enfant sensible et intelligent, élevé dans une famille de rudes paysans du Cantal (mère sévère, père trop tôt disparu), où « tuer le cochon » était un cérémonial tout à la fois festif, culturel et économiquement nécessaire, parvint à intégrer, en tant qu’élève boursier, le séminaire de Saint-Flour. 

 Il découvrit très tôt que, chez lui, les pulsions sexuelles étaient irrémédiablement liées à des pulsions de meurtre : impossible de parvenir à l’éjaculation, lors de ses intenses séances masturbatoires, sans qu’il puisse imaginer tenir à sa merci, faire souffrir et finalement tuer l’un de ses petits camarades !

 Malgré les frayeurs de la damnation divine et le refuge dans le travail intellectuel acharné, Bruno Reidal, désoccupé, finit, au plus chaud des vacances de l’été 1905, à céder à ses plus noirs fantasmes et à passer à l’acte en poignardant puis décapitant un voisin de 13 ans. 

 Il était âgé alors de 17 ans.

 Suite à quoi, il se rendit de lui-même aux autorités.

 Afin de mieux "apprécier" ses actes, le célèbre professeur Alexandre Lacassagne, l'un des trois membres du collège d'experts amenés à se prononcer sur sa responsabilité civile et pénale, lui demanda de rédiger ses confessions, depuis ses premiers souvenirs jusqu’au jour du crime.

 Ce qu’en élève discipliné et consciencieux il fit, avec la meilleure volonté du monde, et qui lui valut d’être enfermé dans un hôpital psychiatrique, où il mourut treize ans plus tard, à l’âge de trente ans. 

 Ses cahiers ont directement inspiré le scénario du film de Vincent Le Port, de la même manière que  la documentation établie en 1973 par Michel Foucault avait aboutie au film de René Allio, « Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère » (1976).

 On se souvient que Pierre Rivière avait assassiné toute sa famille à coups de serpe, en 1835, dans l’Orne. 

 Mais là où le film de René Allio n’était pas dépourvu d’une certaine vision marxisante en usage à l’époque et renvoyait à la responsabilisation de la société toute entière, Vincent Le Port, qui ne manque pas de reconstituer les faits dans le milieu socio-économique où ils se sont déroulés, est plus centré sur la responsabilité propre à son personnage.

 Son film, plus clinique qu'analytique, évoquant l’empathie de François Truffaut pour le jeune héros de « L’enfant sauvage » et la distante rigueur d’un Robert Bresson, se présente sous la forme d’un bio pic, illustrant la courte et douloureuse vie de Bruno Reidal.

 Le film est joué par trois comédiens d’âges différents, d’où émerge tout particulièrement l’interprétation de Dimitri Doré.

 Celui-ci, en parfait ado ingrat et frêle, réussit l'exploit de rendre le visage de son personnage beau durant l’éphémère plaisir procuré par l’acte meurtrier ! 

 Précisons encore que, présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2021, où il a été salué à juste titre, ce film dérangeant, tant « le monstre » y apparaît si peu monstrueux, et souligné tout du long par la musique quasi métaphysique d’Olivier Messiaen, est interdit aux moins de 16 ans.

https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19595859&cfilm=267961.html



Bruno Reidal enfant boudeur, interprété par le jeune Roman Villedieu.



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Heidi 1ère. Le choix de Vita Nous avions pourtant décidé de ne jamais remplacer notre première chienne Heidi, morte la veille de sa seizième année, il y a bien longtemps maintenant. Achetée, tout juste sevrée, par Chedly dans une boutique animalière des quais de Seine, elle était arrivée par surprise chez nous, sans que je fusse le moins du monde consulté au préalable. Heidi était une adorable bâtarde de Loulou de Poméranie et de Fox Terrier et ressemblait à un renard blanc au pelage parsemé de quelques taches beiges, principalement concentrées autour de la tête. Elle était particulièrement vive, joueuse et très sociable avec les humains, qui étaient cependant priés de lui témoigner un certain intérêt, et les autres chiens, avec une nette tendance à la domination. Sinon, gare aux représailles ! Heidi était une vraie reine dans son genre. Quand, contre toute attente et prévisions, Vita est finalement entrée dans nos vies, il y a six mois, elle m’a tout de suite fait penser à Heidi, mais dans un format sensiblement plus minuscule. Même énergie, même curiosité, même tendance à vouloir tout régenter et même obsession pour la nourriture : pas question que l’on prenne tranquillement le moindre repas sans payer le quota qu’elle estime lui être dû. Après quoi seulement, elle s’en retourne à ses croquettes. Elle est pourtant toujours la première servie mais la dernière à sortir de table (ou d’écuelle) ! Ainsi était également Heidi. Au point que très vite, je me suis dis que Vita était la réincarnation d’Heidi. Mais comment, unilatéralement ou conjointement, Chedly et moi, sommes nous parvenus, quasi au premier regard, et à près de quinze ans de distance, à trouver le genre de chien (en l’occurence et sans discussion possible une chienne), qui nous convienne aussi bien ? Mystère…
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Vita part en croisière Elle connaissait déjà l’avion, le TGV et le RER et le tram et le bus et le métro et l’auto, mais, malgré trois séjours à la mer, elle n’avait jamais pris le bateau. C’est désormais chose faite ! Vita à l’honneur de vous annoncer qu’en ce dimanche de Pentecôte, elle est partie en croisière sur la Marne, avec ses deux papas adorés. Ce fut un agréable aller-retour entre Joinville-le-Pont et Neuilly-Plaisance d'environ trois heures par un bel après-midi printanier…
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Vita, la pile Duracel, qui nous use sans que l'on s'en serve ! Haute tension Est-ce un tic, est-ce un toc ? Plutôt un trop plein d’énergie. Vita est une pile qui ne s’use jamais, une cocotte minute à explosions récurrentes. Plusieurs fois dans la journée, elle a son quart-d’heure de folie. Après avoir tournoyé un temps en tentant d’attraper vainement sa queue et en aboyant, elle se lance soudainement dans une course effrénée à travers toutes les pièces de l’appartement. Reproduisant une sarabande à la circularité éclatée, en bondissant sur les canapés du salon, le lit de la chambre, replongeant aussitôt sur le parquet, slalomant entre les meubles, réduisant en accordéon les tapis rencontrés sur son passage. Ainsi, plusieurs fois à la suite. Quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, rien ne l’arrête, on a juste à se garer des voitures pour ne pas risquer de se la prendre de plein fouet dans les jambes. Ni Dieu ni maître, plus rien alors ne semble exister pour elle, hors l’ivresse de la vitesse ! Une vitesse aux dérapages incontrôlés qui parfois la fait se renverser, faire un tour latéral complet sur elle-même, pour aussitôt se rétablir sur ses jambes et reprendre le cours de sa danse frénétique et barbare, venue de quel instinct perdu et retrouvé ? On a plus qu'à attendre que ça passe, puis constater les dégâts du tsunami domestique qui s’est abattu sur la maison et tout remettre en place avant la prochaine séance…
par Jacky Barozzi 2 juin 2025
Devant le placard à friandise : "Sésame ouvre-toi !" Vita est une grosse vilaine Vita, de temps en temps se reçoit une petite fessée bien méritée. Mais toujours avec un journal roulé, jamais à la main, dévolue, elle, à la caresse. Il ne faut pas brouiller les messages, disent les vétérinaires. Vita a droit à sa friandise après avoir fait son pipi et son caca dehors. Cela, elle l'a bien compris et si en remontant à la maison on oublie par hasard de lui donner sa récompense, elle se pointe devant le placard à friandises, dans l’entrée, et nous regarde d’un air quémandeur, lourd de reproche. On lui dit aussi, « c’est bien », avec une caresse, ou « ça non ! », en haussant le ton, selon qu’elle fait bien ou mal. Mais le journal roulé, un gratuit pas très épais, elle le craint et le plus souvent nous avons juste à l’en menacer, pour qu’elle file à sa couche et nous tourne le dos, vexée. Pour un bref moment. Car comme tous les chiens, Vita, dotée néanmoins d'une bonne mémoire, vit l’instant présent, et n’est pas rancunière. Elle est bien vite submergée par l’affection qu’elle semble nous porter et qu’elle nous manifeste avec beaucoup d’enthousiasme à chaque fois. Notamment lorsque l’un ou l’autre d'entre nous rentre à la maison après un plus ou moins long temps d’absence. Il parait que les chiens n'ont pas vraiment la notion du temps ? Mais il faut bien avouer que Vita est, fondamentalement, une petite chienne adorable !
par Jacky Barozzi 1 juin 2025
Le narrateur et son héroïne. Les aventures de Vita Premier bain Bien que nous l’ayons emmenée plusieurs fois à la mer, Vita ne s’était jusqu’alors jamais baignée. Tout juste trempé les pieds. Hier après-midi (mardi 27 mai 2025, le lendemain de son huitième mois d’anniversaire), tandis que je la promenais dans le bois de Vincennes, elle est tombée dans la rivière et n’arrivait plus à remonter. J’ai dû la tirer en l’empoignant par son harnais. Voilà comment cela s’est passé. Parvenu dans un coin solitaire de la forêt, je l’avais détachée. Comme à son habitude, elle s’est mise à gambader partout. Curieuse et casse cou, téméraire mais pas suicidaire, elle s’était précipitée pour aller laper l’eau, plus goûteuse, de la rivière (artificielle, créée sous Napoléon III), placée quelques centimètres au-dessous du niveau du sol et bordée de gros cailloux mousseux. Malgré une approche précautionneuse, elle a glissé et plongé directement dans l’eau, plouf ! Elle n’avait plus pied et tentait, en me regardant d’un air désespéré, de grimper sur la rive en s’agrippant à la terre boueuse et reglissant aussitôt dans l’eau. Quand je l’ai retirée, elle était entièrement trempée et ressemblait à un gros rat efflanqué aux poils collés par paquets. Elle s’est violemment ébrouée et s’est roulée illico dans la terre ocre et poudreuse de l’allée jouxtant la rivière. Autant dire qu’à son retour, à la maison, à deux pas du bois, elle a eu droit à un nouveau… bain mais avec shampoing cette fois-ci !
par Jacky Barozzi 27 mai 2025
Avril en Catalogne Agréable séjour à Villanova i la Geltrú, du 2 au 23 avril 2025, avec Chedly et notre chienne Vita.