
« Les Enfants rouges » de Lotfi Achour, avec Ali Helali, Yassine Samouni et Wided Dadebi.
Au centre de paysages rudes et superbes de la Tunisie du centre-ouest à la frontière de l’Algérie, une communauté pastorale se voit livrée à elle même.
Entre une administration lointaine et inefficace, sinon indifférente à leur sort, et des terroristes qui campent sur leurs montagnes, les villageois, qui ont vu déjà leurs territoires réduits par la pose de mines, doivent, tels des agneaux face aux loups, subir en sus l’égorgement de l’un d’entre eux.
S’inspirant de la décapitation par les djihadistes d’un jeune berger en 2015, Lotfi Achour nous donne à voir un film archaïque beau comme une tragédie grecque réactualisée, ici, par des actes ressortissants de la barbarie contemporaine.
Porté par des acteurs plus vrais que nature et plus nature qu’acteurs, dont le bouleversant Ali Helali dans le rôle d’Achraf, le jeune berger chargé de rapporter, en guise d’avertissement, la tête de son cousin à ses parents, le cinéaste tunisien déclare qu’il a emprunté le titre du film à une expression de la région.
Une région où le qualificatif de rouge, associé à un homme, une femme, ou un enfant, exprime avant tout son courage.
Rien à voir donc avec le marché parisien des Enfants-Rouges, installé à l’emplacement d’un ancien hospice accueillant les enfants trouvés, qui étaient habillés eux de vêtements rouges, symbolisant la charité chrétienne.
Rouge comme le courage, la dignité et la solidarité dont témoignent tous les hommes et les femmes du film.
https://www.youtube.com/watch?v=2Dz07t9SflY







