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Cannes la Croisette,  mars 1960


JACQUES BAROZZI







JE ME SOUVIENS

 




                        Le titre, la forme et, dans une certaine

    mesure, l’esprit de ces textes s’inspirent

   des Je me souviens de Georges Perec, qui 

   avait été influencé, lui-même, par les

   I remember de Joe Brainard.         





1


  Je me souviens de Georges Perec, sans accent, avec sa tignasse afro et sa barbe de barde.



2


  Je me souviens quand les produits de consommation n’avaient pas de codes-barres.



3


  Je me souviens du cinéma Le Wepler, place de Clichy, et de ses cendriers incrustés dans les accoudoirs pour les fumeurs.



4


  Je me souviens de Sophia Loren se promenant sur la Croisette entourée d’une nuée de photographes.



5


  Je me souviens qu’à ma demande d’autographe Manitas de Plata a signé d’une croix.



6


  Je me souviens de l’ancien Palais des Festivals de Cannes.



7


  Je me souviens de l’arrivée des nouveaux francs.



8


  Je me souviens de Mouna Aguigui.



9


  Je me souviens d’une repasseuse en chambre qui, depuis sa mansarde, donnait à entendre à tout l’immeuble l’intégrale des chansons de Tino Rossi.



10


  Je me souviens que ma cousine Jeanne-Marie menaçait ses filles de leur donner une gifle que le mur leur en rendrait une autre.



11


  Je me souviens d’un camarade de classe en terminale qui voulait toujours que je lui achète La Cause du Peuple.



12


  Je me souviens des beignets de fleurs de courgette.



13


  Je me souviens que je collectionnais des timbres de l’Afrique équatoriale française (AEF) et de l’Afrique occidentale française (AOF). De l’Indochine aussi.



14


  Je me souviens du lait froid au cacao qu’on nous distribuait en classe.



15


  Je me souviens des premiers films porno distribués en salle.



16


  Je me souviens de mon premier « Transistor ».



17


  Je me souviens de l’arrivée des Pieds-Noirs d’Algérie.



18


  Je me souviens qu’avant de découvrir Paris je connaissais la plupart de ses rues grâce au

« Monopoly ».



19


  Je me souviens des Maîtres du Mystère, le mercredi soir à la radio.



20


  Je me souviens que la Bégum, avant d’épouser l’Aga Khan, avait été vendeuse en pâtisserie puis Reine de Beauté.



21


  Je me souviens que Pauline Carton tournait toujours des rôles de bonne dans les films de Sacha Guitry.



22



  Je me souviens que ma cousine Jeanne-Marie avant de me demander de faire une course ou de lui rendre un service commençait toujours sa phrase par : « Sans te commander… »



23


  Je me souviens que j’ai toujours préféré les éclairs au café à ceux aux chocolat. Idem pour les religieuses.



24


  Je me souviens que le premier disque classique que j’ai acheté était Les Concertos pour violon de Paganini.



25


  Je me souviens que j’avais le béguin pour la prof de Sciences Nat.



26


  Je me souviens de « Ô Catarinetta bella tchi tchi ».



27


  Je me souviens que mon père jouait aux cartes avec le champion cycliste Apo Lazaridès. 



28


  Je me souviens que l’on m’appelait le Parisien, parce que je n’avais pas d’accent. 



29


  Je me souviens que je lisais régulièrement le magazine Frimoussette, plutôt destiné aux petites filles.



30


  Je me souviens que les films de Joselito, l’enfant à la voix d’or me faisaient pleurer.



31


  Je me souviens que la première fois que je suis allé au théâtre c’était au Casino des Fleurs de Cannes. J’y ai vu Le Voyageur sans bagages de Jean Anouilh, joué par la troupe locale des Tréteaux de France.



32


  Je me souviens qu’un élève ayant choisi un texte de Sainte-Beuve comme sujet de dissertation avait conclu son devoir par ces mots : « Et la sainte avait raison."



33


  Je me souviens de mes premiers blue jean’s, achetés au Stock américain.



34


  Je me souviens d’avoir vu Les Oiseaux, d’Alfred Hitchcock, au cinéma Le Vox, rue d’Antibes.



35


 Je me souviens que le Paillon traversait Nice, avant d’être recouvert.



36


  Je me souviens que Dalida a tenté de mettre fin à ses jours après le suicide de Luigi Tenco à San Remo.



37


  Je me souviens d’une jeune veuve dont le mari avait été tué à la Guerre d’Algérie.



38


  Je me souviens des fesses de Michel Polnareff.



39


  Je me souviens de Jean XXIII.



40


  Je me souviens qu’un jour quelqu’un a éteint brutalement la radio pour que je n’entende pas France Gall chanter Les sucettes à l’anis.



41


  Je me souviens que notre premier « Frigidaire » était un « Indésit ».



42


  Je me souviens de ma première guitare dont je n’ai jamais su jouer.



43


  Je me souviens d’Evelyne Leclercq, speakrine à la télé régionale Nice-Côte d’Azur.



44


  Je me souviens que j’avais souvent zéro à la dictée.



45


  Je me souviens que Sylvie Vartan était interdite de concert dans la région car des chaises avaient été cassées lors de son dernier récital.



46


  Je me souviens que l’on faisait bouillir les draps dans une lessiveuse.



47


  Je me souviens de l’époque où l’on parlait de « ballets roses » et de « ballets bleus » dans les journaux.



48


  Je me souviens de ma collection de porte-clés publicitaires.



49


  Je me souviens que l’on discutait âprement pour savoir qui de Mireille Mathieu ou de Georgette Lemaire était la nouvelle Piaf.



50


  Je me souviens que Sacha Distel fut l’amant de Brigitte Bardot.



51


  Je me souviens de la distinction entre les autobus et les autocars.



52


  Je me souviens des premiers bâtiments en préfabriqué.



53


  Je me souviens que l’on peut être auteur sans écrire une seule ligne (à cause d’Homère et de l’Iliade et de l’Odyssée).



54


  Je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi Molière et Voltaire avaient pris un pseudonyme, plutôt que de se faire connaître par leur vrai nom.



55


  Je me souviens que le Cléopâtre, avec Liz Taylor, avait été le film le plus cher de toute l’histoire du cinéma.



56


  Je me souviens de l’Ami Singer – l’Ami sincère.



57


  Je me souviens que Brigitte Bardot avait dû se convertir au judaïsme pour pouvoir épouser Gunter Sachs.



58


  Je me souviens d’un monsieur Petit, qui était très grand, et d’un monsieur Blanche, qui était noir.



59


  Je me souviens qu’en cinquième le professeur de Français nous avait demandé de rédiger notre rédaction sous forme dialoguée et que je ne comprenais pas ce que ça signifiait.



60


  Je me souviens de l’uniforme rouge et or du portier du Négresco à Nice.



61


  Je me souviens que la pièce La Cantatrice chauve est jouée sans interruption depuis sa création.



62


  Je me souviens des Scopitones.



63


  Je me souviens du « Ta-ta ta-ta ta-ta » des bas Dim.



64


  je me souviens que l’on faisait brûler des feuilles sèches d’eucalyptus dans toute la maison, contre le rhume. 



65


  Je me souviens des pages vertes de l’hebdomadaire satirique Le Hérisson.



66


  Je me souviens du Discorama de Denise Glaser, le dimanche à l’heure du déjeuner.



67


  Je me souviens d’un professeur d’Anglais qui roulait en « Studebaker ».



68


  Je me souviens de l’époque où il fallait attendre des mois, voire plus d’une année, avant d’obtenir une ligne téléphonique.



69


  Je me souviens de la première fois où j’ai mangé un steak tartare.



70


  Je me souviens des romans de Guy des Cars.



71


  Je me souviens qu’Henri Salvador, en travesti, ressemblait étonnamment à sa femme Jacqueline.



72


  Je me souviens des garçons qui se prostituaient devant le drugstore Saint-Germain.



73


  Je me souviens que je n’aimais pas vraiment le cirque et encore moins le théâtre de Guignol.



74


  Je me souviens du Père Noël des Dames de France avec lequel ma mère m’a fait photographier durant plusieurs années.



75


  Je me souviens de Juliette Gréco dans Belphégor.



76


  Je me souviens avoir été inscrit dans un club de foot et n’y être pas retourné après la première séance d’entraînement. 



77


   Je me souviens d’un professeur d’Histoire qui nous parlait toujours d’Eupen et Malmédy.



78


  Je me souviens de : « On trouve tout à la Samaritaine ».



79


  Je me souviens que dans L’Etranger, d’Albert Camus, le héros fait l’amour, juste après avoir enterré sa mère.



80


  Je me souviens que je confondais toujours le café de la Gare et le café d’Edgar.



81


  Je me souviens que Peira-Cava fut la première station de ski des Alpes-Maritimes. 



82


  Je me souviens que Philippe Clay chantait Mes Universités en réaction contre les soixante-huitards.



83


  Je me souviens qu’avant d’être baronne Nadine de Rothschild était starlette.



84


  Je me souviens que le chanteur Christophe a crié tout un été pour qu’Aline revienne, car il avait trop de peine.



85


  Je me souviens qu’Alain Delon est un ancien combattant de la Guerre d’Indochine.



86


  Je me souviens que Gérard de Nerval répondait à ceux qui s’étonnaient de le voir promener un homard en laisse dans les jardins du Palais Royal : « C’est aussi affectueux qu’un chien et, en plus, ça connaît les secrets de la mer ! »



87


  Je me souviens que j’ai été déçu à la vision du film Autant en emporte le vent.



88


  Je me souviens d’un ami qui disait : « C’est l’hôpital qui se fout de la Charité et lycée de Versailles (pour vice versa) ! »



89


  Je me souviens que Jean Cocteau est mort presque au même moment qu’Edith Piaf.



90


  Je me souviens des artichauts à la barigoule.



91


  Je me souviens des Lagarde et Michard.



92



  Je me souviens du feuilleton littéraire d’Angelo Rinaldi dans L’Express.



93


  Je me souviens que Mr and Mrs Smith avait un fils, qui se prénommait John.



94


  Je me souviens des Chats sauvages et des Chaussettes noires.



95


  Je me souviens que Patricia Carli chantait : « Arrête, arrête, ne me quitte pas, je t’en supplie aie pitié de moi ! », que l’on parodiait en : « Arrête, arrête, ne me touche pas, avec ta main pleine de doigts ! »



96


  Je me souviens d’un prof de Musique qui, après nous avoir fait écouter un disque de musique classique, nous demandait de rédiger sur une feuille nos « Impressions d’écoute ». 



97


  Je me souviens qu’il fallait moudre le café, que l’on achetait généralement en grains.



98


  Je me souviens d’Isabelle Adjani disant : « Le petit chat est mort ».



99


  Je me souviens des pantalons à pattes d’éléphants.



100


  Je me souviens de l’espéranto et de Lanza del Vasto.



101


  Je me souviens de Michel Jazy et de Alain Mimoun.



102


  Je me souviens que Jacqueline Huet choquait certains téléspectateurs avec ses décolletés plongeants.



103


  Je me souviens de Cinq colonnes à la Une.



104


  Je me souviens de l’affaire Gabriel Aranda.



105


  Je me souviens de « tante Yvonne ».



106


  Je me souviens du trou des Halles.



107


  Je me souviens de Micheline Presle et de Daniel Gélin dans Les Saintes Chéries



108


  Je me souviens que Sophie Daumier était la partenaire et l’épouse de Guy Bedos.



109


  Je me souviens de Jacques Charrier dans Les Tricheurs de Marcel Carné.



110


  Je me souviens qu’Edgar Faure avait un cheveu sur la langue.



111


  Je me souviens des bottines fourrées de Marguerite Duras.



112


  Je me souviens que les Monégasques ne paient pas d’impôts.



113


  Je me souviens d’un apéritif qui s’appelait « le Cynar », à l’extrait d’artichaut.



114


  Je me souviens qu’Hervé Vilard et Nicoletta avaient été élevés à l’orphelinat.



115


  Je me souviens des premières classes dans le métro.



116


  Je me souviens de Sean Connery dans les premiers James Bond.



117


  Je me souviens que Jean Gabin a été l’amant de Marlène Dietrich et Yves Montand celui de Marylin Monroe.



118


  Je me souviens de La femme assise de Copi.



119


  Je me souviens que Jean-Paul 1er est mort juste après avoir été élu pape.



120


  Je me souviens des « mélos flamboyants » de Douglas Sirk.



121


  Je me souviens de « Elle a osé donner de la margarine à mon enfant ! »



122


  Je me souviens que Sheila vendait des bonbons sur les marchés.



123


  Je me souviens du Petit Conservatoire de Mireille.



124


  Je me souviens des Mobiles de Vasarély.



125


  Je me souviens que Khrouchtchev embrassait les chefs d’états étrangers sur la bouche.



126


  Je me souviens que Philippe Bouvard n’a pas le baccalauréat.



127


  Je me souviens du twist et des surboums.



128


  Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps que le divorce est autorisé en Italie.



129


  Je me souviens de la majorité à vingt et un ans.



130


  Je me souviens des mots croisés de Max Favalelli.



131


  Je me souviens de l’accident d’hélicoptère de Daniel Balavoine.



132


  Je me souviens de l’ancien aquarium du Trocadéro.



133


  Je me souviens que ma première voiture était une NSU Sprintz, de couleur gris clair.



134


  Je me souviens qu’un des Frères Ennemis a disparu sans laisser de traces.



135


  Je me souviens que Carlos est le fils de Françoise Dolto.



136


  Je me souviens que le jeudi il n’y avait pas école.



137


  Je me souviens qu’après l’enlèvement de madame Dassault on demandait :

Quel est l’arrondissement le plus sale de Paris ?

Le seizième, parce qu’on y enlève la merde à seau.



138


  Je me souviens que Dalida était une grande lectrice de Teilhard de Chardin.



139


  Je me souviens du présentateur de concerts Bernard Gavoty.



140


  Je me souviens de :

« Quand j’avance

Tu recules

Comment veux-tu

Que je t’encule ? »



141


  Je me souviens qu’Arletty et Sacha Guitry eurent des ennuis à la Libération.



142


  Je me souviens du billet d’humeur de Claude Sarraute en dernière page du Monde.



143


  Je me souviens qu’on nous disait de ne pas boire trop de coca-cola car on pouvait avoir des trous dans l’estomac.



144


  Je me souviens que je n’aimais pas le goût du clou de girofle. Et ne l’aime toujours pas.



145


  Je me souviens que Patachou coupait les cravates de ses clients dans son cabaret de Montmartre.



146


  Je me souviens avoir joué au docteur avec mes petites cousines.



147


  Je me souviens qu’à mon arrivée à Paris, au début des années soixante-dix, la grande majorité des bâtiments et des monuments était encore noire de crasse.



148


  Je me souviens quand Noël Mamère et Dominique Baudis présentaient le journal télévisé.



149


  Je me souviens que Jacqueline Dulac a gagné le concours de la Rose d’Or d’Antibes avec sa chanson Ceux de Varsovie.



150


  Je me souviens du cri inimitable de Jane Mansfield dans le film La blonde et moi.



151


  Je me souviens aussi qu’on l’appelait « le buste » et qu’elle est morte décapitée dans un accident de voiture.



152


  Je me souviens de Michèle Mercier dans la série des Angélique.



153


  Je me souviens que le professeur de Travaux-Manuels nous avait fait construire un théodolite. 



154


  Je me souviens de Radio Tirana.



155


  Je me souviens avoir manifesté en 68 avec les gauchistes, ce que des copains communistes m’avaient reproché.



156


  Je me souviens de l’émission radiophonique Le jeu des 1 000 francs et du : « A demain, si vous le voulez bien ! » de son animateur Lucien Jeunesse.



157


  je me souviens de Terence Stamp dans Teorema de Pasolini.



158


  Je me souviens de la première fois où j’ai mis la langue.



159


  Je me souviens que Marcel Proust a commencé par s’éditer à compte d’auteur.



160


  Je me souviens que Françoise Giroud est à l’origine de l’appellation Nouvelle Vague.



161


   Je me souviens qu’Enrico Macias était instituteur à Oran. (Ou plutôt à Constantine ?)



162


  Je me souviens d’une gourde en plastic, que je remplissais de menthe à l’eau fraîche.



163


 Je me souviens qu’il fallait environ douze heures pour faire Paris-Nice en train.



164


  Je me souviens des seconds rôles de Louis de Funès, avant qu’il ne devienne une vedette.



165


  Je me souviens que la dépouille de Charlie Chaplin fut restituée contre une rançon.



166


 Je me souviens de Non ho l’eta chanté par Gigliola Cinquetti.



167


 Je me souviens que la rumeur courut que Sheila était un homme.



168


  Je me souviens de la route Napoléon.



169


  Je me souviens de Jodie Foster dans Taxi Driver.



170


  Je me souviens que lorsque les bateaux de la marine américaine faisaient escale à Cannes, tous les bars de la ville redoublaient d’activité.



171


  Je me souviens de Jacques Chazot dansant Gisèle.



172


  Je me souviens d’avoir lu le Programme Commun.



173


  Je me souviens de la voix de Coco Chanel.



174


 Je me souviens de Sim en baronne de la Tronchenbiais.



175


  Je me souviens des Boat Peoples.



176


  Je me souviens du Shah d’Iran.



177


  Je me souviens du Pavillon des Cancéreux d’Alexandre Soljenitsyne.



178


  Je me souviens que le café au Flore me coûtait plus cher que le repas au restaurant universitaire.



179


  Je me souviens que l’écrivain catholique Daniel Rops ayant gagné beaucoup d’argent avec son livre sur la vie du Christ, Mauriac, remarquant au cour d’un cocktail le vison neuf de sa femme le caressa en disant : « Doux Jésus ! »



180


  Je me souviens que Marlon Brando = Branlons Mado !



181


  Je me souviens que La Vie mode d’emploi me semblait ennuyeux, jusqu’au jour où je me suis vraiment mis à le lire…



182


  Je me souviens de Virna Lisi, mais d’aucun de ses films, hormis le récent Reine Margot de Patrice Chéreau. 



183


  Je me souviens que la première fois où je suis allé à Venise j’ai eu la nette impression d’y avoir déjà vécu.



184


  Je me souviens avoir offert à ma mère pour la fête des mères un « combiné Marinette ».



185


  Je me souviens des portillons automatiques qui barraient l’accès aux quais à l’arrivée du métro.



186


  Je me souviens d’un récital de Marie Laforêt au Théâtre de la Ville.



187


  Je me souviens que Françoise Dorléac est morte brûlée vive dans sa voiture dont elle avait perdu le contrôle sur la route de l’aéroport de Nice.



188


  Je me souviens de l’époque où les bouteilles de verre étaient consignées.



189


 Je me souviens que Catherine Langeais a été le grand amour de François Mitterrand. 



190


  Je me souviens de Vince Taylor.



191


  Je me souviens que je ne comprenais pas pourquoi New-York n’est pas la capitale des Etats-Unis. 



192


  Je me souviens du roman de Tony Duvert, Paysage de Fantaisie.



193


  Je me souviens d’Annie Cordy et de Marlène Jobert dans Le Passager de la pluie. Et de Charles Bronson aussi.



194


  Je me souviens que « anticonstitutionnellement » est le mot le plus long de la langue française .



195


  Je me souviens du Palmarès des chansons de Guy Lux.



196


  Je me souviens de la déferlante du disco.



197


  Je me souviens de la Libération sexuelle.



198  


  Je me souviens de Klaus Nomi.



199


  Je me souviens que Charles Trenet fut agressé une nuit dans les jardins de la Croisette. 



200


  Je me souviens de le librairie Le Divan à Saint-Germain-des-Près. 



201


  Je me souviens des nombreuses brasseries qui ont été remplacées par des MacDo.



202


  Je me souviens de l’époque où les garçons se faisaient des brushings. 



203


  Je me souviens de l’ORTF.



204


  Je me souviens de « Fiche le camp Jack et ne reviens plus jamais, jamais, jamais. Fiche le camp Jack et ne reviens plus jamais. »



205


  Je me souviens que l’abbé Pierre, comme les préservatifs, a fait un retour en force au début des années quatre-vingts.



206


  Je me souviens que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir se vouvoyaient.



207


  Je me souviens des Radioscopies de Jacques Chancel et du Pop-Club de José Artur.



208


  Je me souviens que vers la fin des années soixante, tout le monde repeignait les murs et meublait les pièces des appartements en orange.



209


  Je me souviens de Pim Pam Poum.



210


  Je me souviens de « Tu les as vu Mes Nichons, avec Elvis Presley et Gaby Morlay ? »



211


  Je me souviens du lait sucré en tube.



212


  Je me souviens de la dent cassée de Catherine Ringer.



213


  Je me souviens de la nageuse Kiki Caron.



214


  Je me souviens que Georges Marchais se teignait les cheveux en noir.



215


  Je me souviens que l’on surnommait Gilbert Bécaud « Monsieur 100 000 volts ».



216


  Je me souviens que Louis XVI souffrait d’un psoriasis au prépuce, qui rendait toute pénétration douloureuse, et que Napoléon 1er , selon l’autopsie pratiquée à Sainte-Hélène, avait un sexe « puéril ». (A quoi tient le destin des nations !)



217


  Je me souviens que le général de Gaulle croyait qu’un « quarteron » était égal à quatre, alors que ça représente en fait un quart de cent (vingt-cinq).



218


  Je me souviens de :

« Pincemi et Pincemoi

sont sur un bateau.

Pincemi tombe à l’eau.

Qui est-ce qui reste ? »



219


  Je me souviens de « La Boldoflorine, la Boldoflorine, la bonne tisane pour le foie ! »



220


  Je me souviens que je ne trouvais pas que « dix-sept ans est le plus bel âge de la vie. »



221


  Je me souviens de l’enthousiasme général pour le minitel rose, jusqu’à l’arrivée des premières factures de France Télécom.



222


  Je me souviens que Julien Gracq a refusé le Goncourt et que Romain Gary l’a eu deux fois.



223


  Je me souviens que j’ai tout tenté, en vain, pour me faire réformer, et que je garde plutôt un bon souvenir de mon service militaire.



224


  Je me souviens que Bruno Carette était le neveu de Julien Carette.



225


  Je me souviens que j’étais plutôt Brel que Brassens et Ferré que Ferrat.



226


  Je me souviens des Trois petites notes de musique de Cora Vaucaire.



227


  Je me souviens du temps où n’existaient ni heure d’hiver ni heure d’été.



228


  Je me souviens de « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. »



229


  Je me souviens de ma première chemise à fleurs des années hippies. 



230


  Je me souviens de « Omar m’a tuer ».



231


  Je me souviens du film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls.



232


  Je me souviens de la musique du générique de Bonne nuit les Petits.



233


  Je me souviens du fauteuil en osier d’Emmanuelle.



234


  Je me souviens des manteaux en peau de mouton retournée.



235


  Je me souviens de l’enlèvement du baron Empain.



236


  Je me souviens de l’apparition des premiers sabots de Denver.



237


  Je me souviens de la disparition au fond de la Seine de la piscine Deligny.



238


  Je me souviens que Gabriel Matzneff est allé répandre à Rome les cendres d’Henry de Montherlant.



239


  Je me souviens de l’assassinat de JFK.



240


  Je me souviens des camps de harkis.



241


  Je me souviens de « Fais ta prière Tom Dooley, demain tu vas mourir… »



242


  Je me souviens qu’en colonie de vacances on disait « cheftaine » aux monitrices.



243


  Je me souviens d’avoir joué le rôle de Davy Crockett.



244


  Je me souviens qu’un jour une de mes cousine a commandé un jus de tomate au garçon de café.



245


  Je me souviens qu’à une époque, j’écrasais mes cigarette à moitié, pour faire riche.



246


  Je me souviens de mon arrivée à Paris.



247


  Je me souviens des années Pompidou.



248


  Je me souviens de « Voir Venise et mourir ».



249


  Je me souviens de Pascale Ogier.



250


  Je me souviens qu’en France une seule phrase peut faire élire un président : « Vous n’avez pas le monopole du cœur ! »



251


  Je me souviens du cinéma La Scala, boulevard de Strasbourg.



252


  Je me souviens de Michèle Torr.



253


  Je me souviens que Tegucigalpa est la capitale du Honduras.



254


  Je me souviens qu’Edgar Poe a écrit Double assassinat dans la rue Morgue sans être jamais venu à Paris.



255


  Je me souviens d’Emmanuelle Riva.



256


  Je me souviens de Pol Pot.



257


  Je me souviens du Livre de préfaces de Jorge Luis Borges.



258


  Je me souviens de Diana Ross dans le rôle de Billie Holliday.



259


  Je me souviens qu’Yves Navarre envoya plus d’une dizaine de manuscrits avant que son premier roman soit accepté.



260


  Je me souviens que Jean Genet est né et mort à Paris.



261


  Je me souviens d’une friterie de la rue de l’Ancienne-Comédie, où la patronne rebaptisait les desserts à sa façon : la banane était un rêve de jeune-fille et le yaourt un foutre diabétique.



262


  Je me souviens que Sartre et le Castor était adepte du ménage à trois.



263


Je me souviens que le journaliste Pierre Viansson-Ponté répondait à toutes les lettres qui lui étaient adressées.



264


  Je me souviens d’un flirt de jeunesse qui sentait l’ail et l’oignon.



265


  Je me souviens que Goethe, juste avant de mourir, a dit : « Plus de lumière ! »



266


  Je me souviens que l’on jouait à la pichenette : il s’agissait de faire avancer par chiquenaude, le long d’un banc public, une capsule de soda, sans la faire tomber. Le premier arrivé gagnait.



267


  Je me souviens que, dès que cela a été possible, j’ai été barbu, puis moustachu, sans conviction.



268


  Je me souviens que le milliardaire américain Howard Hugues, qui a fini sa vie reclus dans son appartement sans jamais en sortir, a été l’amant de Gina Lollobrigida.



269


  Je me souviens de la corvée de mazout.



270


  Je me souviens que Claude Pompidou et Simone Veil se sont retrouvées à une réception officielle avec le même tailleur Chanel.



271


  Je me souviens des jambes de Zizi Jeanmaire.



272


  Je me souviens que Maria Pacôme s’est toujours vantée d’être paresseuse.



273


  Je me souviens de la première interview de Patrick Modiano.



274


  Je me souviens que j’ai fait ma première communion avec un an d’avance.



275


  Je me souviens des billets de tombola, vendus à l’entracte par l’association La Roue Tourne, au profit des vieux comédiens indigents.



276


  Je me souviens de Serge Reggiani quand il chantait La femme qui est dans mon lit, Les loups sont entrés dans Paris ou Votre fille a vingt ans.



277


  Je me souviens des Dauphine, des Aronde et des Panhard.



278


  Je me souviens de la Bibliothèque verte et de la Bibliothèque rose.



279


  Je me souviens de don Camillo et de Peppone.



280


  Je me souviens qu’Henri Tisot était l’imitateur quasi officiel et autorisé du général de Gaulle.



281


  Je me souviens des Avaleuses d’Avallon.



282


  Je me souviens que Freud, à l’occasion d’un séjour à Paris, tenait absolument à entendre la chanteuse Yvette Guibert.



283


  Je me souviens que Casanova était persuadé que le chevalier d’Eon était une femme.



284


  Je me souviens de Bette Davis dans All about Eve.



285


  Je me souviens d’avoir disséqué une souris blanche en classe de Sciences Nat.



286


  Je me souviens des filets à provisions.



287


  Je me souviens que, même sans quitter des yeux la casserole, je n’étais jamais assez rapide pour empêcher le lait de déborder.



288


  Je me souviens de mon premier stylo quatre-couleurs.



289


  Je me souviens des plumes Sergent Major.



290


  Je me souviens de ma carte de réduction famille nombreuse.



291


  Je me souviens du mariage de Sheila et Ringo à la mairie du 13ème arrondissement.



292


  Je me souviens du jeu des osselets.



293


  Je me souviens de : « Ralliez-vous à mon panache blanc ! »



294


  Je me souviens du groupe Il était une fois.



295


  Je me souviens qu’Antoine voulait mettre Johnny en cage à Médrano, lequel a répondu par la chanson Cheveux longs et Idées courtes.



296


  Je me souviens de 1515.



297


  Je me souviens des sandales en plastique transparent.



298


  Je me souviens de la mort de Mesrine, porte de Clignancourt.



299


  Je me souviens que tout le monde était castriste.



300


  Je me souviens du « microcosme parisien » de Raymond Barre.



301


  Je me souviens de Samantha et Jean-Pierre dans Ma sorcière bien aimée.



302


  Je me souviens de « Maman, je n’ai rien aux dents ! »



303


  Je me souviens que j’aurais aimé participer aux séances de l’Oulipo.



304


  Je me souviens du « nouveau cinéma allemand » : Fassbinder, Herzog, Wenders, etc.



305


  Je me souviens de l’hommage à Jean Moulin par André Malraux.



306


  Je me souviens des Tricks de Renaud Camus.



307


  Je me souviens de West side story.



308


  Je me souviens des notes de la claviste (NDLC) dans Libération.



309


  Je me souviens du mannequin anorexique Twiggy.



310


  Je me souviens de mon premier chat, Mistigri.



311


  Je me souviens de l'apparition du Design.



312


  Je me souviens de Lui et de Play-Boy.



313


  Je me souviens d’un sketch de Paul Prébois dans lequel il disait : « Maman, pour une fois que tu es aux Assises, pourquoi tu restes debout ! »



314


  Je me souviens des Surfs chantant « T’en vas pas comme ça, sans un adieu, sans une larme ! »



315


  Je me souviens de Brad Davis dans Midnight express.



316


  Je me souviens que je collectionnais les écussons des régions de France offerts par le café Legal.



317


  Je me souviens de « Tu veux ou tu veux pas de Marcel Zanini. »



318


 je me souviens de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault (et que je ne savais jamais qui était qui).



319


  Je me souviens que j’ai découvert l’histoire de la prohibition américaine à travers la série Les Incorruptibles.



320


  Je me souviens de la RDA et de la RFA.



321


  Je me souviens qu’il était interdit de se promener en maillot de bain aux abords du monastère de l’île Saint-Honorat.



322


  Je me souviens de
Blek le Roc.



323


  Je me souviens des premiers seins nus sur les plages publiques.



324


  Je me souviens de Nuit et Brouillard d’Alain Resnais.



325


  Je me souviens de la « catastrophe » du barrage de Malpasset.



326


  Je me souviens de Delphine Seyrig dans India Song.



327


  Je me souviens des critiques cinématographiques de Jean-Louis Bory dans le Nouvel-Obs.



328


  Je me souviens d’Yves Mourousi.



329


  Je me souviens de La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès.



330


  Je me souviens de Janique Aimée sur son « vélosolex ».



331


  Je me souviens que le Théâtre du Châtelet était un haut-lieu de l’opérette.



332


  Je me souviens des nombreuses sortes de papiers chantés par Régine : de riz, d’Arménie, buvard, tue-mouche, de soie, etc.



333


  Je me souviens d’Action Directe.



334


  Je me souviens du regard de Jean-Pierre Léaud découvrant la mer à la fin des Quatre-cents coups.



335


  je me souviens de l’allée d’eucalyptus de l’île Sainte-Marguerite.



336


  Je me souviens de l’hôtel Le Gonnet de la Reine, dans lequel je ne suis jamais entré.



337


  Je me souviens de Gaston Defferre.



338


  Je me souviens de Oublier Palerme.



339


  Je me souviens de ma première cuite.



340


  Je me souviens de la piscine du Palm-Beach.



341


  Je me souviens de la rue du Cherche-Midi.



342


  Je me souviens du « Madame ! » lancé par Jean d’Ormesson en accueillant Marguerite Yourcenar sous la Coupole.



343


  Je me souviens de l’élection de François Mitterrand.



344


  Je me souviens de Jacques Chirac, maire de Paris.



345


  Je me souviens de Xavière Tiberi.



346


  Je me souviens du Requiem de Mozart.



347


  Je me souviens de mes errances dans les rues de Paris, de jour et de nuit.



348


  Je me souviens qu’on mangeait pour presque rien au comptoir du Pied de Cochon.



349


  Je me souviens des Cinq dernières minutes et de l’inévitable « Mais c’est bien sûr ! »



350


  Je me souviens d’avoir volé La Philosophie dans le boudoir  du Divin Marquis. 



351


  Je me souviens de sœur Dominique, nique, nique !



352


  Je me souviens que Darty rembourse la différence, si l’on trouve moins cher ailleurs.



353


  Je me souviens de Flipper le Dauphin.



354


  Je me souviens quand les jeunes filles portaient des robes à motif vichy sur des jupons à cerceaux.



355


  Je me souviens que la chaussure de vair de Cendrillon était en réalité en fourrure.



356


  Je me souviens du journal Hara-Kiri.



357


  Je me souviens des rayures rouges du dentifrice Signal.



358


  Je me souviens du cadeau Bonux.



359


  Je me souviens qu’un jour mon oncle m’a rasé le crane.



360


  Je me souviens que mon premier joint ne m’avait fait aucun effet.



361


  Je me souviens que j’allais à la messe.



362


  Je me souviens qu’en sixième j’ai opté pour des études « modernes »



363


  Je me souviens des attentats de l’OAS.



364


  Je me souviens des ventouses que ma mère me posait sur le haut du corps.



365


  Je me souviens des sœurs Kessler.



366


  Je me souviens de L’Important c’est d’aimer de Zulawski.



367


  Je me souviens des bas avec couture.



368


  Je me souviens de l’odeur de la poudre de riz.



369


  Je me souviens de l’huile de foie de morue.



370


  Je me souviens du Fernet-Branca.



371


  Je me souviens de ma première chaude-pisse et de mes premiers morpions.



372


  Je me souviens d’une femme à barbe.



373


  Je me souviens de mon père tuant le lapin.



374


  Je me souviens de l’époque où les hommes en deuil portaient un brassard noir.



375


  Je me souviens de la messe en latin.



376


  Je me souviens des professeurs en toge à la fac de Droit.



377


  Je me souviens quand le béret basque était une réalité plus qu’un cliché.



378


  Je me souviens des Fiat 500 et de la Quatre-Chevaux.



379


  Je me souviens des vitesses au volant.



380


  Je me souviens de Madame Mao.



381


  Je me souviens des baisers mouillés des vieilles dames.



382


  Je me souviens de « Tous les enfants sont des poètes, à l’exception de Minou Drouet », de Jean Cocteau.



383


  Je me souviens de Bardot et Moreau dans Viva  Maria.



384


  Je me souviens de Borsalino.



385


  Je me souviens de l’accent rocailleux de Monseigneur Marty.



386


  Je me souviens de Georges Séguy.



387


  Je me souviens qu’il ne faut jamais crier au loup quand il n’y est pas.



388


  Je me souviens Qu’sur l’ pont de Nantes, une jeune fille s’est noyée.



389


  Je me souviens que la femme de Gaston Dominici était surnommée La Sardine.



390


  Je me souviens que je rougissais.



391


  Je me souviens de Riquet à la Houppe.



392


  Je me souviens de la perruque de Geppetto.



393


  Je me souviens de Monsieur Propre. Et aussi de la « tornade blanche ».



394


  Je me souviens de : « Pinocchio, pine au cul ! », que criaient les garçons dans la cour de récré.



395


  Je me souviens des Cahiers du Cinéma.



396


  Je me souviens des tramways de Lisbonne et du petit train de Caparica.



397


  Je me souviens des femmes en vitrine d’Amsterdam.



398


  Je me souviens de la maison en partie double d’Anne Franck.



399


  Je me souviens de l’époque où la pire des insultes était d’être traité d’ « opportuniste ».



400


  Je me souviens de Salut les Copains (le journal et l’émission).



401


  Je me souviens que je faisais mes devoirs en écoutant le Hit-Parade à la radio.



402


  Je me souviens du café à la chicorée.



403


  Je me souviens des pan-bagnats et des chichis.



404


  Je me souviens de Stratford-upon-Avon.



405


  Je me souviens de « Y’a bon Banania ! »



406


  Je me souviens de La séquence du spectateur.



407


  Je me souviens de définitions de mots croisés :

Il est né muet (cinématographe) ;

Il vide les baignoires et remplit les lavabos (entracte).



408


  Je me souviens que Sandie Shaw chantait pieds nus.



409


  Je me souviens des Femmes à lunettes par Colette Deréal.



410


  Je me souviens de la canicule de 1976.



411


  Je me souviens de : « Blanc-bonnet et bonnet-blanc ».



412


  Je me souviens qu’à la mort de Picasso, son petit-fils s’est suicidé en avalant le contenu d’une bouteille d’eau de Javel.



413


  Je me souviens qu’André Breton était homophobe.



414


  Je me souviens que les rues de Grasse sont parfumées.



415


  Je me souviens que Reynaldo Hahn est enterré à proximité de son ami Marcel Proust.



416


  Je me souviens qu’une enveloppe n’est pas un oiseau (un seul « l »).



417


  Je me souviens de « Passage des Impasses » dans Les  Amours jaunes de Tristan Corbière.



418


  Je me souviens des Claudettes.



419


  Je me souviens des W.-C. à la Turque, sur le palier.



420


  Je me souviens de Ios, Santorin, Lesbos et Le Pirée.



421


  Je me souviens de mes camarades de chambrée, à l’armée (leurs visages sinon leurs noms).



422


  Je me souviens d’Eric Tabarly.



423


  Je me souviens des jeux de société : petits chevaux, jacquet, jeu de l’oie, des sept familles, dames, belote, monopoly, yam’s, rami, scrabble, etc.



424


  Je me souviens de Claude Véga imitant Barbara.



425


  Je me souviens de ma voisine me demandant d’aller lui acheter ses « journaux de concierge » : France-Dimanche et Ici-Paris.



426


  Je me souviens du Marsupilami.



427


   Je me souviens de « Je n’irai pas à Saint-Tropez, Madame ! »



428


  Je me souviens de « Thérèse, qui rit quand on la baise ».



429


  Je me souviens de Madame Soleil.



430


  Je me souviens du Meurtre de Roger Ackroyd.



431


  Je me souviens que Marthe Richard a fait fermer les maisons closes.



432


  Je me souviens de Mata Hari.



433


  Je me souviens de l’expression « aimable comme une porte de prison ».



434


  Je me souviens des cerises en boucles d’oreilles.



435


  Je me souviens de la pêche aux oursins.



436


  Je me souviens du goût acre des omelettes aux asparagus.



437


  Je me souviens que le péripatétisme n’est plus tout à fait lié à l’enseignement de la philosophie.



438


  Je me souviens de la mère Denis.



439


  Je me souviens des longues processions d’infirmes à Lourdes.



440


  Je me souviens de la Dordogne des châteaux.



441


  Je me souviens que le ciel paraît plus bas dans les monts du Cantal.



442


  Je me souviens de Dave chantant aux terrasses des cafés.



443


  Je me souviens du Palais du facteur Cheval.



444


  Je me souviens du commandant Cousteau.



445


  Je me souviens de La maison du canal de Georges Simenon.



446


  Je me souviens de la Costa Brava.



447


  Je me souviens de Ike et Tina Turner.



448


  Je me souviens d’Otis Reeding.



449


  Je me souviens de Nous ne vieillirons pas ensemble.



450


  Je me souviens que Max Gallo passait souvent à Apostrophes.



451


  Je me souviens du bal des quat’zarts.



452


  Je me souviens de Fellini-Roma et d’Anna Magnani.



453


  Je me souviens d’Un cœur simple.


454


  Je me souviens des gros titres annonçant la mort de Marilyn Monroe.



455


  Je me souviens de La Guerre des boutons.



456



  Je me souviens de ma collection de pierres rares et semi précieuses.



457


  Je me souviens que j’étais élève « boursier ».



458


  Je me souviens de Laurent Terzieff dans le Médée de Pasolini.



459


  Je me souviens qu’Ulysse de James Joyce est l’histoire d’un homme qui fait caca.



460


  Je me souviens quand les ouvreuses de cinéma nous accompagnaient à notre place dans le noir avec une lampe de poche.



461


  Je me souviens de : « Au troisième top, il sera exactement… »



462


  Je me souviens des bonbecs à un centime.



463


  Je me souviens de Néfertiti reine du Nil, de Samson et Dalila et de la série des Maciste.



464


  Je me souviens des chaisières de la Croisette.



465


  Je me souviens de l’inondation de Florence.



466


  Je me souviens du mannequin Bettina.



467


  Je me souviens de Macha Béranger.



468


  Je me souviens que Victor Hugo faisait quotidiennement le tour de Paris, installé au sommet du bus à impériale.



469


  Je me souviens de : « Elle est morte, Adèle ! »



470


  Je me souviens de Laura Betti


471


  Je me souviens de Gianni Esposito.



472


  je me souviens de Carnet  de bal.



473


  Je me souviens que Félix Faure est mort dans le double exercice de ses fonctions.



474


  Je me souviens du parapluie de Madeleine Renaud dans O les beaux jours.



475


  Je me souviens de Samuel Beckett.



476


  Je me souviens de Tombeau pour cinq cent mille soldats.



477


  Je me souviens de l’Eau  sauvage de Christian Dior.



478


  Je me souviens du FHAR.



479


  Je me souviens que « les oiseaux se cachent pour mourir ».



480


  Je me souviens que les cendres de Georges Perec ont été déposées au colombarium  du Père-Lachaise, case n° 382.






























 


 




 



















par Jacky Barozzi 23 mars, 2024
Connaissez-vous, au voisinage du bois de Vincennes, l’hôpital Esquirol de Saint-Maurice ? Un haut-lieu de vie et de mémoire, qui vaut le détour ! Durant douze siècles, Saint-Maurice se dénomma Charenton-Saint-Maurice, jusqu’à ce qu’une ordonnance royale de Louis Philippe, du 25 décembre 1842, lui permit de n’en conserver que sa seule appellation dernière. Officiellement, pour la distinguer de la commune voisine, qui prit le nom de Charenton-le-Pont en 1810. En réalité, c’est parce que les habitants, du fait de la trop grande renommée de l’asile de Charenton, et trouvant qu’ils avaient de plus en plus de mal à marier leurs filles, voulurent, à défaut de se débarrasser de l’asile, en effacer le nom. Voilà pourquoi l’ancien asile de Charenton, devenu l’hôpital Esquirol, ne se trouve pas sur la commune de Charenton, mais sur celle de Saint-Maurice.
par Jacky Barozzi 12 mars, 2024
JARDIN DES PLANTES - 1633 5° arr., place Valhubert, rue Buffon, rue Geoffroy-Saint- Hilaire, rue Cuvier, M° Gare-d’Austerlitz, Jussieu ou Place-Monge C’est en 1614 que Guy de La Brosse, médecin ordinaire de Louis XIII, soumet à Jean Héroard, Premier médecin du roi, son projet de création d’un jardin où l’on cultiverait « toutes sortes d’herbes médicinales ». Il faut dire que les travaux des botanistes du XVI° siècle avaient attiré l’attention sur cette science nouvelle. Après la création du Jardin des plantes de Montpellier, en 1593, qui est le premier fondé en France, Henri IV et Sully songèrent à en établir un semblable à Paris qui possédait seulement un petit jardin de simples planté par l’apothicaire Nicolas Houel pour l’école des Apothicaires de la rue de l’Arbalète. L’édit de fondation du «Jardin royal des plantes médicinales » est promulgué en 1626 mais il reste encore à lui trouver un emplacement ! C’est Guy de La Brosse qui, en 1633, s’occupe de l’acquisition d’un vaste terrain, le clos Coypeau, situé au sud de l’abbaye Saint-Victor. D’une surface représentant environ le quart de sa superficie actuelle (qui est de 24 hectares), le jardin est séparé de la Seine par un entrepôt de bois et bordé de l’autre côté (vers l’actuelle rue Geoffroy-Saint-Hilaire) par des buttes artificielles faites de détritus et de gravats de construction. Guy de La Brosse s’attache immédiatement à aménager cette propriété royale, dont il est nommé intendant en 1635, pour en faire une école de botanique et d’histoire naturelle. L’espace est compartimenté en quatre zones distinctes, séparées par deux allées se coupant à angle droit. L’on y cultive des plantes usuelles, des arbres fruitiers, des arbustes et des plantes aquatiques. Sur les pentes des buttes artificielles qui bornent le jardin, Guy de La Brosse aménage un labyrinthe. En 1636, Vespasien Robin, démonstrateur en botanique, plante le robinier ou faux-acacia à partir d’un rejet dont son père Jean Robin, chargé du Jardin du roi dans l’île de la Cité (emplacement de la place Dauphine), se serait procuré les graines par l’intermédiaire d’un pépiniériste anglais. Le robinier du Jardin des plantes fut longtemps le deuxième plus vieil arbre de Paris, après le robinier du square René-Viviani planté vers 1601 par Jean Robin. Il est aujourd’hui mort et il ne reste qu’un tronc avec des rejets (extrémité ouest de la galerie de botanique) mais celui du square René-Viviani, avec ses 20 mètres de hauteur et ses 4 mètres de circonférence, existe toujours, soutenu par des étais. Dès 1640, le jardin est ouvert au public et, à la mort de son fondateur, l’année suivante, il compte 1 800 plants différents. C’est désormais le « Jardin du roi », développé à partir de 1693 par Fagon, Premier médecin de Louis XIV, puis par le botaniste Tournefort, qui plante l’érable de Crète en 1702 (labyrinthe, côté bibliothèque), et les trois frères de Jussieu qui parcourent le monde à la recherche de nouvelles espèces rares. C’est ainsi que Bernard de Jussieu rapporta d’Angleterre, en 1734, deux cèdres du Liban dont l’un subsiste sur les pentes du grand labyrinthe ; c’est lui aussi qui plantera en 1747 le premier pied de Sophora, qui provenait de Chine (devant la galerie de minéralogie). Entre 1732 et 1739 sont créées les premières serres chaudes françaises, pour abriter des plantes exotiques. Nommé intendant du Jardin du roi en 1739, Georges- Louis de Buffon le restera jusqu’à sa mort, en 1788. Il sut s’entourer des meilleurs savants, parmi lesquels les naturalistes Louis Daubenton (une colonne signale sa tombe près du sommet du labyrinthe) et Jean-Baptiste de Lamarck et le botaniste Antoine-Laurent de Jussieu, neveu des trois frères. Pour le jardin, il s’adjoignit les services d’André Thouin, nommé jardinier en chef en 1764, et pour la construction des bâtiments, ceux de l’architecte Edme Verniquet. C’est sous la direction de Buffon que le Jardin du roi va connaître son plus bel essor. L’intendant y habite, dans la maison dite « de Buffon » située dans l’angle sud-ouest du jardin (actuelle librairie).
par Jacky Barozzi 01 mars, 2024
Fontaine Hydrorrhage Jardin Tino-Rossi, quai Saint-Bernard (5e arr.) Métro : Gare d’Austerlitz ou Jussieu Transformé en jardin entre 1975 et 1980, le quai Saint-Bernard constitue désormais une belle promenade, entre les ponts d’Austerlitz et de Sully. C’est là qu’a été installé le musée de Sculptures en plein air de la Ville de Paris, consacré essentiellement aux œuvres de la seconde moitié du XXe siècle. Au centre, un rond-point constitué d’une succession de bassins semi-circulaires, abrite une bien singulière fontaine. Baptisée Hydrorrhage , celle-ci a été réalisée en 1975-1977 par l’architecte Daniel Badani et le sculpteur Jean-Robert Ipoustéguy. Derrière une imposante armure en forme de bouclier, on découvre un homme nu, harnaché d’un attirail relevant proprement de l’iconographie sado-masochiste, et suçotant une sorte de gland tout en se livrant à la masturbation ! Cette audacieuse œuvre, contemporaine de l’époque de la libération sexuelle, semble avoir dépassée les souhaits de son commanditaire. La municipalité a en effet récemment entouré d’un grillage et d’une haie d’arbustes l’ensemble des bassins, empêchant le visiteur de se rapprocher de cette fontaine, autrefois de plain-pied, et en a pudiquement détourné la gerbe principale, qui jaillissait du sexe du personnage et retombait dans le premier bassin depuis le gros tuyau recourbé au centre du bouclier, pour le remplacer par les deux inoffensifs jets d’eau du bassin, situés de part et d’autre du groupe en bronze. 
par Jacky Barozzi 29 févr., 2024
La Lutèce gallo-romaine reconstituée. JARDIN DES ARENES DE LUTECE ET SQUARE CAPITAN - 1892 5° arr., rue de Navarre, rue des Arènes, rue Monge, M° Place-Monge La Lutèce gallo-romaine, qui voit se reconstruire l’île de la Cité, se développe sur la rive gauche, à l’abri des inondations. Là, sur les pentes de la montagne Sainte- Geneviève, s’établit une cité à la romaine, de part et d’autre de la voie principale, le cardo, dont on retrouve le tracé dans la rue Saint-Jacques. Un peu à l’écart, adossé au versant oriental de la colline, est construit vers la fin du Ier siècle après J.-C. un édifice, connu sous le nom d’Arènes de Lutèce, qui servait en réalité tout aussi bien pour les jeux du cirque que pour les représentations théâtrales, comme en témoigne la scène qui vient interrompre les gradins sur un côté.
par Jacky Barozzi 25 févr., 2024
I nlassable piéton de Paris, pour lequel les errances dans la capitale furent longtemps le prétexte à ranimer son imaginaire mémoriel, Patrick Modiano serait-il brusquement rattrapé par le principe de réalité ? Dans son dernier roman, « La Danseuse », un récit de moins de cent pages, aux chapitres particulièrement aérés, il nous conte l’histoire d’une danseuse, jamais autrement nommée dans le livre, et de son jeune fils Pierre, rencontrés un demi siècle plus tôt. Situé en grande partie entre la Place Clichy (9e arr.) et la Porte de Champerret (17e arr.), ce court texte est ponctué de plusieurs paragraphes où le présent s’invite comme jamais auparavant dans les romans de notre auteur récemment nobélisé : « Qu’étaient devenus la danseuse et Pierre, et ceux que j’avais croisés à la même époque ? Voilà une question que je me posais souvent depuis près de cinquante ans et qui était restée jusque-là sans réponse. Et, soudain, ce 8 janvier 2023, il me sembla que cela n’avait plus aucune importance. Ni la danseuse ni Pierre n’appartenaient au passé mais dans un présent éternel. » Ici, le narrateur ne reconnait plus le Paris de sa jeunesse et s’y sent désormais étranger. Une ville où les Parisiens ont été remplacés par les touristes et où la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Une ville : « qui avait à ce point changé qu’elle ne m’évoquait plus aucun souvenir. Une ville étrangère. Elle ressemblait à un grand parc d’attraction ou à l’espace « duty-free » d’un aéroport. Beaucoup de monde dans les rues, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Les passants marchaient par groupes d’une dizaine de personnes, traînant des valises à roulettes et la plupart portant des sacs à dos. D’où venaient ces centaines de milliers de touristes dont on se demandait s’ils n’étaient pas les seuls, désormais, à peupler les rues de Paris ? » Tandis que le narrateur traverse le boulevard Raspail (Patrick Modiano réside aujourd’hui dans le 6e arr.), il croise un fantôme du passé : « Je reconnus aussitôt Verzini. Et j’éprouvai un brusque malaise, celui d’être en présence de quelqu’un que je croyais mort depuis longtemps. » Après l’avoir accosté, les deux hommes décident de se réfugier dans un café, à l’angle du boulevard et de la rue du Cherche-Midi : « Nous étions assis à une table, l’un en face de l’autre, seuls dans la salle, ce qui m’étonnait. Depuis quelques temps, les cafés et les restaurants étaient bondés. Devant la plupart d’entre eux, il y avait même des files d’attente. » Le narrateur précisant : « Derrière la vitre, je voyais passer les groupes de touristes habituels depuis quelques mois, sac au dos et traînant leurs valises à roulettes. La plupart portaient des shorts, des tee-shirts et des casquettes de toile à visière. Aucun d’entre eux ne pénétrait dans le café où nous étions, comme si celui-ci appartenait encore à un autre temps qui le préservait de cette foule. » Et ajoutant, au moment où le narrateur et Verzini se séparent sur le trottoir : « Dehors, nous étions bousculés par le flot des touristes. Ils avançaient par groupes compacts et vous barraient le chemin. ''Nous reprendrons peut-être un jour notre conversation, me dit-il. C’est si loin, tout ça… Mais j’essaierai quand même de me souvenir…'' Il eut le temps de me faire un signe du bras avant d’être entraîné et de se perdre dans cette armée en déroute qui encombrait le boulevard. » Le narrateur ou Modiano lui-même, avouant, plus loin : « Nous vivions des temps difficiles depuis trois ans, comme je n’en avais jamais connu de ma vie. Et le monde avait changé si vite autour de moi que je m’y sentais un étranger. » Alors, texte testamentaire de notre auteur national, dans un Paris post covidien et de plus en plus airbnbisé ? Seul, l’avenir nous le dira…
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
12e arrondissement Musée des Arts forains 53, avenue des Terroirs de France Tél. : 01 43 40 16 22 Métro : Cour Saint-Émilion http://www.arts-forains.com
par Jacky Barozzi 20 févr., 2024
PARC DES BUTTES-CHAUMONT - 1867 19° arr., rue Manin, rue de Crimée, rue Botzaris, M° Buttes- Chaumont ou Botzaris Entre Belleville et La Villette, la butte de Chaumont, du latin calvus mons ou mont chauve, est de tout temps une colline aride et dénudée dont le sol calcaire interdit toute agriculture. Des moulins apparaissent dès le XVI° siècle sur les hauteurs de Belleville et de La Villette et on en dénombre six à la fin du XVII°sur la butte de Chaumont. A partir du XVIII° siècle, le gypse du sous-sol est exploité pour fournir de la pierre à plâtre destinée à la construction. Cette extraction, qui se fait en souterrain, entraîne des affaissements du terrain et, à la suite d’effondrements meurtriers, l’exploitation souterraine est interdite en 1779. Les carrières à plâtre sont détruites et comblées par éboulement mais l’exploitation va se poursuivre à ciel ouvert, de plus en plus intensive dans le premier tiers du XIX° siècle. En 1851, la carrière dite de l’Amérique, l’une des plus importantes, quasiment épuisée, est fermée. Le site offre à cette époque un aspect véritablement désolé. Aux pieds de la butte, du côté de La Villette, se trouve depuis la fin du XVIII° siècle le plus grand dépotoir d’ordures de la capitale, qui sert aussi pour l’équarrissage des chevaux. La nuit, les anciennes carrières sont le refuge des clochards et des rôdeurs. 
par Jacky Barozzi 18 févr., 2024
PARC FLORAL DE PARIS 1969 12° arr., bois de Vincennes, esplanade Saint-Louis, route de la Pyramide, M° Château-de-Vincennes. Entrée payante Le Parc floral a été inauguré en 1969 à l’occasion des Troisièmes Floralies internationales de Paris. Les deux premières éditions s’étaient tenues en 1959 et 1964 au Centre national des Industries et des Techniques (CNIT) de La Défense et le succès qu’elles avaient remporté avaient conduit les organisateurs à rechercher un emplacement mieux adapté. C’est ainsi que le Conseil de Paris décida en 1966 d’implanter ce nouveau “Parc d’activités culturelles de plein air” dans le bois de Vincennes, sur des terrains qui avaient été occupés par les anciens établissements militaires de la Pyramide et de la Cartoucherie. L’objectif était double : accueillir les Troisièmes Floralies internationales de Paris, qui seraient suivies d’autres expositions temporaires, mais aussi profiter de l’engouement pour l’art floral manifesté par le grand public pour le sensibiliser à l’art contemporain en exposant des œuvres en plein air. 
par Jacky Barozzi 06 févr., 2024
BOIS DE VINCENNES - 1857 12° arr., M° Château-de-Vincennes ou Porte-Dorée Le bois de Vincennes est le vestige d’une vaste forêt antique qui s’étendait à l’est de Paris. Ces terres incultes appartenaient à tous et les paysans gaulois puis gallo- romains les utilisaient pour mener paître leurs bêtes, se nourrir et trouver du bois pour se chauffer. L’arrivée des Francs, si elle ne modifie pas leurs habitudes, change cependant le statut de la forêt qui, de publique, devient alors privée selon les règles du droit franc. Après la mort de Dagobert, en 639, sa veuve fonde une abbaye à Saint-Maur. La première mention connue de la forêt de Vilcena figure dans une charte royale de 848 dans laquelle Charles le Chauve entérine un échange de terres entre l’évêque de Paris et l’abbé de Saint-Maur-des-Fossés. La forêt devient propriété de la couronne à la fin du X° siècle mais c’est dans une charte de 1037, par laquelle Henri Ier accorde des droits d’usage dans la forêt aux moines de l’abbaye de Saint-Maur, que la présence royale est mentionnée pour la première fois à Vincennes. D’autres droits seront accordés à différentes abbayes parisiennes jusqu’en 1164, date de la fondation du couvent des Bonshommes de Grandmont par Louis VII, qui donne aux moines un enclos et un prieuré. Louis VII possède un pavillon de chasse dans la forêt de Vincennes, la plus proche du palais de la Cité où il réside fréquemment. Dès le début de son règne, Philippe Auguste rachète les droits d’usage qui avaient été accordés dans la forêt afin de constituer un domaine de chasse. Il fait construire un manoir, qui constitue la première résidence royale à Vincennes (disparue au XIX° siècle), et élever en 1183 un mur de pierre pour protéger cet espace destiné à la chasse (ce mur restera en place jusqu’aux aménagements du Second Empire). Saint Louis fait construire en 1248 une chapelle dédiée à saint Martin pour abriter une épine de la Couronne du Christ qu’il a acquise de l’empereur d’Orient Baudoin II. Il agrandit le manoir d’un donjon car Vincennes constitue désormais la deuxième résidence du roi après le palais de la Cité et chacun connaît la fameuse scène, rapportée par Joinville dans la Vie de saint Louis, du roi rendant la justice sous un chêne du bois de Vincennes. 
par Jacky Barozzi 08 janv., 2024
Bercy-village (12e arr.) Meilleurs voeux pour 2024 ! Une année paire, Toute en rondeur, Placée sous le multiple de deux, Telle une promesse d’amour et de partage pour tous ...
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